[Ils l’ouvrent] Pourquoi pompiers et urgentistes vont manifester ensemble à Tours

Le défilé est prévu jeudi 26 septembre.

C’est une grosse semaine sociale qui s’annonce en Indre-et-Loire : ce mardi, journée de mobilisation contre la réforme des retraites du gouvernement et puis jeudi, manifestation pompiers-urgences dès 14h Place Jean Jaurès à Tours. Une telle convergence n’est pas commune, et pourtant les deux mouvements se rejoignent. Depuis le début de l’été, les syndicats des soldats du feu et des personnels hospitaliers appellent à la grève pour demander des moyens supplémentaires du gouvernement, notamment en personnel. Pour le SDIS37 – qui regroupe tous les pompiers tourangeaux – ce sont ainsi 30 à 40 postes qui seraient nécessaires d’après le syndicat CFTC, ce qui représenterait 10% de hausse d’effectifs des pompiers professionnels mais aussi une enveloppe annuelle de 2 millions d’euros environ.

La question des moyens matériels se pose aussi. Aux urgences, on parle aménagement des services et ouvertures de lits pour accueillir les malades. Chez les pompiers on s’inquiète du besoin assez urgent de renouveler des moyens pour la lutte contre les feux de forêt (en pleine recrudescence) ou 4 échelles pour les feux, soit là encore un budget approchant les 2 millions d’euros.

Ces mouvements de grève sans cesse reconuits (celui des pompiers devait s’arrêter fin août avant d’être prolongé) n’ont pas d’incidence sur le fonctionnement des services en raison des réquisitions de personnels. Néanmoins, pour les pompiers, en cas de grève les casernes réduisent le nombre de postes nécessaires en permanence. Le seul moyen de se rendre compte de la grogne est de guetter les slogans sur les tenues de feu ou médicales, à l’entrée des casernes ou des services hospitaliers. Tous sont dirigés vers l’Etat, à qui il est reproché des manques de considération pour la profession. A Tours la CFTC du SDIS37 rappelle ainsi, par exemple, que pompier n’est pas officiellement reconnu comme un métier à risque. S’ajoutent à cela des questions financières et des inquiétudes autour de la réforme des retraites et de ses conditions.

Le dernier point commun entre le malaise des urgentistes et celui des pompiers c’est le sentiment d’avoir à gérer des cas qui n’auraient jamais dû arriver jusqu’à eux… « On doit revenir à notre coeur de métier, ne plus suppléer les autres services. On n’a rien à faire aux urgences pour une coupure au doigt » explique le pompier représentant syndical Anthony Chauveau à Tours. « Quand on nous appelle à 3h du matin pour un mal de ventre depuis la veille on se demande pourquoi la personne n’a pas consulté son médecin avant. Les gens ont du mal à faire la part des choses mais c’est aussi la conséquence du manque de médecins. »

De même, le représentant du personnel évoque les appels pour ivresse dans la rue :« Si la personne n’est pas blessée ou en coma éthylique ce n’est pas de notre ressort » juge-t-il. Pour réussir à éviter ce genre d’appels, Anthony Chauveau estime qu’il est nécessaire de passer par l’école et l’éducation des enfants. « On espère que les générations futures ne nous appelleront plus pour un chat coincé dans un arbre. A-t-on déjà un un squelette de chat dans un arbre ? » Les pompiers refusent donc des interventions, comme pour les nids de guêpes où ils renvoient vers le privé. De quoi éviter des pertes de temps, « sinon les gens devront accepter que le service se dégrade. »

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