Une star de la danse du XVIIIe siècle s’installe au musée des Beaux-Arts de Tours

Marie-Madeleine Guimard a contribué à révolutionner le ballet. Son buste, sculpté par l’Italien Merchi, est prêté au musée par la Bibliothèque Nationale de France.

Sortir de prison grâce à sa coiffure, c’est possible. En tout cas ça l’était au XVIIIème siècle, ou peut-être. On ne sait pas trop si l’anecdote, racontée par Benoît Cailmail, adjoint au directeur du département de la musique de la Bibliothèque Nationale de France (BNF), est vraie. « Marie-Madeleine Guimard était enfermée à la prison de For-l’Évêque, à la suite d’une de ses frasques, peut-être contre la direction de l’opéra de Paris. Elle aurait dit à sa femme de chambre : « Ne t’inquiète pas, je serai bientôt sortie : j’ai trouvé une nouvelle façon d’arranger mes cheveux et j’en ai parlé à Marie-Antoinette ». »

Cette Mademoiselle Guimard, qui avait apparemment les faveurs de la Reine de France, était une grande star de la danse sous l’Ancien régime. Le terme peut sembler anachronique, mais les extravagances et les « prétentions salariales » de la dame, soulignées par Benoît Cailmail, le justifient. Mais elle est aussi celle qui a révolutionné la danse et notamment le ballet. Cette vedette d’un autre temps fait l’objet, jusqu’au 1er octobre prochain, d’une exposition au musée des Beaux-Arts de Tours. Le dispositif prend très peu de place : il est simplement composé d’un buste de la Guimard et d’une série de six aquarelles représentant des maquettes de costumes.

L’exposition présente aussi une série de maquettes de costumes destinées à la diva. 

Le premier, tout de marbre blanc, est l’œuvre du sculpteur italien Gaëtan Merchi. On ne sait pas qui en a été le commanditaire, « peut-être la Guimard elle-même, peut être l’évêque d’Orléans, qui était son amant… » énumère Benoît Cailmail. Toujours est-il qu’il a été légué à la BNF et que cette dernière, dans le cadre d’un partenariat de trois ans avec le musée, le dévoile aux yeux des Tourangeaux. L’idée : débarrasser l’institution de son image de « temple impénétrable, selon Benoît Cailmail. Comme toutes les institutions nationales, elle bénéficie surtout aux Parisiens. Pourtant, ses œuvres appartiennent tout autant aux habitants des autres régions. »

Quant au choix de cette œuvre pour honorer la deuxième année de ce partenariat, il obéit à deux critères, exposés par Sophie Join-Lambert, la directrice du musée : « D’abord, on le trouve beau. » Certes. Mais surtout, « le musée comptait déjà plusieurs portraits de danseuses du dix-huitième. Ce buste a donc tout à fait sa place dans cette salle. »

Les maquettes de costumes ont, elles, été dessinées spécialement pour la diva par Louis-René Boquet. Pas n’importe qui, dans le milieu des dessinateurs de costume, puisqu’il a tout de même été peintre du roi sous Louis XV. « Avant, les costumes de ballet étaient lourds et chargés, avec des masques », rappelle Benoît Cailmail. Boquet contribue à les alléger, en même temps que les danseurs – Marie-Madeleine Guimard en tête – développent leur art et y apportent de nouvelles figures.

 

Pratique.Mademoiselle Guimard, danseuse de l’Opéra sous l’Ancien régime, au musée des Beaux-Arts de Tours, 18 place François-Sicard. Jusqu’au 1er octobre 2018. 

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