La Souris Verte fait son trou en camion

C’est le nouveau food-truck tendance de la Touraine et du Loir-et-Cher.

Après plusieurs semaines de patience, on a enfin réussi à trouver Paulo et Céline à Tours. Ces deux là sont restaurateurs depuis peu et déjà très demandés à bord de leur camion jaune poussin qui arbore fièrement une enseigne au nom de la Souris… Verte. Évidemment, c’est fait exprès. Sans doute parce que la Souris Jaune ça ne voulait pas dire grand-chose. Mais aussi parce qu’apparemment la peinture verte n’était pas forcément la plus adaptée pour cet engin tout droit venu de l’année 1994, acheté d’occas’ par le couple et transformé de A à Z.

Depuis un peu plus d’un mois, la Souris Verte est donc lancée sur les routes. Celles de Touraine, et du Loir-et-Cher : « on habite à Onzain mais sur Facebook on s’affiche d’Amboise ça fait moins perdu » se marre Paulo. Cet homme-là est sans doute l’un des plus vieux community manager de la région : « faire des photos de bouffe pour Facebook ce n’est pas facile » concède-t-il. Et pourtant avec son humour à la belge, il a vite trouvé un ton décalé pour appâter l’internaute et le faire bouger de son smartphone pour aller sur le parking et commander son déjeuner.

Avant de prendre le volant et de manier la friteuse, Paulo et Céline ont eu d’autres vies, qui n’ont strictement rien à voir. Comme son accent le prouve, Paulo vient de Belgique, de Bruxelles. Il a fait du surf, a bossé pour amarrer les bateaux du côté de la Bretagne (Belle-Île), est parti à Bordeaux et a fini par rencontre Céline, l’ergothérapeute dans un IME du Loir-et-Cher. Lui cherchait une énième reconversion, elle voulait s’émanciper, changer de monde.

Après un an de réflexion, ils investissent toutes leurs économies dans ce camion à 4 roues réaménagé en cuisine en Bretagne : le four, la friteuse, la vitrine… Il y a tout ce qu’il faut. « Autant avoir tout notre argent dans quelque chose de matériel, au moins ça, ça n’intéresse pas les banques. Elles ne peuvent pas nous le prendre » sort très sérieusement Paulo en nous faisant faire le tour du propriétaire et en expliquant la signification du logo : la malice de l’œil de la souris, les petites frites dans la main, et la louche qui la coiffe pour figurer les légumes.

« Ce camion ce sera sûrement notre dernier job » explique encore Paulo, sans nostalgie mais avec envie. Le couple a mixé ses personnalités pour développer son concept. Le côté belge, c’est évidemment les frites cuites dans des bains de graisse de bœuf. A part ça, il n’y a rien d’animal à consommer chez la Souris Verte, quitte à en dérouter certains. Végétariens depuis près de 3 ans, Paulo et Céline ne comptent pour autant pas communiquer spécifiquement là-dessus. Ils préfèrent accentuer sur le fait que les produits sont souvent bio ou locaux (les patates viennent du 41, les pains sont maison ou viennent de la boulangerie de leur petite ville, le thé est bio, les œufs sont pondus par des poules élevées en plein air. En revanche, dommage, les sauces ne sont pas maison).

A la carte, pas grand-chose à se mettre sous la dent mais il y a l’essentiel. Les frites, donc. Et puis les spécialités de Céline, qui changent au jour le jour en fonction de ses inspirations, des recettes du monde (salade mexicaine…) qu’elle trouve sur Internet et réinterprète à sa façon. C’est par exemple le cas pour le houmous que l’on a goûté avec une pita maison bien plus foncée que celle des restaurants libanais (plutôt bonne, quoi qu’un peu sèche. Le houmous était lui très bien).

Cette carte qui comprend 2-3 plats et autant de desserts (à la pomme, au chocolat…) est complétée par des jus de fruits du coin et bientôt une bière locale. Les prix sont petits comme une souris : 3€ la frite ou le houmous, 4€ la salade. On s’en sort facilement pour moins de 10€ en ayant le ventre bien plein (les frites sont dorées, croustillantes et savoureuses, ce serait dommage de s’en priver.

La Souris Verte sera désormais sur le parvis de Mame et de l’école des Beaux-Arts de Tours chaque vendredi midi, mardi et jeudi c’est à Amboise, mais aussi souvent sur des festivals du coin : « quand j’étais surfeur, je dormais souvent en camion pour être près des spots donc j’ai l’habitude du voyage » sourit Paulo. D’ailleurs, on vous prévient : si vous allez manger là-bas, venez avec votre sens de l’humour. C’est l’ingrédient phare de la maison, cuisiné à toutes les sauces, « c’est bien délire. » Un peu bruyant, mais appétissant.

Olivier COLLET

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