[Ils l’ouvrent] Accueil de migrants en Indre-et-Loire : 3 dossiers chauds pour débuter 2020

Le tissu associatif et politique poursuit sa mobilisation en faveur des réfugiés.

Le manque d’hébergement d’urgence, les difficultés administratives, les recours pour éviter les expulsions… Ces sujets font régulièrement la Une de l’actualité en Indre-et-Loire, de nombreuses associations et plusieurs partis politiques se mobilisant régulièrement en faveur des demandeurs d’asile présents en Indre-et-Loire, qu’ils soient mineurs ou majeurs. En ce début d’hiver, faisons le point sur trois dossiers emblématiques :

 

1 – Le plan B

Cela fait maintenant un an que des jeunes sans solution d’hébergement squattent un local de 100m² transformé en lieu de vie dans le quartier de Velpeau, au rez-de-chaussée d’un immeuble résidentiel. Ils sont plusieurs dizaines à y dormir, à s’y laver, et à subsister grâce au soutien de bénévoles organisés en collectif. Il s’agit surtout de jeunes se déclarant mineurs mais qui n’ont pas été reconnus comme tel, mais aussi de personnes reconnues mineures, dirigées dans un autre département, de nouveau évaluées puis déclarées majeures donc sans possibilité de bénéficier de l’aide promise aux adolescents.

Peu de temps après la révélation de ce squat, le propriétaire des lieux avait porté plainte dans le but de faire évacuer les lieux. La procédure a traîné mais semble sur le point d’aboutir à en croire l’association Utopia 56, spécialisée dans le soutien aux jeunes demandeurs d’asile : « Le 18 décembre 2019, un huissier est de nouveau passé au Plan B pour donner aux jeunes une date de jugement en vue d’une expulsion. La date prévue d’audience est le 5 mars. »

Selon le collectif qui gère le Plan B, 542 jeunes y ont passé au moins une nuit sur les 12 derniers mois. Parfois beaucoup plus. Il ne se fait pas d’illusion sur l’issue du jugement qui devrait ordonner l’expulsion. Reste à savoir sous quel délai. « Si une telle expulsion avait lieu, 40 jeunes se retrouveraient donc dans les rues de Tours. Sans compter les nouveaux jeunes qui souhaiteront faire un recours, les primo-arrivants, pas encore évalués, qui se présentent au Conseil Départemental en dehors des horaires d’ouverture… Le collectif Plan B appelle donc à soutenir les jeunes habitants du lieu » lit-on dans un document transmis à la rédaction. Même si le nombre de personnes se présentant aux services de l’Aide à l’Enfance est moins important qu’il y a un an en Touraine, la situation reste donc particulièrement tendue.

 

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2 – Besoin de scolarisation

C’est une préoccupation en lien avec celle de l’hébergement des jeunes étrangers arrivés en Touraine : la scolarisation. Utopia 56 a voulu mettre en place une école alternative avec l’aide de bénévoles mais cela ne suffit pas et plusieurs mineurs suivis par l’association sont en attente d’intégration d’un cursus éducatif, « parfois depuis plusieurs mois. »

« Nous on veut aller à l’école, apprendre un travail. Pour beaucoup d’entre nous, nous avons quitté notre pays parce que l’on voulait étudier. On veut savoir et pouvoir dialoguer, parler bien le français et l’écrire aussi. On nous demande de nous intégrer et nous on croit que c’est grâce à l’école surtout que c’est possible. La rentrée des classes est passée depuis 3 mois maintenant et nous réalisons qu’il n’y a encore pas de place pour nous.  Nous nous réveillons tôt chaque matin et nous regardons tous nos amis partir à l’école et nous, nous n’avons rien à faire. Alors nous réfléchissons à notre situation qui n’avance pas. Nous savons aussi que la scolarisation et la formation en cours seront les premiers critères pris en compte dans le dossier de régularisation à nos 18 ans. Sans cela, nous n’avons aucune chance » écrivent ces jeunes dans un courrier publié dimanche 5 janvier.

La lettre en question a été transmise au ministère de l’éducation, au rectorat et à plusieurs établissements spécialisés dans l’accueil des étrangers en Indre-et-Loire.

 

Photo d’archives.

 

3 – L’avenir d’Aly Diawara

Originaire de Guinée, il sera bientôt père d’un enfant conçu avec une Amboisienne, Ingrid Berthet. Le couple souhaite se marier mais malgré la promesse d’une cérémonie à Fondettes fin février, Aly risque l’expulsion. Une mobilisation a eu lieu devant la préfecture d’Indre-et-Loire le 31 décembre, sans faire ciller la préfète qui maintient sa décision, même si elle n’a pas encore été mise en application.

La mobilisation citoyenne ne faiblit pas, avec par exemple une pétition en ligne (elle a nettement dépassé les 30 000 signatures et s’approche des 40 000 soutiens). En parallèle, Ingrid Berthet a déposé plainte parce qu’elle a reçu énormément d’insultes suite à la diffusion de son histoire dans la presse ces dernières semaines (dans certains cas, cela a été très loin).

« Monsieur Diawara offre son temps et une part de son savoir-faire à la collectivité, contribue à la cohésion sociale ainsi qu’au bien-vivre et au rayonnement du département, en tant qu’entraîneur du club sénior de football d’Amboise. Aujourd’hui, Monsieur Diawara est « emprisonné » à côté de Rennes (…). Madame la Préfète, (…) nous vous demandons de reconsidérer votre ordre d’obligation de quitter le territoire français et de permettre ainsi l’union de ce couple totalement inséré en Touraine » plaide le parti Génération.s cette semaine.

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