« Mon souvenir de 2017 » : Mickaël Achard

Coprésident du Centre LGBT de Touraine.

2018 n’est plus très loin… Et chaque année c’est la même chose : dans les derniers jours de décembre, on jette un coup d’œil dans le rétro. « Que retiendrez-vous des 12 mois qui s’achèvent ? » : pour la troisième année consécutive sur Info Tours nous posons cette question à celles et ceux que nous avons pu croiser au fil de nos reportages. Cette fois, nous leur avons demandé de choisir une image qui illustre un moment fort de 2017 et de nous dire ce qu’elle représentait. Aujourd’hui, la parole est à Mickaël Achard, coprésident du Centre LGBT de Touraine.

Ce qui l’a marqué en 2017 : la disparition de Simone Veil…

« Le 30 juin 2017, l’académicienne et icône de la lutte pour les droits des femmes nous quitte. Simone Veil laisse derrière une révolution, celle de la libération de la femme grâce à l’interruption volontaire de grossesse qui dépénalise l’avortement. « Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur les 300 000 avortements qui, chaque année, mutilent les femmes de ce pays, qui bafouent nos lois et qui humilient ou traumatisent celles qui y ont recours » disait-elle à la tribune de l’Assemblée nationale le 26 novembre 1974.

Face à elle, une tripotée de députés, presque uniquement des hommes (478 sur 490), qui, avec un mépris rarement atteint, la conspuent jusqu’à la comparaison abominable. Ne pouvant ignorer que Simone Veil est l’une des rares rescapée de la Shoah, le député Jean-Marie Daillet (UDF) évoque ces embryons « jetés au four crématoire », alors que Jacques Médecin (RPR) parle de la « barbarie organisée et couverte par la loi comme elle le fut par les nazis ». Sans vaciller, Simone Veil fait adopter la loi sur l’IVG grâce aux voix de la gauche et du centre.

Simone Veil est une femme au destin unique, mais qui est revenue de l’enfer, d’Auschwitz, où elle fut déportée à l’âge de 16 ans. Durant la Shoah, elle perd son père, son frère et sa mère.

L’horreur de notre passé fait malheureusement écho à une terrifiante actualité. Les autorités de Tchétchénie ont lancé, depuis la fin mars, une opération de répression contre les homosexuels et les personnes soupçonnées de l’être. Plus d’une centaine de personnes, des hommes âgés de 16 à 50 ans, ont été arrêtées, torturées, et sont contraintes de livrer les noms d’autres homosexuels de leur entourage. Les autorités locales ont par ailleurs incité leurs familles à les tuer pour « laver leur honneur ». Le dictateur tchétchène, Ramzan Kadyrov (mis en place par Vladimir Poutine) s’en défend pour autant : « Nous n’avons pas ce genre de personnes ici. Nous n’avons pas de gays… Emmenez-les loin d’ici pour que nous n’en ayons pas chez nous, pour purifier le sang de notre peuple. »

2017, encore une année bouleversée et bouleversante, qui nous fait dire que le combat pour l’égalité des droits et contre la haine de l’autre est indispensable. »

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