[Il l’ouvre] Un employé de fast food à Tours : « Restez chez vous, arrêtez de commander des burgers ! »

Plusieurs points de vente poursuivent leur activité malgré le confinement.

[Il l’ouvre] est une rubrique d’Info Tours dans laquelle des personnalités tourangelles nous font part de leurs états d’âme.

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En début de semaine nous avons listé les différentes stratégies des restaurants d’Indre-et-Loire : rester fermés pour respecter à fond le confinement ou conserver une petite activité de vente à emporter/en livraison. Globalement, les établissements traditionnels ont cessé leur activité. La plupart des points de vente encore ouverts proposent burgers, pizzas, kebabs ou tacos. Et travaillent souvent avec les plateformes de coursiers à vélo. Autre solution pour contourner l’interdiction d’ouvrir les salles de restaurant : se rabattre sur le drive, le service au volant. C’est ce que font certains fast food tourangeaux.

Quentin travaille pour une chaîne du secteur, dans un établissement au sud de Tours. Ce délégué du personnel digère assez mal la situation actuelle :

« Nous n’avons pas autant de monde qu’avant mais il y a pas mal d’affluence aux heures de repas. Je ne comprends pas pourquoi les clients sortent et prennent des risques pour acheter des burgers et des frites. Ils viennent au drive normalement, comme avant. Les coursiers à vélo sont également presque aussi nombreux qu’avant, attroupés sur le parking comme si de rien n’était. »

Pour réduire les risques de contagion, l’entreprise de Quentin a mis en place de nouveaux procédés : plus de paiement en espèces, un terminal de carte bleue accroché à une perche pour respecter un certain écart entre vendeurs et acheteurs et un tourniquet pour qu’il n’y ait pas de contact entre les personnes extérieures et le personnel. Cela dit, « on autorise toujours les paiements en tickets restaurants et on continue de servir la nourriture dans des sacs en papier qui peuvent contenir des microbes. Donc cela n’empêche pas le risque. »

Depuis le début du confinement, le restaurant où il travaille a réduit ses horaires : 10h-22h. Sur plus de 50 salariés, 7 sont au chômage technique. D’après Quentin, « le climat est un peu tendu avec la direction. Plusieurs équipiers ont fait valoir leur droit de retrait et ont été victimes de moqueries. Je comprends l’entreprise : elle doit ouvrir, il faut une certaine perte de chiffre d’affaire pour justifier le chômage partiel. Certains sites sont d’ailleurs totalement fermés. C’est pour ça que j’appelle à arrêter de commander : pas de clients = fermeture = pas de risques. Ma copine est infirmière en réanimation médicale, potentiellement en contact avec des patients atteints du coronavirus. Le matin elle part sauver des vies et moi je me lève pour servir des burgers. C’est assez hallucinant ! Les fast food sont-ils réellement un commerce indispensable ? »

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