Le casse-tête financier de la ville de Tours

Elle organise son débat annuel d’orientations budgétaires lundi.

Longue séance de conseil municipal en perspective dès 17h lundi 10 décembre à Tours : comme chaque année, les élus vont débattre de leurs orientations budgétaires, une étape obligatoire avant de voter le budget à proprement parler au maximum 2 mois après cette première discussion. Ce débat permet de faire le point sur la santé financière de la ville et sur ses projets pour l’année à venir. On y parle de la fiscalité, des possibilités d’investissements ou des projets d’emprunts (10,5 millions d’euros 2019). Cette année, ce pavé de chiffres arrive plus tôt que prévu dans le calendrier. Depuis 2015, la mairie avait choisi de l’organiser en février puis de voter le budget en mars afin de se baser sur des comptes à jour et ne pas avoir besoin de réactualiser ses chiffres quelques mois plus tard. Mais elle a changé de stratégie.

Des frais de personnel en hausse de 2,4% en 2019

Cette fois, le débat a donc lieu en décembre pour un vote du budget programmé le lundi 4 février 2019. Ce nouveau calendrier a été établi « à la demande de certains adjoints qui voulaient avoir les fonds le plus tôt possible afin d’engager rapidement certains projets » explique le maire Christophe Bouchet. Autre raison : la municipalité a trouvé une solution pour obtenir un bilan quasi définitif de l’état de ses comptes dès la fin du mois de janvier… C’est en tout cas un retour en arrière par rapport à la politique de Serge Babary – le maire élu en 2014, remplacé par Christophe Bouchet en 2017. Surtout que ce dernier avait été très critiqué par l’opposition quand il avait annoncé son choix (avant 2014, le budget était carrément voté dès le mois de décembre).

Quelques petites choses à savoir au sujet de ce fameux DOB : depuis la signature d’un « contrat » avec le gouvernement dit Pacte de Cahors, les grandes collectivités comme Tours s’engagent à ne pas augmenter leurs dépenses de fonctionnement de plus d’1,2% par an « sous peine de voir notre dotation baisser de la part de l’Etat » souligne l’adjointe aux finances de la ville, Hélène Millot. Dans ces dépenses de fonctionnement, il y a notamment les salaires de tous les agents de la ville (65% de l’enveloppe !)… Et en 2019 cette part du budget va progresser de 2,4% parce que Tours va reprendre sous sa coupe des personnels qui avaient été transférées à la Métropole. Du coup « il va falloir faire 1,9% d’économies sur les autres postes de fonctionnement » explique l’élue.

Encore 1 563€ de dette par habitant à Tours

Sur quoi la ville va rogner en 2019 ? Pour l’instant pas de réponse franche. On sait juste qu’elle n’augmentera pas ses taux d’imposition pour la taxe foncière et la taxe d’habitation (la dernière hausse remonte à 2015, +4,2%) et qu’elle promet de ne pas baisser l’enveloppe dédiée aux subventions des associations, peut-être même qu’elle pourrait la faire augmenter un petit peu. Les investissements devraient eux dépasser les 30 millions d’euros (en hausse par rapport à 2018) avec notamment un gros budget pour refaire les routes. 5 millions d’euros seront consacrés à l’éducation (dont la construction de l’école des Deux-Lions), 2 millions à la culture, 1 million aux espaces verts…

En plus des économies nécessaires, la ville de Tours doit tout faire pour réduire sa dette… Le travail a déjà commencé : 3,5 millions d’euros ces derniers temps : « la dette par habitant a baissé de 7% depuis 2014, elle est passée de 1 680€ à 1 563€ » note Hélène Millot. Encore trop par rapport aux villes qui ont à peu près autant d’habitants que Tours où la dette par habitant est en moyenne de 1 151€. En plus, sur la période 2023-2025 la mairie doit solder des prêts dits « In fine » au taux de 5,9% quand aujourd’hui la collectivité emprunte à moins d’1%. Elle cherche donc à négocier avec ses créanciers comme elle l’a déjà fait pour d’autres prêts qui devaient s’achever sur la période 2026-2029. Des solutions pas simples à trouver mais qui constituent le principal objectif de la majorité de Christophe Bouchet dans ce mandat pour redonner à Tours les marges de manoeuvre financières qu’elle a perdues.

Olivier Collet

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