En Touraine, les Urgences s’organisent pour trouver des médecins remplaçants

Et tous les moyens sont bons.

La région Centre-Val de Loire compte 25 services d’urgence pour adultes répartis sur 6 départements : « sur 311 postes de praticiens hospitaliers, 81 sont vacants » pointe le directeur des Urgences, du SAMU et du SMUR de Tours, Saïd Laribi. Et c’est beaucoup. Au CHU, ça va : les 39 postes équivalent temps plein nécessaires sont occupés par 45 personnes, avec par exemple 7 médecins toutes les nuits à Trousseau pour accueillir les malades ou les blessés. En revanche à Loches, Blois ou Bourges c’est une autre histoire…

En poste à Tours depuis 2015, Saïd Laribi cherche donc des solutions pour épauler ses confrères. Après un an de discussions avec l’Agence Régionale de Santé, son projet de « pool » de médecins urgentistes a officiellement été lancé en juillet 2018… « Après accord du chef de service et si le planning est complet, les médecins peuvent aller faire une garde de 24h pour aider dans un hôpital à côté. Ils sont alors directement rémunérés par ces établissements » explique l’urgentiste tourangeau. Le dispositif est encadré par une convention spécifique.

Une appli pour s’organiser

Concrètement, cela signifie que des médecins de Tours vont ponctuellement à Loches, Blois voire même Bourges pour épauler les Urgences en manque de personnel… et donc éviter une surcharge de travail aux personnels, ou une attente interminable aux patients. « On a commencé de façon artisanale, par mail : les hôpitaux envoyaient leurs besoins et les médecins intéressés répondaient » souligne Saïd Laribi. Mais depuis quelques temps, le dispositif s’est amélioré : les urgentistes se servent de l’application Whoog, qui fait le lien direct entre les établissements demandeurs et les praticiens disponibles : « on l’utilisait déjà pour les infirmières au CHU, pour des remplacements en cas d’arrêt maladie par exemple. »

Le procédé est encore en cours de rodage : « nous avons une quinzaine de médecins inscrits, dont une dizaine de Tours. Sur les 200 en poste dans la région, en avoir 40 ou 50 dans le processus serait bien » estime le chef de service tourangeau qui plaide avant tout pour une solidarité départementale (de Tours vers Loches, de Vierzon vers Bourges) afin d’éviter de gros temps de transport avant et après des gardes de 24h.

Autre dispositif : des médecins en temps partagé

En parallèle, Saïd Laribi a poussé un autre dispositif pour pallier les pénuries de médecins aux Urgences de Chinon, Amboise ou Loches : des docteurs partagés, qui passent donc 50% de leurs temps au CHU, et l’autre moitié ailleurs dans le département. Il y en a 5 à Chinon, 1 à Amboise, 3 à Loches (bientôt 4), et un dernier à Blois. Les recrutements ont pour la plupart lieu à Tours, où il est souvent plus facile d’attirer des candidat(e)s

« Cela nous permet d’arriver à un résultat positif en Indre-et-Loire, mais nous sommes privilégiés par rapport à d’autres départements » reconnait l’urgentiste. Selon lui, ce procédé a du succès car il permet à de jeunes médecins d’avoir « une activité variée, entre un service avec une grosse activité certes pénible mais intéressante, avec un bon plateau technique mais aussi une petite activité avec un autre rythme, d’autres pathologies, un cadre sympathique. » Des choix qui sont aussi encouragés par le ministère de la santé via des primes.

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