[Ils l’ouvrent] Collèges et lycées d’Indre-et-Loire : la colère dans les vies scolaires

Un collectif manifeste à Tours ce jeudi.

C’est un mouvement qui a débuté au mois de décembre 2020 et dont on n’a pas beaucoup entendu parler : la colère des assistantes et des assistants de vie scolaire, les surveillantes et surveillants de nos collèges et lycées. La mobilisation est nationale, relayée en Touraine via un collectif baptisé Vie S’colère. Le groupe est animé par une dizaine de personnes et il organise un rassemblement ce jeudi 25 mars dès 14h devant la préfecture de Tours. Un appel à la grève a également été lancé pour toute la semaine.

Parmi les professionnels mobilisés : Arthur, assistant d’éducation depuis septembre 2020 dans un collège de Tours. Il ne donne pas de chiffres sur l’ampleur du mouvement tourangeau mais évoque « de la sympathie pour nos revendications dans ¾ des établissements contactés. » « Notre corps de métier est précaire, avec des contrats CDD d’un an que les directions peuvent décider de ne pas renouveler sans motivation ce qui fait que c’est difficile de se mettre en grève » explique le jeune homme. Il n’empêche, ces derniers mois plusieurs établissements ont été perturbés notamment Balzac à Tours ou Martin Nadaud à Saint-Pierre-des-Corps.

Les revendications du collectif sont multiples, notamment liés au statut. Arthur s’explique :

« Notre job a une utilité sociale et on ne peut pas s’en passer mais il n’est pas reconnu comme un vrai métier. Nos contrats sont renouvelables 6 fois au maximum. Cela convient aux personnes qui font cela de façon transitoire mais beaucoup de gens se retrouvent pleinement dans cette carrière et y voient un engagement professionnel à part entière. Il y a pas mal de gestion administrative rébarbative comme la gestion des retards mais c’est aussi quelque chose de très riche demandant une réelle implication personnelle auprès des élèves, par exemple quand il faut gérer des conflits. »

Pour venir à bout de ce problème – qui ne date pas d’hier, et qui a déjà été dénoncé à de multiples reprises – Arthur et le collectif Vie S’colère demandent une titularisation des personnes qui souhaitent poursuivre durablement dans cette voie. « La question des salaires est également importante. C’est le SMIC et si on n’est pas à temps plein on se retrouve sous le seuil de pauvreté » indique l’assistant d’éducation tourangeau, sachant qu’il y a – d’après lui – énormément de temps partiel subi parmi ses collègues.

Les assistantes et assistants d’éducation se disent également préoccupés par la situation actuelle, entre la crise sanitaire et le renforcement du plan Vigipirate :

« Le protocole Covid se conjugue aux mesures de sécurité et nous croulons sous les injonctions contradictoires de la part des directions. Nous manquons de personnel pour appliquer ces consignes en plus de nos tâches essentielles qui sont de s’occuper des absences, faire de la médiation ou simplement s’assurer que les élèves vont bien. Ces protocoles ont du sens mais on n’est plus là pour s’assurer du bien-être des gamins. A la fin ce sont eux qui en pâtissent. »

Dénonçant un manque d’écoute criant de la part du ministre de l’éducation ou des hautes instances de l’Education Nationale, les personnels mobilisés réclament également le droit de bénéficier des primes Covid accordées aux enseignants, ainsi que des bonifications de salaires allouées dans les zones d’éducation prioritaires : « Quand on gère une permanence avec 50 élèves nous sommes autant exposés que les professeurs » conclue Arthur.

Photo d’illustration.

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