[Sans filtre] Les Restos du Cœur d’Indre-et-Loire redoutent un hiver record

L’association s’attend à franchir la barre des 8 000 bénéficiaires.

[Sans filtre] c’est une chronique où l’on pose des questions sans détour sur un sujet brûlant de l’actualité tourangelle.

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Les Restos du Cœur d’Indre-et-Loire viennent de lancer leur campagne d’hiver 2019-2020. A cette occasion, entretien avec Michel Flamé, président de la division tourangelle de l’association.

 

Votre campagne hivernale débute cette semaine. Dans quel contexte ?

Nous commençons avec quelques appréhensions car le nombre de repas distribués a augmenté de 20% pendant notre campagne d’été. Cette année nous risquons d’atteindre le seuil des 8 000 bénéficiaires inscrits en Indre-et-Loire, contre 6 500 l’an dernier. Ces personnes ont droit à six repas par semaine ce qui représente 1,2 million de repas distribués pour toute l’année 2018. On espère ne pas battre ce record car si la progression continue à ce rythme nous aurons un problème d’approvisionnement et de disponibilité des bénévoles pour assurer les distributions dans les 20 centres du département.

Faisons un point justement sur les centres du département…

Notre dernière ouverture c’est Château-Renault en début d’année. Nous venons de déménager car les locaux étaient trop petits. A Nazelles-Négron un déménagement se prépare vers Limeray car l’endroit où nous sommes va être rasé pour un projet immobilier. A Tours il va falloir désaturer notre centre de Febvotte qui rassemble 2 500 inscrits. Nous avons un projet aux Fontaines… mais ce n’est qu’un projet.

Quel bilan tirez-vous de l’ouverture à Château-Renault ?

Quand on a ouvert, on comptait 120 personnes inscrites qui se rendaient auparavant à Nazelles. Aujourd’hui elles sont 300 ce qui montre bien que l’on répond à un besoin dans cette ville pauvre (comme l’est aussi Saint-Pierre-des-Corps où l’on voudrait bien ouvrir).

En ce moment on évoque beaucoup la précarité des étudiants, vous la ressentez ?

Une grande part de nos bénéficiaires a moins de 25 ans. A Tours Febvotte ils sont plusieurs centaines. Ce sont des jeunes qui n’ont pas de bourse, pas de quoi acheter à manger et les associations spécialisées pour les étudiants n’organisent des distributions qu’une fois par mois ou tous les 15 jours. C’est difficile pour eux de faire le premier pas mais souvent le bouche-à-oreille fonctionne : quand une personne s’inscrit, les copains et les copines l’imitent. Ce qui est intéressant, c’est que parmi les étudiants bénéficiaires certains deviennent bénévoles.

Vous menez également de nombreuses actions dans les établissements scolaires…

Nous avons par exemple 11 écoles de la Vallée de l’Indre qui veulent mener des actions avec nous, mais aussi des établissements du Lochois, Marmoutier va faire une collecte à Tours… Il y a un intérêt important du monde éducatif sur la pauvreté et la solidarité. C’est bien pour nous : les jeunes apprennent à ne pas gaspiller la marchandise et deviennent nos ambassadeurs. Ils participent par exemple à notre grande collecte du mois de mars dans les supermarchés.

Quel bilan tirez-vous de cette présence de l’association en milieu scolaire ?

Cela marche très bien ! L’année dernière nous avons récupéré 3 ou 4 tonnes de produits, un chiffre que nous devrions dépasser cette année.

On va continuer à vous voir dans les centres commerciaux ?

Oui aux Atlantes ou à Nazelles pour des opérations papier cadeau. Cela nous permet de récolter des dons pour financer les activités de l’association, notamment les postes de nos 25 salariés, dont 20 en insertion professionnelle.

Combien comptez-vous de bénévoles ?

Actuellement 680 dans le département et on en cherche toujours, notamment pour des postes spécifiques comme chauffeur poids lourd ou secrétaire. On a besoin de tout le monde, même une matinée ou un après-midi par semaine.

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