[Il l’ouvre] Ligne B du tram de Tours : « Le consensus nécessaire n’est pas réuni »

L’ancien maire de Tours critique le tracé qui relie Tours à La Riche.

L’inauguration de la deuxième ligne du tram de Tours est annoncée à l’horizon 2025-2026. Les opérations sont censées s’accélérer dans les prochains mois avec la fin des études, une enquête publique obligatoire avant ce type de projet puis le début des travaux fin 2022-début 2023. Le tracé retenu relie l’entrée du périphérique à La Riche à la Papoterie de Chambray-lès-Tours en traversant le centre de La Riche, le quartier des Casernes de Tours en cours de transformation, le Boulevard Béranger, la gare de Tours, le carrefour de Verdun, les Fontaines et le CHU Trousseau.

Evoqué dès 2017 par les élus, ce schéma fait de gros remous. Par exemple à Tours il y a eu le long débat pour savoir si c’était mieux de mettre les rails Boulevard Béranger ou Jean Royer. Béranger a été choisi mais tout n’est pas tranché entre les inquiétudes pour l’avenir des arbres historiques et celui des fontaines de la Place Jean Jaurès ou les quelques voix qui estiment qu’il vaudrait mieux passer par les Tanneurs. A cela il faut ajouter l’agacement de riverains de la Rue de la Mairie à La Riche. Depuis quelques semaines ils s’insurgent contre les prix proposés pour racheter maisons et appartements à démolir dans le cadre du chantier. Une manifestation a été organisée en marge du conseil municipal du 17 mars et une rencontre avec le maire pourrait avoir lieu prochainement.

Une succession de virages en question

Ces différents sujets polémiques ce sont autant d’épines dans le pied du projet majeur de l’agglomération tourangelle pour les prochaines années… Un chantier qui – selon les estimations – coûtera entre 400 et 500 millions d’€ tout compris (travaux, achat des rames, aménagements urbanistiques…).

L’enjeu est important : un tram mal pensé ou mal accepté c’est une ligne qui risque de ne pas marcher autant que prévu. Pour être rentable elle doit au moins transporter 35 000 personnes par jour du lundi au vendredi en période scolaire, le président de Tours Métropole estime qu’on pourrait atteindre 50 000. Aujourd’hui, l’ancien maire de Tours Christophe Bouchet appuie là où ça fait mal : « La tentative de passage en force sur la portion Tours-La Riche est peu recommandable. » « Je ne me souviens pas d’une telle conflictualité pour la première ligne » estime son collègue Thibault Coulon.

Un appel pour lancer les travaux vers Chambray

Au départ convaincu par ce trajet, les élus du groupe Tours Nous Rassemble ont aujourd’hui revu leur opinion, s’inquiétant par exemple d’un temps de trajet peu compétitif entre La Riche et Tours-Centre. Christophe Bouchet développe plusieurs arguments :

  • L’enchaînement de virages entre l’hôpital Bretonneau et le quartier St Eloi : « En comité de pilotage je me suis aperçu que le rayon pour tourner n’était pas suffisant au niveau de l’école Maryse-Bastié. La solution ce serait de passer tout droit Rue du Plat d’Etain. De toute façon il faudra condamner des rues avec ce chantier. »
  • L’intérêt moindre d’un terminus à La Riche : « A l’ouest il n’y a pas de gros bassin de population. Les gens qui viennent de Luynes ne viendront pas prendre le tram à La Riche car ils iront plus vite à Tours avec leur voiture personnelle. »

L’ex-maire de Tours demande donc « une remise à plat » du tracé vers La Riche. « A un moment donné on a voulu un tracé politique alors qu’il doit être économique, écologique et urbanistique » plaide le centriste. Il dira la même chose ce jeudi 25 mars lors du conseil métropolitain, comme il le disait déjà en 2020 pendant la campagne électorale, « parce que le consensus nécessaire n’est pas réuni. » En revanche, il appelle le président de Tours Métropole Wilfried Schwartz à lancer au plus vite les travaux du carrefour de Verdun à Chambray.

Olivier Collet

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