Une vie passée entre Tours et le Mexique

Portrait d’Edgardo Koestinger, entrepreneur et président pendant 5 ans de l’association représentant la communauté mexicaine en Touraine.

Depuis quelques semaines, Edgardo Koestinger n’est plus le président de l’Association France-Mexicaine de la Touraine. Il vient de passer la main à Cristina Giacosa après 5 ans consacrés à animer cette structure basée à Rochecorbon et qui regroupe une vingtaine d’adhérents : « mais la communauté mexicaine en Indre-et-Loire ça représente une cinquantaine de personnes, notamment des étudiants qui viennent apprendre le français à Notre Dame La Riche et à l’Institut de Touraine » explique-t-il, insistant sur l’existence d’un échange entre Notre Dame La Riche et une école assez réputée à Monterrey.

Pour sa part, Edgardo Koestinger est un chef d’entreprise de 48 ans à l’agenda et à la vie professionnelle bien remplie. Dirigeant de Zéphyr et l’Olivier une marque de sacs en cuir et foulards en soie fabriqués en France (Loches, Montrichard, La Charité sur Loire, Lyon) puis vendus au Mexique, à Mexico, il est très investi dans la Chambre Economique du Mexique en Ftance regroupant une soixantaine de membres : « il y a 550 entreprises françaises établies au Mexique mais seulement 4 grandes entreprises mexicaines installées en France : une pour la nourriture, une faisant des panneaux solaires, une autre du béton et la dernière des produits chimiques. » Il voudrait donc développer les échanges entre les deux pays, séparés par l’Atlantique à l’image de ce qu’il fait en travaillant sur l’importation de sauterelles pour la société Terres Exotiques de Rochecorbon.

Né d’un père autrichien et d’une mère mexicaine, aujourd’hui papa de 4 enfants, Edgardo Koestinger a travaillé dans la négoce de café, dans le commerce de produits bio entre l’Europe et les Etats-Unis. Son entreprise a fait faillite après la crise de 2009, il a donc repris des études à l’IAE de Tours « car mon diplôme mexicain n’était pas reconnu en France » et a lancé sa dernière activité autour de la mode et la maroquinerie, soutenu par sa femme graphiste, et qui a notamment travaillé aux côtés de Jean-Paul Gaultier. Ce n’est pas tout : « mon prochain projet c’est de lancer une application permettant de trouver les bons restaurants mexicains en France. » Apparemment selon lui ce n’est pas simple, notamment à Tours. Dommage car la cuisine mexicaine est inscrite au patrimoine mondial immatériel de l’UNESCO.

L’autre engagement d »Edgardo Koestinger c’est d’ailleurs de faire découvrir la culture mexicaine ici en Touraine : « nous avons fait une semaine du Mexique à St Genouph et nous préparons une autre à Monts ainsi qu’un Noël mexicain pour la fin d’année à Rochecorbon. Nous avons ausis participé deux fois au Festival de la Tomate du Château de la Bourdaisière en 2013 et 2015. » L’occasion de parler de la perception du pays depuis l’hexagone : « on le voit parfois comme violent, c’est vrai mais dans des endroits bien ciblés, à la frontière nord du Mexique et aussi dans le sud, également à la frontière, là où il y a les trafics. »

Edgardo Koestinger constate par ailleurs une évolution favorable des relations franco-mexicaines : « c’était tendu avec l’affaire Florence Cassez (cette française emprisonnée des années au Mexique et qui a toujours clamé son innoncence fans une affaire de trafic. Elle a fini par être libérée après des années de brouilles diplomatiques, ndlr) mais en 2015 le président est venu à Paris et le pays a fait l’ouverture du défilé du 14 juillet. Il y a eu plus de 50 accords d’échanges commerciaux, scientifiques (sur l’obésité par exemple, un vrai problème au Maxique) ou pour le tourisme. Un accord a aussi été passé avec la gendarmerie afin d’en créer une là-bas. Il y a enfin des projets autour de l’environnement ou de l’espace. Désormais, ce qu’il nous manque, c’est une Maison du Mexique en France sur le modèle de l’Institut du Monde Arabe de Paris. Mais il faudrait au moins 8 millions d’euros pour la financer… »

Toujours en proie à d’importantes difficultés économiques et gangréné par le corruption, le Mexique semble tout de même sur la bonne voie à écouter le Tourangeau Edgardo Koestinger qui y retourne au moins une fois par an : « s’il continue à ce rythme, après des réformes fiscales et du code du travail, dans dix ans il peut devenir un pays assez important. Il y a du pétrole et une population très jeune, entrepreunariale, dynamique. C’est une force. »

Reste un caillou dans la chaussure : les relations avec les Etats-Unis, ultra tendues depuis l’arrivée au pouvoir Donald Trump : « il a eu besoin de faire peur au peuple américain pour être élu, besoin de trouver un coupable pour être prsident. C’est lamentable. Il a une très mauvaise connaissance du Mexique et ne dit pas tout le bien que le pays fait aux USA, notamment pour l’économie en Californie… Le Mexique ne peut pas vivre sans les Etats-Unis… et inversement. C’est une évidence. »

Olivier COLLET

Plus d’infos sur www.mexiqueentouraine.org.

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