Une manifestation a réuni une centaine de personnes devant la préfecture de Tours.
En fin d’année dernière, on a beaucoup parlé de la ferme des 1 000 vaches, en Picardie. Mais à Monts aussi un projet d’élevage agricole hors normes agite cette commune du sud-Touraine et ses environs. En gros, un agriculteur envisage de doubler son cheptel avec 420 vaches, 210 taurillons, 260 génisses et 1300 chèvres et chevrettes soit un total de 2200 bêtes. Et ça, Les Verts, le NPA, Attac ou la Confédération Paysanne n’en ont pas envie du tout.
Après une première manifestation à Monts et l’obtention du soutien de la commune (dont l’avis n’est que consultatif), ce collectif s’était donné rendez-vous devant la préfecture d’Indre-et-Loire ce mercredi après-midi à Tours afin d’informer sur ce projet et de faire part de ses craintes au préfet Delage. Ce dernier, qui a jusqu’à début mars pour valider ou refuser le dossier, a d’ailleurs reçu une délégation avec laquelle l’échange semble avoir été constructif, notamment sur les conséquences environementales de l’extension qui préoccupent manifestement le représentant de l’Etat. Il attend maintenant l’avis des experts.
« Ce type de projet va entraîner la mort des petits élevages » prévient Hervé Bedouet de la Confédération Paysanne 37 (cela dit, aucun agriculteur n’était présent au rassemblement pour défendre son bout de gras…). En plus, il ne croit pas à la viabilité économique d’une telle entreprise : « ils vont devoir importer une grande partie de leur nourriture, ça va coûter trop cher ». Mais ce qui l’agace, c’est ce côté « ferme-usine » et ses conséquences « pour la santé et l’environnement » : 7 communes seront impactées par les nuisances de l’exploitation, notamment à cause de l’épandage, et ce même en été. Il va y avoir des émanations d’amoniac, des odeurs, du bruit, des nitrates… Dans ce genre d’exploitations, on donne des médicaments aux animaux de manière préventive car les épidémies se propagent très vite, et ça se retrouve ensuite dans le lait et la viande ».
Quant à l’environement, ce qui pose question c’est l’éventuel forage projeté par les agriculteurs pour s’alimenter en eau : « on ne sait pas encore où il sera fait, sur quelle nappe il va prélever. On risque aussi une pollution des rivières et des sous-sols dans cette zone sensible ». Malgré l’hostilité des exploitants visés par ce combat (une manifestante nous a raconté comment ils auraient tenté de lui arracher violemment des tracts sur le marché le week-end dernier, avec insultes à la clef), le collectif compte bien continuer à informer « pour que nous, non-agriculteurs, puissions aussi choisir notre agriculture » a conclu le représentant d’ATTAC, chaleureusement applaudi.
O.C.