Les 12 (ou 14) travaux du maire de Tours

Serge Babary a été offensif lors de la présentation du budget 2017 de Tours. Il n’a pas été le seul.

Fier, taquin, et aussi un peu revanchard Serge Babary. De sorte que, ce lundi, le maire de Tours avait préparé son coup pour la présentation du budget 2017 de la ville en conseil municipal. L’élu Les Républicains a l’habitude maintenant : depuis son élection il y a 3 ans (eh oui, il en est à la moitié de son mandat !), son opposition (et surtout le groupe PS-UDE) lui reproche un manque de projets et d’ambitions pour la ville. Et d’ailleurs, ça n’a pas loupé ce 20 mars : « c’est un budget de gestion et qui manque d’ambition » a par exemple dit Monique Maupuy (PS).

Du coup l’élu a lancé sa tirade : « on a des projets et je les revendique. L’Arena, le forum Méliès (le cinéma multiplexe de Tours Nord, ndlr), le Haut de la Rue Nationale (les Hilton), l’ANRU (la rénovation urbaine des quartiers), l’îlot Vinci (une tour ?), le quartier des casernes, le Menneton, le nouveau projet 244 (dévoilé prochainement), le Haut de la Tranchée, l’école des Deux-Lions (l’architecte sera bientôt révélé), la crèche Leccia, la patinoire, la deuxième ligne de tramway et le nouveau CCNT (centre chorégraphique). » « On a une vision » a complété son adjoint Brice Droineau.

Si certains de ces chantiers ont effectivement été initiés par la majorité de Serge Babary (l’école des Deux-Lions ou le CCNT), beaucoup d’autres se font dans la continuité de ce qui avait été pensé sous Jean Germain. Certains été lancés (le Haut de la Rue Nationale) et d’autres dans les cartons (la deuxième ligne de tram). Mais aujourd’hui, le maire de Tours s’en attribue clairement la réalisation, en tout cas le fait d’être capable de les mener à bien. La ville de Tours va ainsi investir 27 millions d’euros cette année « dont 20,6 millions d’euros d’opérations nouvelles », 46,3 millions en comptant les projets financés par Tour(s)Plus, future Tours Métropole. Ca représente 20% du total des dépenses de la commune.

Pour la majorité, ce chiffre est conséquent avec des opérations variées allant de l’achat au matériel pour personnes handicapées aux 930 000€ qui permettront d’acheter de nouveaux horodateurs en passant par les 100 000€ nécessaires pour entretenir les fontaines, la modernisation du terrain de la fête foraine, l’achat d’une quinzaine de caméras de vidéosurveillance, des travaux au Petit Faucheux, la mise en lumière des monuments, l’auberge de jeunesse (payée par Tour(s)Plus), les travaux dans les écoles (comme l’aire de jeu de l’école Giraudeau), l’achat de 450 nouveaux lampadaires pour 450 000 ou des brumisateurs pour le jardin Chateaubriand de Tours Nord…

« C’est un budget de transition » a commenté le socialiste Nicolas Gautreau, évoquant les nombreuses compétences qui seront désormais gérées par la métropole et non plus par la mairie (comme l’entretien des routes). Il rappelle qu’à une époque on allait jusqu’à près de 100 millions d’investissements par an avec de grands projets comme le tram A, « on y sera presque quand on fera l’Arena » a rétorqué sèchement Serge Babary, piqué au vif.

Et Nicolas Gautreau d’estimer aussi que les choses ne vont pas assez vite : « en 2014 vous avez eu des hésitations, comme en passant un an sur le Haut de la Rue Nationale. Sur ce genre de dossier il fallait avancer plus vite. Vous avez des projets formidables à faire avancer mais il faut les faire avancer. Les coups de pelle doivent être donnés. » Réponse du maire, sarcastique : « merci de me donner des leçons. » Mais il a fait son prof aussi, sur les impôts : « si on ne les avait pas augmentés en 2015, on n’aura pas eu de hausse de nos rentrées fiscales et le budget n’aurait pas été réalisable. »

Des leçons on a voulu lui en faire d’autres au maire, sur le fait que tous les investissements prévus n’avaient pas été réalisés : « c’est parce que les banques ne voulaient pas nous prêter ! » a-t-il lancé (cette année, la ville empruntera 9 millions pour rembourser 12 millions de sa dette, on vous expliquait tout ça ce week-end dans notre autre article sur le budget).

Si Serge Babary manie bien le sarcasme, en face on se débrouille bien aussi comme Emmanuel Denis (EELV) : « avec 930 000€ pour les horodateurs il ne restera bientôt plus rien pour le budget environnement, autant le supprimer alors » a suggéré ironiquement l’écologiste. Son collègue du même groupe David Chollet propose lui que la ville investisse dans l’économie d’énergie pour faire « des économies et des investissements productifs. » Au PCF, Pierre Texier préférerait lui 4 centres médicaux sociaux répartis sur la ville, rappelant également qu’avec les « 72 à 80 millions d’euros dépensés en intérêts sur une mandature » on pourrait construire « 12 groupes scolaires. » Morale de l’histoire : on prend toujours les chiffres dans le sens où ça nous arrange.

Olivier COLLET

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