Petit Bateau Ivre veut redevenir grand

Le collectif Ohé du Bateau est venu apporter son dossier pour la réouverture du Bateau Ivre à la mairie ce samedi. L’occasion de faire du (bon) bruit. On prend le temps de vous expliquer, avec les images.

Ils étaient plus de 250 à la gare de Tours et quelques dizaines de plus à leur arrivée à la mairie. Ce samedi après-midi, les Tourangeaux engagés pour la réouverture du Bateau Ivre en cale sèche depuis 4 ans Rue Edouard Vaillant ont sorti leurs plus beaux gilets jaunes pour une longue chaîne humaine de la salle de concert à la Place Jean Jaurès. Le but étant d’apport un dossier à la mairie, dans lequel on peut lire qu’une nouvelle aventure est possible avec un peu de volonté (et de sous).

Rollers, tambours et soupe

En tête de cortège, une jeune fille fait chef d’orchestre en marchant à reculons. Face à elle, une bande de musiciens particulièrement motivés malgré leurs doigts gelés. Pour réchauffer tout ce beau monde, il y a 30l de soupe de légumes bien chaude offerte de bon coeur. Et on y va, porter ce bateau de bois surmonté de son drapeau-dossier. Un lourd chargement mais du sourire pour les manifestants qui bénéficient là du seul jour ensoleillé de la semaine. Faut-il voir un signe dans cette éclaircie ? En tout cas l’ambiance est là : les jeunes sautent et font la hola, il y a des familles avec leurs enfants, des personnes plus âgées… Un vieil homme habitant Beaujardin a même rédigé toute une série de poèmes en l’honneur de la salle, regardez :

« Ce n’est pas pour le Téléthon ni pour le carnaval, c’est pour le bateau » scande la foule au pied de la mairie, dont l’entrée est bloquée par les vigiles du salon du livre gastronomique… Ils accepteront le dossier, mais le poseront dans un coin, à l’extérieur avant d’encourager tout le monde à se décaler un peu pour rouvrir la porte : « on ne doit pas bloquer l’entrée à une manifestation culturelle » étant le message subliminal du collectif.

« Le Bateau Ivre, c’était la seule salle de concert à taille humaine du centre-ville » se souvient Nathalie, une voisine, venue avec ses enfants qu’elle avait d’ailleurs emmené là-bas. Voilà comment elle voit le nouveau Bateau : un mix de cultures. « Du théâtre, de l’apprentissage, un petit resto, du cirque, des lectures, des concerts… Une vraie salle de quartier ». Et puis elle aimerait pouvoir y retourner pour écouter du rock, « car il n’y a pas de salle dédiée à cette musique à Tours. Et les riverains ? Elle élude la question : « non, personne ne se plaignait avant. Moi la première et pourtant j’habite juste à côté, on entendait rien ». Ca, c’est dit.

« Vive la diversité intellectuelle »

« La mairie ne peut pas nous dire non » résume Franck Mouget entre deux slogans au porte-voix. A la tête du collectif Ohé du Bateau, il nous donne son sentiment : « ça fait du bien d’être ensemble, on a pas gagné mais c’est bien parti. Nous sommes vivants ! A Tours, il manque un lieu entre les bars et le Vinci. On en propose un avec un mini-coût. Tout a été réduit au maximum et on peut encore compresser les budgets. On a envie d’une programmation culturelle exigente, pour des événements avec 300-400 personnes qui ne paieront jamais plus de 12€ pour leur billet. Tous les arts seront les bienvenus : arts plastiques, danse, cinéma, photo… Il y aura aussi de la place pour des débats ou le terroir ».

Et voilà ce que Franck Mouget dit à la mairie : « Faîtes le pas, après on trouvera le budget », par exemple via une souscription publique portée par Ohé du Bateau. « On peut tout inventer, on a envie ! ». Il restera tout de même à lever un autre obstacle, en plus de celui de la volonté politique : la salle est aujourd’hui propriété d’une entreprise, « une voie sans issue » dit le collectif néanmoins déterminé à trouver le bon cap pour contourner la tempête.

Texte et photos : Olivier COLLET

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