Moins de démolitions que prévu au Sanitas

Le projet de rénovation du quartier de Tours a évolué, et n’est pas encore figé.

Une nouvelle étape est attendue cette semaine dans le cadre du vaste chantier visant à rénover le quartier du Sanitas à Tours, un secteur où vivent 8 000 personnes. Jeudi 1er février, une Maison du Projet va ouvrir ses portes sur la Place Neuve. Accessible chaque jeudi de 15h à 18h en présence d’intervenants du service de la cohésion sociale, d’agents de Tours Métropole ou de Tour(s)Habitat, elle sera équipée de grands panneaux explicatifs et permettra aux habitants de dire « comment ils veulent voir évoluer leur quartier » selon les termes de l’adjointe au maire de Tours qui suit ce dossier, Alexandra Schalk-Petitot. En complément, un site Internet « interactif » réalisé par une société implantée à la pépinière d’entreprises du quartier permettra de faire le point sur les différents projets de rénovation urbaine de l’agglomération tourangelle (Rabière, Rabaterie, Maryse Bastié).

Relogement garanti pour ceux qui veulent rester dans le quartier

En 2017 des voix s’étaient élevées pour critiquer le fait que les résidents des quartiers prioritaires étaient peu intégrés dans les réflexions sur l’avenir. Désormais, la ville de Tours met ostensiblement en avant le rôle des habitants du Sanitas pour déterminer ce qui doit se faire, ou pas. Tout ne sera pas de leur fait, mais on garantit que leur avis comptera « sur la circulation, les espaces verts, les commerces, les équipements scolaires ou sportifs. » Il faut dire que les ambitions sont importantes avec plus de 400 logements voués à disparaître et la volonté de plus de « mixité sociale ».

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« Aujourd’hui, il y a des parties plus figées que d’autres mais certaines restent en débat » poursuit Alexandra Schalk-Petitot qui donne un exemple précis et concret : « des démolitions prévues ont évolué suite aux ateliers menés ces derniers mois. » Des logements qui devaient être rasés au coin de l’Avenue du Général de Gaulle resteront donc en place. « On garde ce qui va avoir du sens pour la rénovation urbaine » justifie l’élue.

Un projet de rénovation sur dix ans

Alexandra Schalk-Petitot comprend qu’il y ait pu avoir une certaine frustration au Sanitas : « on n’a peut-être pas assez communiqué mais le projet n’est pas encore abouti vu qu’il va s’étendre sur dix ans. On n’aura jamais fini de l’expliquer » dit-elle, se voulant rassurante. En plus de la Maison du Projet (qui va bouger dans le quartier) et du site web, dans les prochains mois des rendez-vous seront organisés au pied des immeubles en fin de journée, au marché St Paul, dans les jardins publics, au city stade ou ailleurs pour rencontrer un maximum de personnes, y compris celles qui ne se déplacent jamais dans les réunions publiques, les plus difficiles à capter.

En rouge, les démolitions « envisagées » ne semblent plus du tout à l’ordre du jour.

« Je veux le ressenti des vrais habitants » insiste Alexandra Schalk-Petitot qui renouvelle une promesse déjà entendu : même si des démolitions sont prévues, « on sera en capacité d’accompagner toutes les personnes qui souhaitent rester dans le quartier. » Par ailleurs, dans les immeubles voués à être rayés de la carte, les appartements qui se vident ne sont pas reproposés à la location.

Premiers coups de pelleteuse en 2019 ?

Si le calendrier est respecté, les premiers travaux pourraient intervenir d’ici un an au Sanitas. « On voudrait boucler le dossier à présenter à l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine d’ici la fin du printemps » annonce Alexandra Schalk-Petitot. Un dossier qu’il a fallu gonfler pour faire « un projet d’ampleur, ambitieux » (ce qui n’était pas forcément le cas des premières esquisses, nous dit-on) Ensuite, il faudra prioriser les différentes opérations en fonction des moyens disponibles. L’ANRU, qui dépend de l’État, en apportera mais il faudra d’autres financeurs.

Dans l’idée, la ville de Tours et Tours Métropole souhaitent commencer leur intervention par la barre d’immeuble située à l’est de la Place St Paul, « déjà bien vide ». Des négociations sont en cours avec les commerces du rez-de-chaussée, « certains travaillent sur des projets pour se réinstaller ailleurs » note l’élue. Une partie pourrait être transférée sur le secteur du Hallebardier. Une confirmation aussi : la station essence est vouée à disparaître suite au désengagement de Total qui ne veut plus s’implanter en centre-ville. Pas un gros problème d’après l’adjointe, « car le Sanitas est le quartier de Tours où les habitants ont le moins de voitures, seuls 50% ont un véhicule. »

Déménagement du marché, réflexion pour les écoles

Et si l’on connait la liste des immeubles qui vont tomber, on ne sait pas encore ce qu’il y aura à la place. Les architectes seront appelés à y réfléchir prochainement. La certitude c’est qu’il y aura toujours une grande majorité de logements sociaux, mais aussi des appartements en accession à la propriété. Alexandra Schalk-Petitot note que des études vont être faites afin d’en adapter la superficie « parce qu’aujourd’hui il y a des personnes qui sont peu nombreuses dans de grands appartements et des familles à l’étroit dans de petits logements. »

Concernant les espaces et équipements publics, le marché de la Place St Paul semble promis à un déménagement « pour lui donner une nouvelle dynamique car il perd de sa notoriété, notamment en termes de produits nourriciers. » Il devrait être relocalisé sur le mail devant le Hallebardier avec deux allées le long de la voie du tramway et les autres marchands sur une place, côté ouest. La Place St Paul, où la construction de logements a un temps été imaginée avant d’être abandonnée, serait pour sa part réaménagée avec plus d’espaces verts, toujours un parking et de la place pour des fêtes de quartier.

Autre point soumis au débat : les écoles. « On se pose la question de l’intérêt d’avoir deux écoles maternelles à quelques centaines de mètres l’une de l’autre » aborde Alexandra-Schalk-Petitot. Pourraient-elles être regroupées en un établissement avec une dizaine de classes ? « C’est une question pour laquelle on n’a pas toutes les réponses. Il faut demander le ressenti des gens qui y vivent. »

Olivier Collet

Et pour Maryse Bastié ?

A l’ouest de Tours aussi il y a des projets de rénovation. Mais pour Maryse Bastié, ce n’est pas du même ordre qu’au Sanitas. « On réfléchit à la façon de tourner le quartier pour le raccrocher au futur quartier des casernes » explique Alexandra Schalk-Petitot évoquant des questionnements sur les écoles, la façon de fluidifier les traversées du quartier, les passages d’une rue à l’autre… Pour l’instant, aucun calendrier n’est annoncé.

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