Pourquoi a-t-on parlé des mineurs étrangers isolés au conseil municipal de Tours ?

Normalement c’est le Conseil Départemental qui est en charge de ce sujet.

Cela fait un an que l’affluence des mineurs étrangers isolés fait régulièrement la Une de l’actualité en Indre-et-Loire parce que leur nombre a augmenté de manière conséquente : pratiquement 1 900 demandes aux services de l’Aide Sociale à l’Enfance du Conseil Départemental, l’institution compétente pour accompagner les enfants sans famille, qu’ils soient français ou étrangers. Le problème c’est que le département s’est retrouvé dépassé et commence tout juste à résorber les longs délais d’attente avant les évaluations de ces jeunes qui n’ont pas toujours moins de 18 ans. Pendant ce temps, ces derniers sont à la rue alors qu’ils sont censés être logés jusqu’à l’examen de leur dossier.

Les associations soutenant ces jeunes ont beaucoup manifesté ces derniers mois pour réclamer une amélioration de la situation, et notamment des logements. Quitte à ouvrir des squats à Ste-Radegonde, sur un terrain de St-Pierre-des-Corps ou depuis mi-décembre dans des locaux inoccupés du quartier Velpeau de Tours. Samedi dernier une manifestation était ainsi organisée pour dire non à l’éventuelle évacuation de ce lieu baptisé « Plan B » suite à une plainte du propriétaire, car la trentaine de personnes qui y dort n’a pas d’autre solution.

Voir aussi : le Département durcit sa politique d’évaluation

Dans ce contexte, le conseiller municipal écologiste Emmanuel Denis a voulu interpeller le maire de Tours lors du conseil municipal de ce lundi 19 mars : « la ville doit prendre sa part de responsabilité. Il faut mettre autour de la table le Conseil Départemental et les associations, rechercher une voie médiane. Je propose aussi que, comme la région, la ville adhère à l’association des territoires accueillants. »

Plusieurs élus ont pris la parole après lui, le communiste Pierre Texier réclamant par exemple « un dispositif d’accueil humain » pour ces jeunes migrants. « On parle d’une jeunesse abimée, notre pays a les moyens de lui venir en aide » disait pour sa part la socialiste Nadia Hamoudi.

Quel quotidien pour les jeunes reconnus mineurs ? Réponse ici

Également élu du Département, Xavier Dateu a souligné que l’affluence des demandes se poursuivait (déjà 500 en 3 mois), son collègue Olivier Lebreton notant lui que les effectifs pour les évaluations avaient été renforcés passant de 7 à 17 personnes entre le printemps 2018 et début 2019 et que de nouveaux lieux d’hébergement avaient été ouverts. « C’est désagréable d’entendre des leçons sur une instance départementale dans une instance municipale » a-t-il indiqué déplorant par ailleurs le manque de soutien de l’Etat même si les négociations avec la préfecture pour un meilleur accompagnement entre services publics « arrivent au bout. » Le maire Christophe Bouchet a conclu le débat en se disant ouvert à l’étude « de modalités d’accompagnement et d’aides. »

Quant à l’association Utopia 56 qui soutient les jeunes au quotidien, elle a lancé un appel aux dons pour payer les factures du Plan B et a aussi besoin de nourriture, de produits d’hygiène, de téléphones portables ou de sacs à dos.

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