Tours Métropole : 1 arrêt de bus sur 3 adapté aux personnes à mobilité réduite

Il reste encore du chemin à faire pour rendre le réseau Fil Bleu accessible.

A Tours, l’arrivée du tram a été un vrai plus pour les personnes à mobilité réduite (en fauteuil roulant, avec une canne, non voyantes, enceintes…). Avec des espaces larges, des rames collées aux quais ou encore des annonces sonores à chaque station, la ligne A est plutôt appréciée des voyageurs handicapés, déficients visuels ou se déplaçant avec une poussette, par exemple. En revanche, pour prendre le bus, c’est parfois plus compliqué…

500 arrêts prioritaires

Le réseau Fil Bleu qui dessert les 22 communes de la métropole (et même La-Ville-aux-Dames) compte 1 445 arrêts. Aujourd’hui, 460 d’entre eux sont adaptés aux personnes à mobilité réduite. Cela veut dire que le trottoir est à la même hauteur que le plancher des véhicules et qu’une bande podotactile est posée au sol, là où la porte avant du bus est positionnée au moment de son arrivée, ce qui permet à un voyageur privé de la vue de se repérer avec sa canne.

 

Depuis la rentrée, ces 460 arrêts sont répertoriés par un pictogramme spécifique représentant un fauteuil roulant, on peut aussi les repérer sur les fiches horaires et même préparer un itinéraire garanti accessible depuis le site filbleu.fr. D’ici fin 2018, 500 arrêts seront équipés de la sorte, soit un tiers du réseau. Une obligation pour Tours Métropole qui dépense 11 000 à 14 000€ à chaque fois pour réaliser les travaux de voirie nécessaires.

85% des bus équipés de rampes automatiques pour fauteuil roulant

Pour choisir quels arrêts sont prioritaires, l’institution étudie les équipements à proximité (écoles, services publics…) ou encore la fréquence de passage des bus. Ainsi, la plupart des arrêts accessibles sont situés en centre-ville, tandis que ceux desservis uniquement par des lignes scolaires ne sont pas prêts d’être réaménagés. La métropole assure cependant qu’elle profite la plupart du temps des travaux de voirie pour repenser les arrêts (comme à St Avertin ou Villandry), et que chaque nouvel arrêt est systématiquement conçu pour les voyageurs handicapés.

Avoir des arrêts accessibles ne fait pas tout… Il faut que les véhicules soient aussi adaptés… Keolis Tours en a 160. Tous sont équipés d’un système d’annonce sonore des arrêts (qui a nécessité un an de réglages pour être au point), d’informations lumineuses sur le parcours et de rampes permettant à un fauteuil roulant de monter plus facilement depuis le trottoir. La plupart du temps (et malgré quelques pannes sur une poignée de véhicules…) elles se déploient automatiquement mais une vingtaine de bus sont encore équipés d’un système manuel nécessitant l’aide d’un passager pour assurer une montée sécurisée à un voyageur à mobilité réduite (car les conductrices et conducteurs ne sont pas censés laisser leur caisse sans surveillance).

D’ailleurs, Fil Bleu vient de lancer une campagne pour inciter les usagers à des gestes de civisme. Par exemple, même avec une rampe, c’est difficile de monter seul. Un coup de main peut donc être très utile pour éviter des chutes (ce qui arrive…). Autres gestes auxquels il faut penser : laisser sa place aux personnes se déplaçant difficilement ou avancer vers le fond des véhicules pour ne pas bloquer le passage, l’occasion de rappeler qu’au centre des bus, des espaces sont spécifiquement pensés pour les personnes à mobilité réduite. Ces dernières en profitent pour rappeler que le civisme, ça marche aussi au volant, via une conduite avec moins d’à-coups.

Pour plus de confort, de nombreux tourangeaux handicapés préfèrent encore utiliser le service Fil Blanc plutôt que les lignes régulières. Pour le même prix qu’un ticket de bus, il peut transporter les 2 000 adhérents d’un point A à un point B dans la métropole, de 7h à 1h du matin, avec une quinzaine de véhicules. Un dispositif salué par de nombreux usagers par l’ampleur de ses horaires et sa fiabilité. Un inconvénient tout de même : il faut réserver 48h à l’avance, ce qui limite la spontanéité des sorties. D’où l’intérêt d’avancer dans la mise en accessibilité du réseau.

Les progrès sont indéniables mais il y a encore une belle marge de progression. De la part des institutions comme des autres passagers. Un travail a donc été engagé avec des associations (APF37, ADAPEI37 ou Valentin Haüy) pour répondre aux différents besoins. Des agents se sont aussi mis en situation pour appréhender les difficultés des non voyants. Ils feront bientôt pareil en fauteuil roulant ce qui n’est pas sans rappeler l’expérience menée l’an dernier par une architecte tourangelle.

Olivier Collet

A noter que cette semaine, Tours se consacre au handicap avec plusieurs événements :

Ce mercredi de 14 à 17 heures dans la salle Paul TIXIER au 1er étage Centre des Halles : Sensibilisation au handicap moteur proposée par l’Association des Paralysées de France (APF délégation 37), parcours initiatique en fauteuil roulant et échanges avec des personnes handicapées.
 
Samedi 30 septembre de 14h à 18 heures sur le parvis et dans la gare de Tours : nombreuses mises en situation de handicap (auditif, visuel, moteur) et présentation de développements assurés par des start-ups.

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