[Tête à tête] A Tours, du cinéma à l’école avant la réouverture des salles

Avec des ateliers sur l’histoire du 7e art.

On se demande bien quand on pourra de nouveau se plonger devant un film au cinéma… Une question que se posent aussi les profs habitués à emmener leurs élèves dans les salles obscures. Certains le font même dès la maternelle. A Tours on a une solution : les ateliers cinéma en classe. Ce ne sont plus les élèves qui se déplacent mais une salariée des Studio qui vient à eux. On en parle avec Manon Lory qui travaille pour le multiplexe art et essai de la Rue des Ursulines.

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Pour vous c’était impensable de renoncer à l’accueil des enfants ?

Quand le confinement est arrivé cet automne on n’imaginait pas que ce serait si long. En janvier on a commencé à se rendre compte qu’on n’allait pas reprendre tout de suite et pour moi c’est devenu inenvisageable qu’il ne se passe plus rien du tout avec les scolaires. On a commencé à échanger avec les enseignants inscrits au dispositif Ecole et Cinéma avec l’idée de se renouveler, d’imaginer d’autres types d’ateliers. En France beaucoup de coordinations ont fait ça. On s’est dit qu’on devait le faire aussi parce que les enfants sont l’avenir de la culture : l’éducation à l’image doit commencer dès le plus jeune âge.

En quoi consistent ces rencontres ?

Je ne viens pas leur montrer des films mais des extraits. Un moindre mal : c’est déjà un échange avec eux, ça leur rappelle que « Coucou, on est là aux Studio, quand on rouvre vous êtes les bienvenus ! » Je leur présente 13 extraits des débuts du cinéma muet noir et blanc à Wallace et Gromit en 2005 pour leur montrer les techniques d’animations. Ce sont des séquences de genres très différents : science fiction, western, comédie musicale… Je retrace en gros l’histoire du cinéma en 1h30. Et on s’arrête sur ce qu’on voit : la couleur, le son, les effets visuels, quelques notions de montage… A travers ça les élèves comprennent que les techniques ont évolué avec le temps et qu’il y a des façons de faire différentes selon les pays.

Comment ça réagit ?

Ça rigole beaucoup, j’ai l’impression que ça leur fait du bien ! Ça chante même un peu pendant la chanson si connue des Demoiselles de Rochefort. Comme on est dans un système d’échange où ils posent leurs questions je crois qu’ils ne s’ennuient pas, sont très au taquet et posent beaucoup de questions. Quand je leur demande à quelle date ils imaginent la création du cinéma certains me répondent l’année 2000 (rires). D’autres pensent que la couleur ça a seulement commencé en 1990. Ils n’ont pas forcément notion des dates… Il faut donc leur faire comprendre que ce n’est pas si vieux mais que ce n’est quand même pas d’il y a 20 ans.

Pour beaucoup, ils m’interrogent sur Charlie Chaplin parce qu’ils s’attachent beaucoup à ce personnage. Parfois ils l’ont déjà vu ou entendu parler. Tant mieux ! On me parle aussi des techniques : « Pourquoi ce film en noir et blanc alors que la couleur existait déjà à cette époque ? », ce qui me permet de leur parler des choix esthétiques de réalisation. Je mets enfin un extrait du premier Star Wars, quand même un grand tournant dans le domaine des effets visuels et les plus petits me demandent : « Comment ils ont fait pour tourner dans l’espace ? », ce qui est assez drôle.

Après l’école Romain Rolland de Tours, Manon Lory va à Paul-Bert ce jeudi et ce vendredi. Elle pourrait prochainement proposer des ateliers dans d’autres communes tourangelles comme La Riche, Saint-Avertin voire en dehors de l’agglo.

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