On a testé les initiations aux gestes de 1er secours à Tours

Elles sont proposées jusqu’à la fin du mois dans tout le département.

En réaction aux attaques de Charlie Hebdo, de l’Hyper Cacher et du 13 novembre, le ministère de l’intérieur a exigé un vaste plan de formations aux premiers secours dans tout le pays. En Touraine, près de 1 500 personnes devraient être initiées dans le courant du mois de février. Nous voilà donc à dix dans une salle de la caserne de Tours Centre ce samedi, encadrés par un pompier volontaire et un pompier professionnel de l’ESS37 (école de sauvetage et de secourisme d’Indre-et-Loire). Nous y resterons deux bonnes heures. Dans le cercle, toutes les générations (on peut apprendre les bons réflexes dès 10 ans, deux préados faisaient donc partie du groupe).

Nos deux formateurs jouent franc-jeu : « les techniques que l’on vous apprend aujourd’hui, vous les aurez oubliées dans six mois. » Alors à quoi ça sert que l’on soit ici ? A créer des réflexes, ne pas être totalement démuni face à une situation d’urgence, et en particulier un potentiel attentat. Mais aussi à encourager la population à aller plus loin et à s’inscrire pour des formations plus longues de 8 à 12h pour graver dans le marbre de leur mémoire les gestes qui sauvent.

Au programme de notre initiation : apprendre à passer un coup de fil efficace aux secours. C’est-à-dire expliquer précisément ce qu’il se passe (malaise, accident…), ou et ce qui a éventuellement été entrepris avant l’arrivée des pompiers ou du SAMU (massage cardiaque, par exemple). A retenir aussi : « ce n’est pas parce que l’on vous pose plein de questions que l’on perd du temps. Les secours ont déjà été envoyés mais les informations que l’on vous demande sont précieuses. Elles leur sont transmises par radio pour qu’ils soient plus efficaces une fois arrivés sur les lieux », résultat : « ne raccrochez pas tant que l’on ne vous y autorise pas et n’hésitez pas à rappeler si la situation évolue, notamment s’il y a d’autres victimes. »

Une fois la théorie enseignée, place à la pratique avec le retour d’une technique qui n’avait plus la cote : le garrot, qui consiste à bloquer la circulation sanguine d’un membre en cas d’hémorragie. Le risque en l’utilisant, c’est qu’au bout de 4h il faut amputer le bras ou la jambe. Mais dans l’hypothèse d’un attentat avec de nombreuses victimes, cela permet d’aller s’occuper de plusieurs personnes et de toute façon, les secours mettront bien moins de 4h à arriver. Pour poser ce fameux garrot, il faut alors prendre ce que l’on a sous la main : une cravate ou un t-shirt peuvent faire l’affaire. Enroulés autour du bras et maintenus en place par un stylo, ils stoppent le saignement. Mais il ne faut pas oublier d’allonger la victime pour que le reste de son corps soit irrigué et de noter l’heure du garrot. Un cours didactique pendant lequel nous avons travaillé en binôme en nous exerçant avec les autres participants pour un maximum de réalisme.

Test en conditions réelles également pour apprendre la position d’attente, ou position latérale de sécurité. En cas de malaise d’une victime qui respire toujours, on doit la placer sur le côté, bouche ouverte et lui couvrir le corps. Une position confortable avant l’arrivée des secours qui lui permet de ne pas trop faire d’efforts ou de ne pas s’étouffer avec du vomi par exemple. Et même si l’on oublie les gestes précis, « ce qu’il faut surtout retenir c’est de mettre la personne sur le côté, de n’importe quelle façon. » En revanche, si elle ne respire pas, c’est la technique du massage cardiaque qu’il faut utiliser. Et là, chaque seconde compte : « 40% des personnes peuvent être sauvées » explique le formateur. Les gestes à retenir : mettre le torse de la victime à nu, placer le talon de sa main sur l’os central du thorax et masser à un rythme rapide (120 fois par minute) afin d’aider le cœur à repartir. Et ne pas hésiter à y aller fort, « il nous arrive fréquemment de casser des côtes » préviennent les pompiers.

Le massage cardiaque étant un exercice qui épuise rapidement, il faut dans la mesure du possible se faire relayer toutes les deux minutes et espérer qu’un défibrillateur soit disponible à proximité (on en trouve dans les gares, les mairies, les pharmacies, les wagons bar…). Des appareils utilisables par toute personne avec un mode d’emploi simple, visuel et sonore. Ils envoient une décharge électrique qui peut remettre le cœur en marche. Pour savoir où les trouver, il suffit de télécharger l’application pour smartphones Staying Alive (oui, comme la chanson).

Olivier COLLET

Plus d’infos sur le site de la préfecture d’Indre-et-Loire.

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