En 2 ans l’hôpital de Tours a accueilli 2 220 patients Covid

Ce mercredi 19 janvier la directrice du CHU de Tours adressait ses vœux pour 2022. Le genre d’exercice où on compile bilan des mois écoulés et perspectives d’avenir. Un discours prononcé en visio à cause de la crise sanitaire donc « sans banderoles ni galette » a ironisé Marie-Noëlle Gérain-Breuzard. Enfin, presque sans banderoles car le syndicat Sud avait appelé à un rassemblement devant les locaux de la direction à Bretonneau afin de dénoncer une dégradation des conditions de travail ou des suppressions de postes et de lits.

Sans surprise, la gouvernance de l’hôpital n’a pas vraiment la même analyse. « On trouvera toujours des fâcheux et des grincheux pour se désespérer mais l’hôpital public reste un acteur solide de notre société » estime la directrice alors que l’avenir du système de santé devrait faire partie des grands thèmes de l’élection présidentielle des 10 et 24 avril. D’ailleurs, si elle remercie l’Etat de prendre à sa charge 35% des coûts de construction du futur CHU Trousseau attendu pour 2026, Marie-Noëlle Gérain-Breuzard insiste sur l’importance d’un engagement de Paris pour le fonctionnement de l’hôpital :

« Notre masse salariale a progressé de presque 100 millions d’€ depuis 2019 soit presque un quart de plus. Cela devra être financé au risque d’aggraver notre déficit. »

Ainsi, le CHU de Tours a réalisé 1 129 recrutements en 2021 (pour 972 départs). Des embauches de plus en plus difficiles (1% de postes d’infirmières vacants, 2% chez les aides-soignantes) car « on ne se bat pas à armes égales avec le privé qui a des salaires 2 à 5 fois plus élevés » souligne la patronne de l’établissement qui défend un hôpital « attractif » (classé 10e au niveau national par le magazine Le Point) mais reconnait également la « morosité » ambiante dans certains services dues aux désorganisations de travail, à l’absentéisme ou au manque de remplaçants. Par ailleurs, une trentaine de membres du personnel sont suspendus car non vaccinés contre le Covid, « un chiffre parmi les plus bas de tous les CHU » nous dit-on.

La pandémie, justement. Depuis qu’elle a commencé il y a deux ans, le CHU de Tours a accueilli 2 220 patients contaminés par le coronavirus, il a déclenché deux fois son plan blanc en 2021, déprogrammé de nombreuses opérations, géré de nombreux clusters… Une situation qui a conduit à tirer des enseignements comme « la nécessité de réduire le nombre de lits à fermer dans le futur CHU ».

Des projets pour Clocheville ou les femmes touchées par l’endométriose

Le chantier du nouvel établissement chambraisien est évidemment ce qui va le plus occuper la direction dans les prochains mois mais les autres projets ne manquent pas de la création d’un service d’hospitalisation en pédopsychiatrie au sein de l’hôpital Clocheville au déménagement de la nouvelle Maison des Femmes qui accueille les victimes de violences conjugales. On attend également la création d’une cellule pour que la police recueille les témoignages d’enfants victimes de violences directement à l’hôpital ou l’ouverture d’un centre dédié à l’endométriose (maladie qui a notamment pour conséquences des règles très douloureuses).

Sur le plan social, Marie-Noëlle Gérain-Breuzard dit espérer « des avancées sur les conditions de travail », ambition partagée par le président de la communauté médicale d’établissement Frédéric Patat qui évoque « un coût humain élevé » lié à la pandémie. Et le maire de Tours qui préside le conseil de surveillance du CHU ne dit pas autre chose demandant d’aller « plus loin » dans l’action pour consolider notre système de santé.

Olivier Collet

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