1 mois de déchets sur le dos, ça pèse lourd ou pas ? Deux Tourangeaux racontent

Baptiste et Davy sont partis à Paris pour conclure leur défi.

L’aventure « Poubelle la vie – le défi » touche à sa fin… Débutée le 1er mai à Tours, elle s’achève cette semaine à Paris avec une séquence phare : une ascension de la Tour Eiffel. Deux hommes seront dans les escaliers : Baptiste Dubanchet et Davy Cosson.

Pendant tout le mois de mai, Baptiste avait une mission : produire le moins de déchets possible. Il s’en tire bien : un petit pot de fromage, une enveloppe des impôts, quelques tickets de caisse, le petit carton d’un micro, une amende SNCF… L’ensemble tient dans une petite sacoche et ne doit pas peser plus de 200g. Mais ça demande une attention de chaque instant, et le voilà capable de se faire une frayeur en commandant une bière, en se demandant si on ne va pas lui apporter avec une paille.

Les déchets de Baptiste depuis le 1er mai.

Dans le même laps de temps, Davy avait pour consigne de consommer comme le Français moyen, sans vraiment se soucier de ce qui allait finir à la poubelle. Mais au lieu de jeter les emballages ou les canettes, il a tout porté sur lui, dans une combinaison conçue exprès pour ça. Bilan : près de 15kg de papiers, cartons et autres pailles en plastique. Et encore, il est en dessous des chiffres qui indiquent qu’en France on jette en moyenne 1kg de trucs à la poubelle par jour et par personne.

« Dans une journée je ne sais même pas combien de fois on ouvre une poubelle pour y mettre quelque chose » résume Baptiste.

Ce double défi raconté en vidéo sur Facebook est marrant, mais il a un objectif précis : montrer qu’on jette trop, et qu’en fait on peut facilement imposer un régime drastique à nos poubelles. Simplement en refusant une paille dans son verre au bar, en amenant son propre sac dans un magasin…

« Si chaque être humain devait assumer ses déchets, il n’y arriverait pas. Depuis un mois ma voiture est une déchèterie, il y a des déchets partout chez moi, ceux que je n’ai pas pu stocker dans ma combinaison…  Le ramassage des ordures nous décharge alors que si chacun devait se gérer individuellement, on en produirait sans doute beaucoup moins » explique Davy, encombré par son attirail qui lui donne chaud et le fait tanguer. Autant dire que monter la Tour Eiffel dans cet état s’annonce comme un challenge sportif : « j’espère qu’il va en chier et transpirer » plaide son coloc Baptiste, habitué de ce genre de défi pour avoir déjà traversé l’Atlantique en pédalo en se nourrissant exclusivement de produits présentés comme périmés… mais encore mangeables.

« Si lui n’arrive pas à porter ses déchets, comment la planète peut réussir ? »

Alors qu’est-ce qu’il y a dans les poches de la combi de Davy ? « Essentiellement des emballages : papiers, plastique, boîte de pizza, une canette, des bouteilles d’eau, les pubs reçues dans la boîte aux lettres, des cartouches d’encre, le sac des croquettes du chat… » C’est là que l’on apprend que les croquettes en vrac ça n’existe pas et que Baptiste plaide pour des boîtes à pizzas consignées ou lavables pour éviter des milliers de déchets cartonnés quotidiens.

Lui il est tout fier avec sa petite sacoche, mais ça n’a pas toujours été facile : « je me suis privé de clopes et j’ai arrêté les goûters avec des brioches ou des tablettes de chocolats suremballées. A la place j’ai ramené une pomme ou une banane. Mais il y avait quand même les petites étiquettes collées dessus que j’ai dû garder… » A côté, Davy se dit consterné d’avoir constaté que le bio était encore plus emballé que le non bio, citant en particulier « le concombre bio dans des films plastique. »

Pendant toute la durée de leur défi, les Fondettois Baptiste et Davy ont été rencontrer du monde : les visiteurs du festival de la permaculture, des enfants (pas toujours hyper réceptifs) ou des gens dans la rue :

« Il y a eu deux sortes de gens, les curieux, et ceux qui n’ont pas fait attention, comme si c’était normal. Ça parfois créé de bonnes discussions, par exemple le boulanger qui nous explique que certaines personnes commencent à venir avec leurs boîtes tout en emballant une tarte dans un carton. Ou la serveuse d’un restaurant de bagels qui se demandait si elle pouvait me servir sans papier. Elle hésitait. »

Baptiste Dubanchet

Davy conclut lui que « le plus dur à gérer, c’est le papier. Même si c’est recyclable vu le volume qu’on produit cela demande beaucoup d’industrie, c’est de la surproduction. On se rend compte aussi du prix du plastique : tu payes la couleur, l’image, le marketing. C’est quand j’ai vu qu’il existait des œufs durs pré écaillés et emballés que je me suis dit qu’il y avait vraiment un problème. » Malgré tout, les deux jeunes tourangeaux observent un développement du vrac y compris dans les grandes surfaces, donc une certaine prise de conscience : « le zéro déchet ça ne demande pas forcément plus de temps, c’est juste de l’organisation. » Et ça peut être moins cher : Baptiste a dépensé environ 400€ pour la nourriture, les loisirs, presque 200€ de plus pour Davy.

Olivier Collet

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