[Sans filtre] « Les offres d’emploi dans l’agriculture ça n’arrête pas ! »

Des dizaines de postes sont à pourvoir en Indre-et-Loire.

[Sans filtre] ce sont des entretiens cash avec des personnalités tourangelles autour d’un sujet brûlant de l’actualité locale.

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Ce week-end, Ferme Expo a attiré des milliers de visiteuses et de visiteurs au parc des expositions de Tours, notamment pour voir les animaux ou goûter de bons produits. Pas loin du ring dédié aux concours, il y avait un espace un peu moins rempli que les autres : celui dédié aux recrutements. « On est un peu déçus » concède James Moreau membre associé de la Chambre d’Agriculture d’Indre-et-Loire, qui dirige cet espace créé en 2018. Déçu parce que la fréquentation du public n’est pas à la hauteur de ses attentes, mais surtout parce que d’un côté cela veut dire que les offres affichées un peu partout autour de lui risquent encore d’attendre avant de trouver preneur.

« On continue de nous en amener ! Les offres d’emploi dans l’agriculture ça n’arrête pas ! Et regardez : ce sont des CDI ! » Volubile, passionné, militant : James Moreau est un peu tout ça à la fois. Il le reconnait :

« C’est difficile de recruter dans l’agriculture. Et si on ne trouve pas assez de candidats c’est pour plusieurs raisons : un manque de formation, certains postes ou salaires ne sont pas attractifs, pour des problèmes de mobilité… L’image de l’agriculture n’est pas toujours bonne non plus, notamment celle renvoyée par les médias, même si nous aussi à un moment on n’a certainement pas été bons pour rendre le secteur attractif. »

Aujourd’hui, James Moreau essaie donc de rattraper les choses :

« Les préjugés sont nombreux or, on fait des métiers nobles qui ont du sens ! On travaille avec du vivant : de l’animal et du végétal. Désormais, l’agriculture est connectée. Il y a de moins en moins de tâches manuelles difficiles car il existe maintenant des robots pour des opérations comme le désherbage. »

Pour que les emplois proposés dans les fermes soient attractifs, il faut aussi – en amont – que les formations soient en capacité de séduire les jeunes ou les personnes qui souhaitent se reconvertir. Cela passe par différents stratagèmes comme venir à Ferme Expo avec un simulateur de conduite de tracteur comme l’a fait le lycée Agrocampus de Fondettes qui vient d’acquérir cette machine. Isabelle Bispo de l’ANEFA (Association Nationale Emploi Formation Agriculture) a également ses techniques :

« On prend bâton de pèlerin et des outils comme des vidéos à 360° ou des lunettes de réalité virtuelle. L’objectif est d’établir un premier contact, casser les préjugés et encourager aux visites d’entreprises. Aujourd’hui les gens ne savent pas que l’on peut être salarié en agriculture à temps plein toute l’année. Pour déconstruire ces représentations, il faut agir auprès du grand public mais aussi des professeurs, des conseillers de Pôle Emploi ou des parents. »

Sur le stand dédié à l’emploi agricole de Ferme Expo, les propositions de formations étaient donc tout aussi nombreuses que les offres d’emploi. Avec des cursus démarrant tout au long de l’année pour les adultes, pour se former aux bases de la culture bio par exemple : « On commence à voir une demande pour travailler spécifiquement dans ce type d’exploitation » relève James Moreau qui met aussi en avant les agriculteurs non bio mais qui s’engagent avec le label Haute Valeur Environnementale.

L’agriculture en Touraine c’est 4 000 emplois, 1 800 employeurs, un tiers de salariés en CDI, les deux-tiers restants d’emplois saisonniers. Julien Frimault représente un groupement d’employeurs sur Ferme Expo, chargé également de trouver des remplaçants aux exploitants qui s’absentent pour des vacances ou d’autres raisons. Face au manque de main d’œuvre, il fait venir des salariés bulgares « recrutés sur contrats français avec des salaires français » et vient de signer une convention avec l’association Entraide et Solidarité pour que des réfugiés puissent également être embauchés dans les exploitations agricoles du département. Selon les attentes, le dispositif pourra concerner jusqu’à 150 personnes.

Des initiatives se mettent donc en place, nombreuses, ce qui redonne à James Moreau des raisons d’être optimiste : « Un tailleur de vignes, s’il est polyvalent, également opérationnel pour la conduite d’engins agricoles et la maintenance il aura du boulot à coup sûr. C’est le genre de compétences que l’on s’arrache ! » Et pour tout ça, il existe des formations en Touraine.

Olivier Collet

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