« Il faut que l’on prenne plaisir à flâner à Tours »

Pour redynamiser le tourisme dans la ville, la mairie propose d’illuminer tous les monuments, de mettre du wifi partout, de parier sur les congrès ou St Martin et de repenser l’offre événementielle.

Tours et son agglomération veulent devenir une métropole, rentrer dans le club des 15 villes qui comptent en France. Tours veut aussi devenir une ville « de destination », où l’on se pose plusieurs jours pour travailler ou faire du tourisme. C’est l’un des premiers objectifs du mandat de maire de Serge Babary. Un travail long et semé d’embuches… Par exemple, cette année, la météo n’a pas fait de cadeau au premier semestre, avant de se rattraper cet été. Résultat : « le nombre de visiteurs est en baisse de 11% au Château de Villandry, et les musées de Tours ont souffert avec -4% de fréquentation au Musée des Beaux-Arts » note Christophe Bouchet, l’adjoint au maire en charge du tourisme.

Beaucoup de voyageurs d’affaire

L’élu évoque néanmoins un bilan « plutôt bon » sur l’ensemble de la saison, malgré les attentats : « il y a eu moins d’étrangers avec notamment une chute spectaculaire des Japonais pour qui la sécurité est très importante. En revanche on a constaté l’arrivée d’une nouvelle clientèle française avec un panier moyen de dépenses assez conséquent. » Ce qui tire aussi les chiffres vers le haut, c’est la clientèle d’affaire. Pas de bilan précis encore mais d’après la ville, septembre est un très bon mois avec le congrès des pompiers et un autre spécialisé sur les ultrasons.

Depuis juillet, une ancienne de Tours Événements travaille d’ailleurs à plein temps dans l’objectif de faire venir des congrès à Tours. Un audit est également en cours pour voir comment le parc expo et le Vinci peuvent se développer : « on a de bons outils mais on sait que l’on a plein d’autres potentiels à coordonner. L’idée c’est qu’un maximum de congrès nous ouvrent sur l’extérieur. » Quitte à ce que ce soit des événements très spécialisés, éloignés des intérêts du grand public : « à terme, cela montrera les capacités de notre ville, sa douceur, son environnement… » se persuade l’élu… Pour peu que les congressistes fassent plus que la navette entre la gare, le Vinci et leur hôtel Rue Edouard Vaillant.

Faire en sorte que l’on ne s’ennuie pas dans les rues de Tours quand on vient d’ailleurs : en voilà un défi à relever. Christophe Bouchet le reconnait : « aujourd’hui, on fait le tour de la ville trop rapidement. » Mais d’après lui, « ce n’est pas avec des propositions extravagantes que l’on amènera des gens à Tours. » Son créneau c’est plutôt « que chaque famille puisse trouver un domaine dans lequel le père, la mère et ses enfants trouveront quelque chose qui leur plait. Le son et lumières sur la cathédrale, c’est une brique. Le futur Centre de Création Contemporaine Olivier Debré, c’est une autre brique. La Loire à Vélo, c’est encore une autre brique. » (Et on en parle dans cet autre article).

Du wifi dans tous les lieux stratégiques à moyen terme

Une stratégie pour étoffer l’offre touristique bien longue à mettre en place d’autant que d’après l’élu, le tourisme n’a pas assez été pris en compte pendant longtemps ici. Parmi les chantiers en cours, Christophe Bouchet annonce que l’ensemble des monuments de Tours sera valorisé par une scénographie lumineuse. C’est-à-dire le Grand Théâtre, la Basilique ou encore l’Hôtel de Ville. « Il faut trouver un intérêt à flâner à Tours. » Et pour ça, il faut aussi « une couverture wifi impeccable » dans les lieux touristiques avec un maillage des points névralgiques de l’agglo que l’adjoint au maire voit comme une priorité absolue sans pour autant donner de date de concrétisation : « si un touriste peut donner son avis dans l’heure sur ce qu’il a vu sur Instagram ou TripAdvisor par exemple, il y a 30% de chances de plus qu’il soit positif » Et plus d’avis positifs sur le web, c’est plus de nouveaux touristes potentiels qui débarquent.

L’offre touristique d’une ville, c’est aussi ses événements festifs et culturels : « nous avons lancé un examen pointilleux des événements. Nous sommes en train de regarder leur valeur ajoutée sur le territoire. Il faut que l’on voit où on concentre nos efforts (la Cité de la Gastronomie, la Loire, le patrimoine culturel et littéraire…). »

En disant cela Christophe Bouchet est clair : il pourrait y avoir moins d’événements sur le calendrier, ou en tout cas mieux organisés… « Il y a beaucoup de week-ends où des choses se télescopent. » Un chantier complexe, car allez dire à des organisateurs de modifier leurs dates ne se fait pas comme ça… Par ailleurs, l’idée de lancer « un événement international dès 2015 » que l’on retrouve dans le programme de la majorité datant de 2014 n’est plus d’actualité. Pas de nouvelles non plus des grandes fêtes royales ou du concours international de pyrotechnie. « Ce qu’on veut c’est que Tours soit un lieu d’accueil attractif, sûr, agréable, festif… Le festif est regardé d’abord car c’est le plus coloré, le plus brillant. Mais les autres sont aussi importants. Un grand événement pour un grand événement ça n’existe pas aujourd’hui. Ce n’est pas un point de passage décisif. »

« On ne va pas faire de St Martin une superstar »

Une question de finances, entre autres. Ce qui n’a pas empêché la mairie d’investir de manière conséquente dans les festivités autour du 1 700ème anniversaire de la naissance de St Martin : « ce que l’on avait prévu a fait son œuvre » affirme Christophe Bouchet même si certains événements ont peiné à trouver leur public comme la parade en ville en juillet : « il faut que les choses s’installent… Pour la St Martin d’automne en novembre ce sera plus installé encore. »

Est-ce à dire que la parade reviendra ? Apparemment oui mais l’élu ne sait pas encore sous quelle forme. En tout cas ce qui est sûr, c’est que dans les années à venir, le Saint sera encore bien présent dans l’agenda tourangeau, « de manière plus importante qu’avant » affirme l’adjoint au maire tout en complétant : « on ne va pas installer St Martin superstar à Tours. Et ce n’est pas une question de laïcité, pour moi c’est un effet de contenu. Le tourisme des pèlerins c’est un vrai sujet. Est-ce que c’est rentable ? On ne peut pas le calculer sur une première année. On a posé les jalons. Est-ce qu’on fait toujours le meilleur investissement possible ? Si quelqu’un le savait ce serait merveilleux. On a proposé un ensemble de choses. Pas par caprice ou préférence personnelle mais pour que les Tourangeaux y trouvent une raison. » Une question de choix et de priorités.

Olivier COLLET / Photo : Patricia PIREYRE

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