Le résumé des élections législatives 2022 en Indre-et-Loire

Ce dimanche 19 juin on votait pour le 2e tour des élections législatives… Bilan national : pas de majorité absolue pour le chef de l’Etat, une alliance de gauche forte mais pas autant qu’espéré par Jean-Luc Mélenchon, un Rassemblement National deux fois plus puissant que ce qu’annonçait les sondages et une droite marginalisée. Et en Indre-et-Loire ? Voici les chiffres et notre analyse à chaud.

 

Bilan global :

Avant cette élection, Emmanuel Macron pouvait compter sur 4 députés soutenant sa politique en Indre-et-Loire (Tours, Chinon, Bourgueil et Amboise). Une fois les urnes ouvertes… c’est pareil. Malgré son échec national dans l’objectif d’obtenir encore une fois la majorité absolue, Ensemble reste fort au niveau local. Le bloc présidentiel perd Tours mais gagne le Lochois.

Pour les autres formations politiques, grâce à son alliance sous la bannière NUPES, la gauche peut se féliciter d’avoir récupéré le poste de député de Tours perdu il y a 5 ans avec l’élimination du socialiste Jean-Patrick Gille mais elle ne réussit pas à transformer l’essai, échouant d’un cheveu dans le Chinonais. La grande perdante finalement c’est la droite, qui avait 2 députés sur le mandat 2012-2017, un seul depuis… et 0 aujourd’hui. Enfin le RN, qui perce au niveau national, dans le Loiret ou le Loir-et-Cher, ne gagne pas en Touraine mais se montre fort sur ses bases au Nord-Ouest, plus que jamais territoire le plus à droite du département.

Si l’abstention est en hausse par rapport au 1er tour et globalement élevée (autour de 50%), elle reste moins forte qu’au niveau national et que d’autres départements de la région comme le Loiret ou l’Eure-et-Loir. Le nombre de votes blancs est lui comparable à celui de la présidentielle – entre 6 et 8% – atteignant son plus haut niveau sur la circonscription où le RN était présent.

 

1ère circonscription (Tours, sauf le Nord-Ouest de la ville) :

A la Présidentielle, la ville avait mis Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron au coude-à-coude pour le 1er tour annonçant un match serré pour les Législatives… surtout après l’union de la gauche derrière l’écologiste Charles Fournier, vice-président du Conseil Régional qui a récemment déménagé dans la ville pour raisons personnelles et professionnelles. Ce choc a bien eu lieu… Le candidat EELV a surclassé le 1er tour dépassant 40% tout en sachant que remporter la victoire ne serait pas simple car il disposait de moins de réserves de voix que son adversaire député sortant, le macroniste Philippe Chalumeau.

Mais après dépouillement le résultat est net : avec 15 171 voix et 46,5%, Renaissance ne conserve pas Tours et laisse la place à Charles Fournier (53,5%, 17 461 suffrages). De quoi satisfaire la majorité du conseil municipal et en particulier le maire EELV de la ville Emmanuel Denis qui n’avait pas réussi à remporter plus de 2 cantons aux élections départementales de 2021 mais se voit ici conforté par les urnes malgré une abstention conséquente (52%, la plus forte du département).

De son côté, la nouvelle est rude pour Philippe Chalumeau et les Macronistes. Le député sortant était en effet le « premier des marcheurs » dans le département. Sa défaite est donc un symbole important. Il va redevenir médecin à plein temps.

 

2e circonscription (Vouvray, Amboise, Loches, Château-Renault…) :

A droite de 2012 à 2017 avec Claude Greff, le territoire est devenu macroniste en 2017 avec l’élection de Daniel Labaronne, ex-maire de Bléré. Notamment spécialiste de l’économie et des questions de ruralité, le sexagénère a été réélu pour un second mandat ce dimanche, recueillant 22 663 voix soit 54,71% face à la candidate NUPES Christelle Gobert (18 758 voix).

L’élu du parti Renaissance du chef de l’Etat réalise plutôt une bonne performance alors que son camp échoue dans son objectif d’obtenir une nouvelle fois la majorité absolue à l’Assemblée Nationale (il est même à 61,5% chez lui à Bléré). Son score global en pourcentages est moins élevé que ses 56,86% de 2017 contre Claude Greff mais il recueille plus de bulletins à son nom qu’il y a 5 ans, grâce à une abstention moins élevée (50,91% contre 55% en 2017) et aussi moins de votes blancs (6% au lieu de 8%). De quoi envisager une montée en grade ?

 

3e circonscription (Chambray, Saint-Avertin, Loches…) :

Depuis une semaine on savait que ce territoire aurait un nouveau député car l’UDI Sophie Métadier a été éliminée dès le 1er tour (la centriste avait obtenu son siège en 2021, après une élection partielle pour remplacer la centriste Sophie Auconie, partie pour soigner un cancer du sein). Néanmoins, c’est toujours une personnalité issue du rural qui représentera le Lochois à Paris. En l’occurrence le maire de Genillé Henri Alfandari, soutien d’Emmanuel Macron et membre du parti Horizons de l’ex-premier ministre Edouard Philippe.

Le score est assez net : 25 792 voix soit 57,16% face à l’insoumise Roxane Sirven qui représentait l’alliance gauche-écologistes NUPES (c’était sa 1ère campagne à ce niveau, comme Christelle Gobert dans la 2e). Elle recueille 19 327 voix, soit 42,84% atteignant même 67,43% à Saint-Pierre-des-Corps quand son adversaire est à 60,78% à Chambray et même 66,57% à Saint-Avertin. Le nombre de votes blancs est dans la moyenne du département avec 5,88% et l’abstention à 50,41% (deux points de plus qu’au 1er tour, mais 4 de moins qu’en 2017).

 

4e circonscription (Joué-lès-Tours, La Riche, Chinon, Ste Maure…) :

Avec Tours c’était le scrutin le plus observé du département. Député de 2012 à 2017, le socialiste Laurent Baumel voulait prendre sa revanche après son élimination par la macroniste Fabienne Colboc en 2017… et il a failli réussi son coup. Autant il y a 5 ans sa défaite avait été nette (plus de 5 600 voix d’écart), autant ce coup-ci ça s’est joué à un rien, c’est-à-dire 433 voix. Le candidat NUPES recueille 49,48% contre 50,52% pour la députée sortante, qui rempile donc mais se retrouve la plus mal élue du département. Elle rassemble tout de même 21 185 voix, soit 1 200 de plus que pour sa première bataille électorale.

Dans le détail, Fabienne Colboc s’impose à Azay-le-Rideau, Ballan-Miré, Berthenay, Druye, Joué-lès-Tours, L’Ile-Bouchard, Sainte-Maure-de-Touraine… mais échoue à Avoine, Bréhémont, Cheillé, Chinon ou Huismes. On notera que le nombre de votes blancs a nettement baissé passant de 9,78% à 5,16%. L’abstention est à 50,93%,  plus forte qu’au premier tour mais inférieur de 5 points par rapport à 2017.

5e circonscription (Tours-Nord-Ouest, Saint-Cyr, Fondettes, Langeais, Bourgueil…) :

C’est le 3e et dernier territoire du département avec un statut-quo. Elue sous l’étiquette LREM en 2017, passée MoDem depuis, mais toujours Macron-compatible, Sabine Thillaye est élue avec 59,06% des voix. Opposée à la droite en 2017, elle était cette fois face au Rassemblement National avec la toute jeune Ambre Louisin (23 ans) qui recueille 40,94% et 15 286 voix. C’est 7 000 de moins que sa rivale mais 2 000 de plus que ce qu’avait fait Fabrice Boigard des Républicains il y a 5 ans. Elle s’impose même à Château-la-Vallière (51%) ou à Brèches (61,5%).

De sn côté, Sabine Thillaye s’en sort bien. C’est la députée la mieux réélue du département : par rapport à 2017 elle améliore son score en nombre de voix et en pourcentages grâce à une abstention plus faible et un nombre de votes blancs élevé (7,83%) mais inférieur d’un point à celui du précédent scrutin. A voir à quoi ressemblera son second mandat, elle qui a passé les 5 dernières années à s’occuper surtout de sa présidence de la commission des affaires européennes de l’Assemblée qu’elle ne devrait pas conserver.

À lire sur Info Tours

Suivez l'actualité en temps réel

La météo présentée par

TOURS Météo

Recherche

StorieTouraine - L'actu en résumé

Inscription à la newsletter

Agenda