Pourquoi on aime le projet agricole de Yolain Gauthier à La Riche

Il cultivera ses premiers légumes l’an prochain, et a construit sa propre guinguette écolo.

Du bout de son exploitation, Yolain peut contempler la Loire, bien basse en ce milieu d’automne. Le fleuve, il n’en craint pas les caprices : s’il se retrouve inondé, il y a des chances pour qu’une bonne partie de Tours le soit aussi. En revanche, par sa présence, le jeune homme revitalise un bout de terre auparavant à l’abandon : « c’était une bambouseraie, pleine de déchets » raconte-t-il.

Le terrain de Yolain Gauthier est situé de l’autre côté de périphérique de Tours, dans la zone des Îles Noires que Tours Métropole cherche à réinvestir et à redynamiser, notamment avec des activités de loisirs (à défait de pouvoir construire dans cette zone inondable).

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L’agriculteur, ancien saisonnier dans la restauration, s’est installé ici il y a un an, en signant un bail avec l’agglomération. Vivant pour l’instant avec le chômage et ses économies, il peut se permettre de prendre le temps avant de commercialiser ses premières productions. Un délai essentiel selon lui, car il veut une exploitation bio, avec un projet autour de l’agroécologie et de la permaculture.

Ce modèle, le Tourangeau né à Blois l’a expérimenté dans un jardin familial de la Bergeonnerie, sur 250m² : « ça marchait sur une petite surface, alors pourquoi pas une grande ? ». Pour l’instant, il s’occupe donc d’enrichir la terre, avec des cultures d’avoine, de seigle, de sarrasin, du trèfle ou de graines de moutarde, le tout mélangé et déjà bio. Sous ses serres, de la paille se décompose tranquillement avec la chaleur et l’humidité pour apporter des nutriments à une terre « traumatisée » par les activités passées sur le site.

L’intérieur de la grande serre

Les cultures de Yolain

« Quand le sol n’est pas prêt à accueillir de la culture, on ne cultive que des emmerdes » prophétise Yolain Gauthier qui met en place une technique au nom évocateur sur son espace d’1,3ha : le procédé dit de la lasagne. « Les plantes se dégradent et recréent une couche fertile. Cela nourrit les plantes et ça les protège. C’est comme cela que l’on passe d’un modèle conventionnel à l’agroécologie. » Pour être autonome, des ruches et un poulailler viendront compléter les parcelles pour former une ferme aux portes de la ville, bientôt rejointe par une seconde exploitation similaire imaginée par un ami.

Une guinguette avec les produits de l’exploitation

Cette expérience maraîchère, vous pourrez la découvrir et y participer. L’été prochain en goûtant les paniers que Yolain a prévu de vendre avec petits pois, épinards, fruits de son verger ou salades (d’après lui, sa clientèle sera assurée, notamment via les habitants du secteur) mais aussi dès le week-end du 10-11 novembre ou début décembre en participant à des chantiers participatifs. Depuis le début, le jeune homme demande un peu d’aide pour aménager ses terres et construire la future guinguette l’ArroseLoire (jeu de mot !) prévue pour l’été 2019 avec four en pierre, toilettes sèches qui sentent le sapin, et mobilier en bois de récup’ : « une soixantaine de personnes y ont participé » glisse-t-il, ravi.

« Ce que je veux c’est créer du lien social autour de ce projet avec les Larichois » poursuit l’agriculteur des Îles Noires déjà actif auprès de la médiathèque de la commune et qui est tout à fait volontaire pour travailler avec écoles et centres de loisirs, « je peux aussi utiliser le site de la guinguette pour des ateliers de découverte des plantes. Ce n’est pas qu’un lieu de production, mais aussi de formation. »

Olivier Collet

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