Trois ans de travaux pour rénover le Printemps de Tours

Un chantier à presque 3 millions d’euros.

Le Printemps de Tours a pratiquement un siècle. Rue de Bordeaux, sa façade art-déco date des années 1920, même si la construction des premiers bâtiments remonte à 1890, quand des appartements avaient été aménagés à la place des bureaux actuels. Depuis le début de l’année, cette histoire est classée : une plaque est installée tout près de l’entrée du magasin et des démarches sont en cours en vue d’obtenir une reconnaissance de la particularité du grand escalier qui relie son rez-de-chaussée aux trois étages supérieurs.

Ce n’est pas tout : à partir de 2018, le grand magasin tourangeau va progressivement faire peau neuve via un grand chantier de rénovation, environ 10 ans après son dernier lifting. Le tout sur une période de 3 ans, jusqu’en 2021 (voire 2022), et sans jamais fermer ses portes. Un défi pour ce site avec 6 000m² de surface commerciale. De plus, 140 personnes y travaillent et 1 million de visiteurs déambulent dans les allées chaque année.

« Je suis enthousiaste sur l’avenir du centre-ville »

« Sur ce projet, nous travaillons avec une architecte locale : Flora Chabassol qui a déjà collaboré avec nous pour refaire l’espace dédié à la chaussure et à l’enfant. Elle va aussi s’occuper du lifting de l’accessoire de l’homme dans quelques semaines » explique Soizic Pinero, la directrice de ce qui reste une entreprise indépendante malgré son lien avec une enseigne nationale.

Le projet : « on va démarrer par les 2 500m² du rez-de-chaussée dès l’été 2018 en réorganisant les allées de circulation, en créant un nouveau décor. Nous allons redistribuer les cartes » détaille la directrice, qui a obtenu l’accord des grandes marques pour la suivre dans cette ambition. Elles vont même financer une grande part du chantier : « nous investissons 1,5 million d’euros et elles participent aussi. Au total on peut à peu près doubler le budget » note Soizic Pinero qui fermera ponctuellement certaines zones mais espère à chaque fois des opérations rapides : « on pense à faire du travail de nuit afin que tout soit prêt pour Noël. »

L’objectif : « nous devons nous adapter à nos clients qui ont évolué. Ils n’achètent plus de la même façon, ne demandent plus la même chose. La proposition actuelle est donc vieillissante et ne répond plus à leurs besoins. Il faut un magasin qui surprenne, qui soit évolutif. »

« Personne n’a de vision du commerce à plus de 5 ans » ajoute Soizic Pinero en esquissant les plans du futur Printemps tourangeau. Son idée ? « Travailler dans la souplesse pour pouvoir rechanger au bout de 3 ans si cela s’avère nécessaire. » « Ça bout dans les cerveaux » poursuit-elle en évoquant son ambition de demander leurs avis à ses collaborateurs et à ses clients avant de prendre toutes les décisions : « on a encore beaucoup de pistes. Par exemple, on ne peut plus avoir des secteurs définis comme la bijouterie ou la maroquinerie. Aujourd’hui ce n’est pas incohérent de présenter des sacs et du thé côte à côte. Avoir tous les sacs au même endroit c’est indigeste. Les clients ont besoin d’un univers qui leur parle. »

Une expo photo dans le grand escalier

Une fois la première phase réalisée, les étages seront également repensés. Dans l’ordre suivant (à priori) : l’homme, la femme et la lingerie. « C’est la métamorphose d’un grand magasin » résume Soizic Pinero qui voit ce chantier comme un complément aux autres grand travaux de la ville, en haut de la Rue Nationale ou aux Halles : « je suis très enthousiaste sur l’avenir du centre-ville et je parie sur son rayonnement. » Selon elle, cela passe par des services comme l’installation de bornes wifi dans les rayons et le développement du shopping personnalisé mais également de partenariats avec d’autres boutiques comme L’Affiné de la Rue Colbert pour développer un coin épicerie fine ou Ideco Rue Marceau, « et on travaille avec l’Office du Tourisme pour proposer des packages aux visiteurs. » La directrice n’exclue pas non plus la possibilité de proposer des espaces ponctuels aux créateurs locaux. En revanche, le numérique reste balbutiant.

A noter enfin que depuis quelques semaines, le Printemps est aussi devenu lieu d’exposition via l’installation d’une vingtaine de grandes photos de Tours dans son escalier monumental. Issues du livre Tours, Métamorphose d’une ville sorti récemment aux éditions Norma (par Jérôme Baratier, Hugo Massire et Jean-Luc Porhel), elles ont été tirées en grand format d’1m sur 1m voire jusqu’à 2m50. Un avant-goût de l’exposition programmée à l’Hôtel Gouin en décembre : « j’aimais l’idée de participer à une meilleure connaissance de la ville car on ne reconnait pas spontanément tous les lieux.

Olivier Collet

Photo : Soizic Pinero et la responsable de la communication du Printemps, Audrey Buraus.

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