[Sans filtre] Au Centre LGBTI de Touraine, « on aimerait plus de visibilité »

Rencontre avec sa co-présidente et la salariée de l’association.

[Sans filtre] c’est une rubrique d’Info Tours où on fait le point sur des sujets brûlants de l’actualité avec des personnalités locales qui n’ont pas la langue dans leur poche. Voici notre entretien avec Tatiana Cordier-Royer, co-présidente du Centre LGBTI de Touraine (avec Johan Posson) et Romane, salariée de l’association.

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Qui sont-elles ?

Tatiana est juriste en droit de la santé, elle a 29 ans et elle est bénévole depuis deux ans. C’est sa 2e année à la co-présidence. « Je suis à Tours depuis 6 ans et je voulais trouver une asso où donner un peu de mon temps. J’ai vu des bénévoles du Centre LGBTI sur un stand, et j’ai eu envie de m’investir car la cause m’intéressait. »

Romane est salariés de l’association, en CDI depuis octobre 2019.

L’association aujourd’hui :

« Nous avons une cinquantaine de bénévoles, 25 actifs et nous en recherchons toujours de nouveaux. En 2019 nos permanences d’accueil et d’écoute ont reçu 1 700 visites, un chiffre qui a plus que doublé en 5 ans. Nous avons aussi sensibilisé 1 000 jeunes aux discriminations dans 40 classes de la 6e à la Terminale mais aussi des étudiants. Depuis cet été nous avons une convention avec un cabinet d’avocats pour orienter les victimes d’homophobie ou de transphobie. »

Pourquoi le Centre LGBT de Touraine est devenu Centre LGBTI ?

Il s’agit de représenter les personnes intersexes, nées avec des caractéristiques sexuelles primaires et/ou secondaires considérées comme ne correspondant pas aux définitions sociales et médicales typiques du féminin et du masculin (une viariation biologique naturelle) : « Cela représente une part de la population assez infime, 1,5%. On essaie au maximum d’informer les gens en lien avec la Collectif Intersexes et Allié.e.s présent à Tours. Il existe une quinzaine de la visibilité intersexe en novembre. L’an dernier à la Marche des Fiertés, beaucoup de personnes sont venues demander pourquon on avait ajouter le I et nous leur avons expliqué. »

Les enjeux d’avenir :

« Nous travaillons pour signer une convention avec le CHU pour qu’ils nous forment sur l’accueil psychologique et que nous les formions sur les problématiques LGBTI. Nous aimerions travailler avec les forces de l’ordre car de nombreuses personnes n’osent pas porter plainte de peur d’être mal reçues, qu’on se trompe sur leur genre, que les insultes homophobes ou transphobes ne soient pas reconnues comme circonstances aggravantes. Nous souhaiterions également intervenir auprès des mairies pour les sensibiliser à l’accueil des personnes trans qui souhaitent changer de prénom. La démarche est gratuite et ne nécessite pas de justificatif mais parfois l’état civil demande des certificats médicaux ou des témoignages. Il rend compliqué ce qui ne devrait pas l’être. »

Le Centre LGBTI espère également voir sa subvention versée par la mairie de Tours (800€) augmenter et souhaite un local plus grand, adapté aux personnes à mobilité réduite. Il plaide pour être plus visible via le lancement d’une campagne de lutte contre les discriminations.

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Le débat sur la PMA (procréation médicalement assistée pour les couples de femmes et les femmes seules) :

« La loi c’est un premier pas mais le combat est loin d’être gagné car il n’y a pas de remboursement prévu pour les célibataires et les lesbiennes. Les personnes trans sont totalement exclues du projet de loi bioéthique, les personnes intersexes aussi. Les associations ne sont pas forcément écoutées. On essaie de faire remonter des problématiques par exemple on a reçu un couple de femmes tourangelles qui a fait une PMA à l’étranger. Celle qui porte l’enfant va accoucher juste avant la promulgation de la loi : est-ce que sa conjointe doit adopter l’enfant ? Est-ce qu’elles doivent se marier ? Changer de nom de famille ? Ce projet va aider des femmes après, mais pas avant.

Un débat pour les élections municipales :

Le 25 février à 19h au Centre de Vie du Sanitas, avec déjà 6 candidats. Ils échangeront sur la question des discriminations, et leurs solutions pour les réduire à Tours. On y parlera de la communauté LGBTI mais aussi des migrants, de féminisme ou du harcèlement de rue.

Marche des Fiertés 2020 :

Elle est prévue le 4 juillet, plus tard que d’habitude en raison d’un calendrier événementiel chargé en juin. Elle devrait être organisée en lien avec toute une semaine culturelle (sans doute à la guinguette, en partenariat avec Le Petit Monde et le collectif Troubles). Le thème : « Notre visibilité contre ton agressivité », autrement dit la lutte contre les violences subies par les communautés LGBTI.

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