La D943 est la priorité des priorités pour le département d’Indre-et-Loire

Il prend la tête de la mobilisation pour arranger la situation de la route Tours-Loches en promettant des travaux tous les ans.

Ca y est, Jean-Gérard Paumier a trouvé le grand combat de son mandat de président du Conseil Départemental d’Indre-et-Loire. Il y avait bien jusqu’ici le numérique, mais « les routes numériques ne remplaceront jamais les routes physiques » lance-t-il. Alors, avec la D943 il voit un sujet symbolique et à forts enjeux économiques et politiques. L’axe Tours-Loches est malade, décrié par ses usagers (plus de 9 000 véhicules quotidiens dont près d’un millier de poids-lourds) à cause de ses dangers entraînant des accidents, souvent graves, parfois mortels (le dernier en date le 11 janvier a entraîné le lancement d’une pétition qui approche des 1 500 signatures pour exiger des travaux).

Quand on est élu, s’engager pour une route c’est l’assurance presque garantie d’avoir la bienveillance des maires, des riverains et des entreprises. Et cette D943 est plus qu’emblématique : elle représente l’une des grandes inégalités de la Touraine. Alors que la D751 est sécurisée depuis longtemps entre Tours et Chinon, ça reste chaotique pour rallier Loches puis Châteauroux depuis l’agglomération tourangelle. Donc ça ne peut plus durer pour Jean-Gérard Paumier qui a fait sien le combat des chefs d’entreprises du Sud-Touraine qui ont lancé leur pétition il y a deux mois et qui active depuis tous les leviers possibles. Ca lui permet aussi de réaffirmer l’autorité du département et sa capacité d’action alors que la Métropole de Tours est en train de voir le jour et qu’elle squatte la Une.

Ainsi, dès cette semaine, le président du Conseil Départemental va faire circuler une (longue !) lettre ouverte qui détaille la situation de la D943. Y est précisé tout ce qui a été fait comme travaux sur l’ancienne Nationale 143 depuis l’an 2000, « sans polémique aucune » assure-t-on. Tout de même, l’Etat y est bien épinglé, le texte expliquant que, malgré un rapport de la DDE en 2000 qui indiquait qu’il fallait faire des travaux, rien n’avait été engagé jusqu’en 2005, lorsque la gestion de la « 943 » a été confiée au Conseil Général de l’époque. On lit aussi dans le courrier que « sur la période 2008-2015 (quand la gauche était au pouvoir, ndlr), 3,91 millions d’euros ont été consacrés à des travaux, majoritairement d’entretien courant » (des réfections du goudron, notamment).

« C’est un serpent de mer qui n’a que trop duré, cette route mérite d’être inscrite au schéma des grandes voies d’intérêt régional » tonne un Jean-Gérard Paumier martial entouré de ses vice-présidents puis des représentants des chefs d’entreprises qui – sacré hasard du calendrier – sortent tout juste d’un rendez-vous chez le préfet. « On va revenir à la charge » indique encore l’élu qui fait du lobbying auprès du Conseil Régional pour qu’il mette la main à la poche. Mais François Bonneau ne veut pas, estimant qu’il met déjà bien assez sur le train et le numérique (cela dit, en coulisses, la région laisse entendre que si tous les pouvoirs publics finissent par décider d’un chantier, elle pourrait participer symboliquement, autour de 10%).

« C’est une route que l’on doit faire ensemble » plaide Jean-Gérard Paumier qui ressort du placard une enveloppe de fonds de l’Etat bizarrement jamais utilisée en 12 ans. Et elle est fournie : 5 millions d’euros. Après négociation avec le préfet, il a obtenu qu’elle puisse servir rapidement. Ainsi, 750 000€ seront alloués à la mise à 2×2 voies du raccordement situé à la sortie sud du périphérique de Tours, soit 50% du montant de ce programme. Inauguration prévue à l’automne pour ce rond-point qui doit éviter les bouchons, comme celui aménagé au Nord à La Membrolle…

Et après ? « Il y aura des travaux tous les ans sur la D943, des actions concrètes et visibles » promettent Jean-Gérard Paumier et son équipe. Dans deux semaines, au moment de voter son budget, le Conseil Départemental va ainsi acheter un immeuble de Reignac au lieu-dit « le café brûlé ». Il sera démoli en 2018 afin de réaménager et sécuriser un carrefour (via un rond-point de plus, très certainement). Coût de l’acquisition : 131 000€ avant le reste. Une étude à 300 000€ va aussi être engagée pour créer un nouvel échangeur sur l’A85 et le relier à le départementale Tours-Loches (reste à convaincre Cofiroute).

« D’avril 2015 à fin 2017, on aura mis autant que sur toute la période 2008-2015 » nargue un peu le président de la collectivité, concluant : « la métropole de Tours s’est créée avec toutes les bonnes volontés, ce sera pareil pour la D943. » Ce qui lui fait dire qu’il réussira à convaincre la région de s’investir, « sans que cela ne la dépouille et d’autant qu’elle avait financé 30% du périphérique d’Orléans (la Tangentielle, ndlr). Je ne demande pas un chiffre mais un principe comme ce que font d’autres régions comme Rhône-Alpes-Auvergne pour le département du Cantal. »

Cependant, soyons clairs aussi : les vrais travaux attendus (c’est-à-dire l’ouverture de nouveaux créneaux de dépassements, des déviations ou des carrefours repensés) ne pourront pas être entrepris avant 2021.

Olivier COLLET

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