Marisol Touraine, la soliste

Les partis ne feront pas campagne pour elle. Ni le PS, ni les Macronistes.

Soutien de Marisol Touraine, sors du bois ! L’ancienne ministre de la santé de François Hollande veut être réélue députée sur le Lochois, St-Pierre-des-Corps ou St Avertin lors des législatives qui approchent les 11 et 18 juin. Depuis plusieurs mois déjà, elle parcourt sa circonscription gardée bien au chaud par son suppléant Jean-Marie Beffara, qui rempile à cette place pour ce scrutin 2017. Histoire de montrer qu’elle est de retour, Marisol se montre, donc. Pour couper des rubans, par exemple. Mais les soutiens de Mme Touraine, eux, se cachent. Il faut dire que ses méthodes coincent.

En fait, l’ex ministre a joué sa partition perso avec ses gros sabots et elle s’est fait des ennemis partout. Elle a d’abord obtenu l’investiture du Parti Socialiste dès fin 2016 pour mener la campagne sous ses couleurs. Mais ça c’était avant Benoit Hamon candidat pour la présidentielle, avant les 6%. Marisol Touraine, que l’on disait même capable d’aller à la primaire n’a pas fait campagne pour son vainqueur, pas plus que Jean-Marie Beffara.

Et puis maintenant qu’Emmanuel Macron est président, elle se voit bien plutôt participer à la « majorité présidentielle », suivant l’exemple de Manuel Valls (qui a fait aussi un gros fracas). Résultat : pas de logo PS ni de rose sur ses affiches. A la place, du jaune et du bleu. Et des socialistes qui voient rouge et appellent à voter pour les Verts (qui, eux, ont soutenu Hamon), ou pour les communistes, ou pour les Insoumis. N’importe qui, mais pas Touraine qui trahit, qui « renie ». Et parmi ces socialistes là, ceux de son territoire : les élus et militants de St Avertin, St-Pierre-des-Corps, Veigné ou Monts.

Du coup, les Macronistes devraient être contents : une candidate qui laisse de côté son parti à la dernière minute l’empêchant de présenter quelqu’un d’autre c’est du pain béni pour tenter d’être élu. Oui mais voilà, chez Macron, Marisol Touraine n’est pas bien vue, du moins en local. Les militants de La République En Marche ont clairement indiqué qu’ils ne se mobiliseraient pas pour elle, faisant ostensiblement et chaleureusement applaudir celle qui devait être leur candidate la semaine dernière en conférence de presse. Une façon de défier les accords négociés en haut lieu qui ont bloqué cette circonscription. Le recyclage n’est manifestement pas dans la doctrine de la base d’En Marche, surtout s’il se fait en coulisses par de petits pas de côté.

Donc Marisol Touraine part toute seule. Elle mène sa barque, espérant poursuivre une carrière à l’Assemblée Nationale où on se demande bien quelle tribune elle pourra occuper. Voterait-t-elle de manière disciplinée tous les textes du nouveau président s’étranglant gentiment s’ils sont plutôt orientés à droite ou ferait-t-elle sa frondeuse ? A-t-elle raison avant tout le monde de vouloir s’affranchir des étiquettes et de parier sur une dynamique autour de la personnalité du chef de l’Etat ou est-elle juste une opportuniste habile négociatrice ? « La France a besoin de progrès et de cohérence » dit la candidate. Ce sera à l’électeur de voir si il trouve du progrès et de la cohérence dans tout ce schmilblick. Et si il a la flemme de comprendre, il ira sans doute voir ailleurs. Reste à savoir de quel genre « d’ailleurs » il s’agira mais ça ne sentira pas forcément très bon pour la démocratie…

Olivier COLLET

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