Conseil Municipal : Cacophonie autour des locations de salles aux associations

La tension a été très vive entre une majorité qui campe sur ses positions et une opposition bien décidée à faire valoir ses arguments. On a plusieurs fois frôlé l’incident de séance.

Match de boxe ou de ping-pong ? Il n’est pas aisé de trouver un terme sportif pour définir l’affrontement qui a émaillé le conseil municipal de Tours ce lundi soir. Pendant deux bonnes heures, entre deux présentations de délibérations techniques, la majorité de Serge Babary et les oppositions de (presque) tous les bords se sont écharpés sur la mise en place d’une grille tarifaire pour les locations de salles de la ville. Oui, le débat n’est pas nouveau. Il traîne depuis le mois d’avril et il n’a toujours pas trouvé d’issue. Il faut dire qu’il est de nouveau au coeur de l’actualité depuis quelques jours puisque la grille en question est entrée en vigueur le 1er juillet. Et certaines associations se plaignent du dispositif, estimant qu’il les étrangle financièrement et qu’elles ne vont plus pouvoir organiser leurs activités comme avant.

Mais ça c’est un discours que la majorité partagée entre Les Républicains et l’UDI ne veut pas entendre ni accepter. « Avec les associations, nous fonctionnons dans un esprit de conseil, de plus de justice. Depuis des années, le patrimoine était mis à disposition via 12 à 15 services » explique Myriam Le Souef, l’adjointe dédiée à la vie associative. Le premier adjoint Jacques Chevtchenko va plus loin puisqu’il parle de « clientélisme » pour qualifier les pratiques menées dans le passé : « certains personnels de la mairie se retrouvaient en difficulté en appliquant des gratuités dans l’illégalité. On a aussi l’exemple de locaux loués 64€ à l’année et sous-loués ensuite à des particuliers. Alors qu’en parallèle il y avait des associations sans locaux » justifie Mme Le Souef. Et des exemples comme cela, la nouvelle équipe affirme en avoir plusieurs;

Un audit mené pour juger ce nouveau système

Seul point sur lequel la majorité de Serge Babary semble vouloir lâcher un peu de lest : elle admet que ce nouveau dispositif est perfectible et prévoit une étude du travail qui est en train de se faire. « Il est hors de question de mattraquer les associations » a encore souligné Myriam Le Souef qui a rappelé que les tarifs étaient réduits de 50% pour les associations dont le siège était basé à Tours et de 20% supplémentaires pour les événements récurrents. Sans compter des gratuités comme pour les assemblées générales. En fait, comme avant, il y aurait selon la municipalité pas mal de façons de faire baisser la facture même avec des prix clarifiés. « Désormais, la gratuité sera réglementée, ce ne sera pas n’importe comment comme avant » complète le 1er ajdoint Jacques Chevtchenko. Vous suivez ?

Accusée si vivement, l’opposition n’a pas manqué de réagir. Notamment ceux qui, parmi ses membres, faisaient partie de l’équipe du précédent maire Jean Germain comme Monique Maupuy : « nous nous sentons diffamés par ces propos. Il y avait auparavant des salles officiellement gratuites. Sans parti pris. Et les fluides étaient payés (eau, gaz…, ndlr). Les associations subissent de plein fouet ces nouveaux tarifs. Avec la baisse des subventions c’est une double peine pour elles. »

« Vos propos sont presque ridicules »

Etant à deux doigts de provoquer un incident de séance en tentant de reprendre la main lors des explications de la majorité, le député PS Jean-Patrick Gille s’est finalement voulu assez mesuré dans ses propos : « peut-être que certaines associations s’inquiètent avant d’avoir mal. Visiblement il y a des cas à réexaminer. Et je vous demande de retirer ces accusations de clientélisme. » Ce qui n’a pas été fait. Pour les communistes, Josette Blanchet a officiellement demandé l’abandon de cette nouvelle grille, et elle était à deux doigts de comparer certaines pratiques tourangelles à ce qui peut se passer dans la mairie FN de Robert Ménard à Béziers. « Ce qui est excessif est insignifiant. Vos propos sont presque ridicules et pas recevables » a sèchement rétorqué Serge Babary pour clore provisoirement un débat qui peut ressurgir à tout moment. Car il faudra nécessairement faire un bilan de cette initiative de grille tarifaire. Permettra-t-il de savoir qui avait raison ce soir ?

Olivier COLLET

 

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