Bébés secoués : une campagne tourangelle pour éviter les drames

En 2016, 12 bébés ont été secoués en Indre-et-Loire, dont 6 par les personnes chargées de leur garde.

Y’a-t-il plus de bébés secoués en Indre-et-Loire ou simplement plus de cas identifiés ? Difficile de répondre précisément, mais c’est une certitude : en 2016, le parquet a traité plus d’affaires de secouement de nourrissons de moins d’un an : 14 (200 en France). Un électrochoc qui a poussé le tribunal à lancer la signature d’une charte entre différents partenaires (dont les professionnels de santé) afin d’insister sur la prévention et éviter des drames. Également engagé dans cette démarche, le Conseil Départemental d’Indre-et-Loire lance ce lundi une campagne de communication inédite et massive pour informer les familles et les professionnels de la garde d’enfants.

Via des affiches sur les abribus et l’édition de 30 000 flyers à destination des maternités des Maisons Départementales de la Solidarité, les accueils de la sécurité sociale ou des cabinets de médecins, on découvre un message : « secouer un bébé n’est jamais la solution ». Il s’adresse aux parents potentiellement excédés et désemparés face aux pleurs de leur petit mais aussi aux 5 500 personnes agréés par le département pour la garde d’enfants. En effet, sur les 12 cas de bébés secoués en 2016, 6 ont mis en cause des assistantes maternelles.

« Secouer un bébé c’est un geste de violence inouïe et les séquelles sont irréversibles » explique Barbara-Darnet Malaquin, l‘élue qui suit cette question avec Nadège Arnault. « Dans la plus grande majorité des cas cela concerne des enfants de moins de 6 mois qui ne tiennent pas encore leur tête. Quand ils sont secoués, leur cerveau ballote dans la boîte crânienne entraînant des lésions et donc des hémorragies gravissimes pouvant entraîner la cécité, la surdité, l’incapacité à parler ou à marcher » détaille de son côté Valérie Fabry, médecin de PMI (Protection Maternelle et Infantile) à Joué-lès-Tours.

Après avoir été secoués, « 25% des bébés décèdent, 50% conservent des séquelles » poursuit le docteur qui évoque aussi les symptômes : « des vomissements, des convulsions ou des malaises. » « Souvent les auteurs n’ont pas perçu les conséquences de leur geste et peuvent assimiler cela à une maladie ordinaire » complète Marie-France Tranvan, directrice des services liés à la petite enfance au Conseil Départemental. L’objectif de cette campagne est donc d’informer massivement en donnant par exemple quelques conseils d’actions lorsque le bébé pleure sans s’arrêter : l’allonger sur le dos, appeler de l’aide via son conjoint ou un voisin, le laisser en sécurité et aller s’aérer quelques minutes, masser son ventre ou son dos, lui donner un bain tiède, mettre de la musique douce…

En parallèle, la formation des professionnels de la petite enfance va être adaptée avec un module dédié aux risques du secouement intégré dans les 60h qui précèdent l’obtention de l’agrément donné par le département (il devrait être d’environ 1h30 nous fait-on savoir).

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