Gardez vos bouteilles en verre : la consigne revient en Touraine

A la fin de l’année 2019 on vous parlait de la naissance de l’association Rebout’. Cette structure se donne pour objectif de relancer un sysème de consigne pour les bouteilles en verre à l’échelle de l’Indre-et-Loire. Populaire en Allemagne mais quasiment disparu en France, ce procédé consiste à ramener ses contenants au magasin afin qu’ils soient nettoyés et réutilisés, un modèle beaucoup plus vertueux que le recyclage classique via les bennes à verre réparties dans nos rues. “Les émissions de gaz à effet de serre sont réduites de 79%, la consommation d’énergie de 76% et celle de l’eau de 33%” explique la structure composée d’une petite dizaine de bénévoles actifs.

Après deux ans de travail, Rebout lance sa toute première expérimentation à grande échelle. Jusqu’au 11 décembre, une vingtaine de points de vente du département récupèrent vos bouteilles de vin, de bière, de vinaigre ou d’huile à la seule condition qu’elles proviennent de productions locales (région Centre-Val de Loire et Saumurois). Disponible sur le site de l’association, la liste des magasins comporte autant des épiceries vrac (à Tours, Chambray ou Loches) que des grandes enseignes comme Chronodrive et Auchan Saint-Cyr-sur-Loire.

Savine et Benjamin, bénévoles de Rebout' à Tours

Dans chaque enseigne, un pictogramme signale les produits concernés par la consigne. Dans un premier temps il n’y a pas d’avantage financier à faire la démarche, c’est seulement pour déterminer si le dispositif intéresse la clientèle. Au bout des trois mois d’expérimentation, Rebout’ fera le bilan du nombre de bouteilles rassemblées et dans l’avenir elle espère bien aller beaucoup plus loin, c’est-à-dire créer une usine pour nettoyer le verre puis le remettre dans le circuit. Et à ce moment-là il pourrait y avoir une consigne avec réduction accordée si on ramène ses contenants. Pour les bouteilles mais aussi les bocaux (confitures, terrines…).

Pour plus d’informations et savoir où ramener vos bouteilles, direction le site www.rebout.org.

Ce projet n’est pas unique en France : il y en a dans la Drôme, en Provence, en Normandie… Et surtout dans les Pays de la Loire, l’un des plus avancés du pays (des interactions sont envisageables avec l’association tourangelle). Pour créer une chaîne de réemploi pérenne, plusieurs freins doivent être levés comme celui des étiquettes : “Elles doivent être adaptées au lavage industriel avec une colle qui se dissout dans un bain d’eau chaude à la soude” explique Benjamin, l’un des bénévoles de Rebout’. L’imprimeur tourangeau Etiqroll propose ce type de produit, encore onéreux pour les vignerons, arboriculteurs ou autres professionnels mais qui pourrait baisser s’il se démocratise.

On le comprend, l’enjeu principal c’est de faire entrer le principe de consigne dans le quotidien, “comme le fait de ramener son sac au supermarché” explique Benjamin. “Au début je n’avais pas le réflexe, j’en avais 25 dans mon coffre. Maintenant j’en ai systématiquement un avec moi quand je pars faire des achats.” “On veut montrer que c’est faisable” complète Savine, autre bénévole de Rebout’.

“A terme, cela peut faire diminuer la taxe d’ordures ménagères car les collectivités qui récupèrent le verre le revendent à perte. Tours Métropole regarde d’ailleurs notre projet avec intérêt” assurent les membres de l’association. Et certaines entreprises sont déjà passées à l’action comme la brasserie Le Cyclope dont les bouteilles de bière sont consignées. A Tours, O Lieudit Vin s’est aussi associé avec le domaine Le Facteur su’l’vélo pour coller des étiquettes aptes au lavage sur des cuvées de vin de Vouvray.

Olivier Collet

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