Budget de Tours Métropole : « on va arriver à faire des choses »

Près de 67 millions d’euros d’investissements sont prévus dans le budget principal voté ce mercredi soir. Mais tout le monde n’a pas les mêmes priorités…

Beaucoup de choses ont changé depuis une semaine et la transformation officielle de la communauté urbaine Tour(s)Plus en métropole : le nom, bien sûr, mais aussi les compétences de l’agglomération qui se charge par exemple désormais de la gestion de l’eau, de la voirie ou du crématorium. Du coup, le budget global est en augmentation : 536 millions d’euros tout compris. Il y a pourtant une chose qui ne bouge pas : les taux de fiscalité, inchangés en 2017 par rapport à 2016.

A côté de ça, ce premier budget de la métropole présidée par Philippe Briand se présente ainsi : un peu plus de 330 millions d’euros pour le budget général, 130 millions pour les transports ou encore 50 millions pour l’assainissement (cette partie-là augmente fortement vu les nouvelles compétences).

Presque 67 millions d’euros d’investissements sont prévus pour cette année 2017 contre 45 millions en 2016, une hausse en trompe l’oeil puisqu’encore une fois, Tours Métropole a un rôle élargi, donc plus de dépenses à honorer. 8 millions seront alloués au sport (les piscines, notamment), 7,5 millions d’euros pour l’habitat et la même somme pour la gestion des déchets… 6,5 millions serviront au développement économique, 5,5 millions pour les infrastructures, 3 millions pour le tourisme, 2 pour l’enseignement supérieur, 1 pour les équipements culturels ou encore 500 000€ pour le développement durable. 8 millions d’euros d’investissements sont aussi prévus dans le domaine des transports, 16 pour l’assainissement. « On va arriver à faire des choses » a noté Philippe Briand. L’an prochain, une méthode pour financer de grands projets (Arena sportive à Tours Nord, deuxième ligne de tram) devrait être élaborée.

Pour financer tout cela, Christian Gatard, rapporteur du budget, envisage 26 millions d’euros d’emprunts (un peu plus que l’an dernier « mais l’objectif est de ne pas atteindre ce plafond »). Quant à la dette, elle était au total de 407,5 millions d’euros au 1er janvier (408 millions un an plus tôt), une baisse limitée car avec le passage en métropole, le budget de l’agglo a récupéré certaines dettes des communes. « Depuis 2015, le désendettement s’est fait à hauteur de 13,3 millions d’euros » a tout de même tenu à préciser Christian Gatard.

Ce budget a été adopté non sans d’assez nombreuses réserves, plusieurs membres de l’opposition voulant faire entendre leur vision de cette nouvelle métropole et proposant des priorités dans plusieurs domaines non prévus. Pour EELV, l’écologiste Emmanuel Denis a un peu douché l’enthousiasme en rappelant que les 150 millions d’euros que l’Etat investira dans les métropoles françaises ne bénéficiera pas à Tours cette année (donc pas de bonus), « et vu l’incertitude liée aux élections il serait hasardeux de miser sur une quelconque aide l’année prochaine. » Il n’a pas été démenti par Philippe Briand. Donc Tours va devoir se débrouiller un peu toute seule, et même si elle a touché un bonus de 6 millions d’euros au 1er janvier, il ne fait qu’annuler la baisse de la subvention annuelle versée par l’Etat.

Du coup, l’élu de Tours propose d’autres leviers pour dégager de quoi investir « car si on veut faire une Arena de 8 000 places c’est 50 millions d’euros, et même avec un partenariat public privé c’est 2 millions d’euros par an pendant 25 ans ». Donc, ses idées : déjà demander plus de subventions à la région « et viser les 8,5 millions auxquels nous avons droit. » Il veut aussi qu’une stratégie soit définie dans chaque domaine et privilégie pour sa part l’économie sociale et solidaire, le développement de l’étoile ferroviaire ou la baisse de la circulation automobile via le développement des circulations douces.

Pour le socialiste Vincent Tison, la priorité pourrait être de développer une pépinière de métiers d’arts mais aussi de soutenir la recherche ou encore la fac de médecine : « on en a besoin pour se distinguer de Nantes et Limoges. Si les jeunes font leurs études ici, il faut aussi qu’ils s’installent ici. »

L’élu jocondien veut aussi éviter un « déséquilibre » entre le sport et la culture en ne favorisant pas qu’une nouvelle patinoire et en pensant par exemple au développement de la danse. Il voudrait enfin « faire évoluer notre stratégie énergétique par exemple en incitant à la rénovation thermique. On doit avoir un rôle moteur là-dessus. » Philippe Briand a répondu affirmant « [s’]engager à remettre des sous sur l’énergie pour ne pas se priver d’économies que l’on pourrait faire. Mais on ne pourra pas à chaque fois aller vers la consommation zéro. Cela dit il setra par exemple possible de mettre des panneaux photovoltaiques sur les gymnases en construction. »

Elu EELV à Chambray-lès-Tours, Didier Vallée a mis en parallèle l’augmentation de 150 000€ du budget communication avec le budget lié au plan climat qui n’est « que » de 165 000€. Il regrette aussi la baisse des aides pour les achats immobiliers. Enfin, Marie-France Beaufils (PCF) souhaite une reconversion des sites économiques qui ont vieilli afin de les redynamiser.

Olivier COLLET

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