[Tête à tête] Un hommage aux 1019 personnes déportées en Indre-et-Loire entre 1942 et 1944

A l’occasion d’une cérémonie dimanche à l’Hôtel de Ville de Tours.

Dimanche, dans le péristyle de l’Hôtel de Ville de Tours, les noms des 1019 personnes juives déportées depuis l’Indre-et-Loire en 1942 et 1944, seront lus. Un travail mémoriel mené par l’association de recherches et d’études historiques sur la Shoah en Val de Loire (AREHSVAL) qui depuis une petite vingtaine d’années a entrepris un travail de recherches important pour retrouver l’histoire de ces familles déportées dans notre département. Entretien avec Yvette Ferrand, membre de l’association.

Comment est née l’association de recherches et d’études historiques sur la Shoah en Val de Loire (AREHSVAL) ?

A la fin du XXe siècle, nous étions plusieurs individus qui travaillaient sur le sujet. Nous nous sommes regroupés pour créer l’association et pouvoir mieux avancer dans les recherches.

Il n’y avait pas eu de recherches sur le sujet en Indre-et-Loire jusque-là ?

Sur la Touraine, il y avait eu quelques recherches, notamment sur le camp de Monts, mais pas de recherche précise sur les déportés en Indre-et-Loire, non.  

Les recherches ont été compliquées à mener ?

Concernant l’accès aux documents, le procès Papon à la fin des années 90 avait permis de débloquer les archives. Après c’est surtout un travail de fourmi, il a fallu éplucher des liasses d’archives.

Vous ressortez donc 1019 noms de personnes juives déportées depuis l’Indre-et-Loire…

Depuis 2012, où nous avions exposé dans le péristyle de l’Hôtel de Ville de Tours, nous avons retrouvé 42 personnes supplémentaires et nous arrivons à 1019 personnes. C’est un nombre conséquent, d’autant plus que cela s’est passé sur deux ans. Il y a eu trois grandes rafles en 1942 et une en janvier 1944 auxquelles il faut ajouter des arrestations plus ponctuelles. Seules 38 personnes reviendront des camps.

Comment explique-t-on que ces histoires sont longtemps restées inconnues ?

Il y a un trou dans l’Histoire et ce dès la fin de l’Occupation. En Province, le travail s’est fait petit à petit, parce qu’il n’y avait qu’une toute petite communauté juive également.

C’est important de poursuivre ce travail mémoriel aujourd’hui ?

C’est même indispensable car l’antisémitisme est revenu à visage découvert. C’est quelque chose de terrible, car on pensait que tout cela ne pouvait pas se reproduire. Je suis aujourd’hui très inquiète.

Quelles sont les autres actions envisagées par l’association ?

On est en train de réaliser des panneaux pour faire une grande exposition que l’on pourra emmener dans n’importe quel lieu. On intervient également dans les collèges et les lycées.

Mathieu Giua

Photo : archive de l’exposition de 2012, avec les noms accrochés au plafond.

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