Incendie de Bormes-les-Mimosas : un pompier tourangeau raconte

Guillaume Lachaume est parti une semaine dans le sud-est.

Pour eux c’était un peu la mission de l’année. La semaine dernière, 20 pompiers tourangeaux spécialement formés (des professionnels et des volontaires) ont pris la direction du sud-est de la France pour lutter contre les feux de forêt qui se multipliaient dans cette région. L’un d’eux, Guillaume Lachaume, pompier volontaire et chef de centre à Montbazon (dont la caserne couvre le Val de l’Indre) revient pour nous sur cette semaine exceptionnelle…

« Ce n’était pas la première fois que je partais pour combattre des incendies estivaux, j’étais notamment intervenu près de Montpellier en 2003. Cette fois, vu la situation dans le sud, j’ai pu trouver un accord avec mon employeur (un opérateur téléphonique, ndlr). Il a fallu faire vite : on a été prévenu à midi et nous devions être prêts pour 13h30.

Après une nuit de voyage, nous sommes arrivés à l’Ecole Nationale des Officiers Sapeurs Pompiers d’Aix-en-Provence vers 11h et juste après le déjeuner nous avons été engagés pour un incendie d’une centaine d’hectares dans cette région des Bouches-du-Rhône. Nous avons donc passé notre deuxième nuit sur le terrain avant de rentrer à l’école d’Aix. Une heure après, nous repartions pour Bormes-les-Mimosas dans le Var.

Pendant les trois premières nuits, nous n’avons quasiment pas dormi. Ce manque de sommeil, on le gère en se reposant une heure ou deux, en capitalisant au maximum le temps et en prenant sur soi. Sur ce type d’intervention, on sait quelles conditions on peut trouver et cela fait partie de la mission. Certains habitants nous ont proposé l’hébergement mais nous étions organisés en colonne avec nos collègues de Loire-Atlantique, du Cher et de l’Indre : nous avons dormi à la belle étoile. Elles sont d’ailleurs très belles les éoiles du Var… même si nous ne les avons pas beaucoup vues car le sommeil tombait rapidement.

Sur cet incendie, notre rôle était de surveiller des endroits stratégiques où il y avait des risques de reprises de feu. Nous devions être capables d’intervenir rapidement 24h24 en cas de départ et on en a eu quelques-uns suite à des fumerolles ou en lisière de forêt. Cet incendie était plus qu’exceptionnel et traumatisant pour les gens en vacances là-bas, notamment pour les enfants. Pendant notre séjour, certains nous ont amené des dessins que nous avons d’ailleurs mis sur nos engins. Rien qu’en les regardant, on comprenait quil se passait quelque chose de traumatisant pour eux.

Là où nous étions, au Cap Bénat, l’incendie s’est arrêté sur la crête. D’un côté, tout est brûlé et à 100m près le feu descendait sur les habitations. Les gens ont eu très peur et ils nous ont réservé un accueil exceptionnel. Pendant nos temps de repos, on a été dédramatiser avec eux, en faisant monter les enfants dans les camions par exemple. Ca aide à relativiser. Ils nous ont aussi apporté beaucoup de choses, bien plus que ce dont nous avions besoin. »

De retour en Touraine depuis ce lundi soir, Guillaume Lachaume a déjà repris son travail et devrait sans doute prendre « une bonne semaine » pour « recharger les piles » : « j’ai un petit de six ans, donc au retour il a aussi fallu expliquer comment cela s’est passé, pourquoi… » Prêt à repartir sur le terrain en cas de besoin, dès ce week-end, le pompier montbazonais va reprendre la route du sud de la France. Mais cette fois, ce sera pour quinze jours de vacances.

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