Droits des femmes : une association de Tours menacée ?

Le CIDFF a déjà réduit ses effectifs… et pourrait encore le faire prochainement.

C’était il y a quelques semaines seulement : les secrétaires d’Etat à l’égalité femmes-hommes et à l’intérieur Marlène Schiappa et Laurent Nunez en visite à Tours pour inaugurer un lieu d’accueil et d’écoute des femmes victimes de violences. Ouvert 24h/24, 7 jours sur 7 dans les locaux d’SOS Médecins vers Jean Jaurès il permet d’orienter les victimes et de les soutenir dans leurs démarches.

Présenté comme novateur par le gouvernement qui voit la lutte contre les violences faites aux femmes comme une priorité, ce projet est financé par l’Etat et il réunit de très nombreux partenaires. Parmi eux, l’association CIDFF de Tours basée dans le quartier des Fontaines. Elle est très connue pour son accompagnement des victimes mais aussi de leurs familles via ses deux juristes et ses deux psychologues. Elle agit également en tant que soutien dans le cadre de procédures de divorces ou dans les établissements scolaires pour des ateliers sur le sexisme.

Un appel aux financeurs pour éviter d’autres suppressions de postes

Toutes ces missions sont reconnues essentielles par beaucoup. Et pourtant, la structure se dit en danger en raison d’une baisse continue des subventions… en particulier des crédits publics. Avec un budget 2019 prévisionnel de 192 000€ (peut-être moins selon ce qu’elle touche), elle craint de ne pas pouvoir assurer toutes ses missions en Touraine et dans son antenne d’Eure-et-Loir. Un poste a déjà été supprimé fin 2018 ce qui signifie une réduction des horaires d’accueil et de la permanence téléphonique.

Karima Bellamine est la directrice de l’association :

« On est dans une situation précaire. Nos problèmes de trésorerie entraînent par exemple des retards de paiements pour les salaires. »

La situation est d’autant plus difficile à vivre que le CIDFF n’a jamais eu une activité aussi soutenue : +15% en 2018, avec du coup plusieurs semaines d’attente pour obtenir un rendez-vous avec l’une des deux juristes lors des permanences, et des rencontres pas avant septembre pour les deux psychologues.

« Nous n’avons jamais été autant sur le front des droits des femmes, autant au contact du public » résume Karima Bellamine. « Aujourd’hui nous redoutons de devoir rétrécir de nouveau notre équipe et de ne plus assurer de manière satisfaisante nos missions. C’est une catastrophe » s’inquiète la directrice.

« Quand on explique ça à nos partenaires, on reconnait la qualité de notre travail, il y a une prise de conscience de notre rôle, après les logiques financières ne suivent pas toujours. Je peux comprendre qu’il y a un contexte économique dans lequel les collectivités locales sont mises à mal avec des dotations qui baissent. On en paye les conséquences en bout de chaîne mais nous assurons des missions de service public ! »

La directrice du CIDFF poursuit encore : « si on reconnait l’impact de nos missions sur le territoire, il faut tout mettre e œuvre pour nous soutenir. J’espère donc qu’il y a possibilité de trouver une solution concrète pour résorber notre déficit de 20 000€ en 2018 et envisager un avenir plus serein. On a autre chose à faire que mettre beaucoup d’énergie sur ces sujets. »

 

Le Centre d’Information sur les Droits des Femmes et de la Famille est au 6/8 Place Johann Strauss à Tours. Contact : 02 47 27 54 00.

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