A Debout la France 37, « on a autre chose à faire que taper sur Fillon »

Le parti a présenté ses candidats aux législatives et accueillera son leader Nicolas Dupont-Aignan le 8 février à Tours.

D’une élection à l’autre, l’argument évolue assez peu : « on a le sentiment que quelques têtes d’affiche sont mises en avant » se plaint François-Xavier Decrop, médecin généraliste et candidat Debout la France aux législatives pour la circonscription de Loches, St Avertin ou Chambray-lès-Tours. Comprenez « on ne parle pas assez de nous. » Peut-être, mais ça n’empêche pas le mouvement de revendiquer 200 militants en Indre-et-Loire, « sans compter les sympathisants. » Ca représenterait presque deux fois les effectifs d’Europe Ecologie Les Verts et le quart de ceux du Parti Socialiste…

« Ce que l’on veut, c’est revenir vers les gens, engager la discussion » explique Jean De Fouquières, élu à Cinq-Mars-La-Pile et lui aussi candidat aux législatives (St-Cyr-sur-Loire, Bourgueil…). Et histoire qu’on ne le rate pas, il est tout fier de dire que sa voiture a été décorée avec sa tête et celle de Nicolas Dupont-Aignan, le candidat du parti à l’élection présidentielle. A part cette excentricité, DLF fait campagne comme les autres : marchés, réunions publiques, un peu de réseaux sociaux, porte à porte…

« On va faire programme contre programme, pour montrer qui est le plus proche de la population » annonce de son côté Lionel Béjeau, adjoint au maire de Tours et candidat pour l’Assemblée Nationale sur la ville, en face d’une de ses collègues de la majorité municipale, Céline Ballesteros. Pas d’attaque sur les personnes, donc, mais de grosses allusions quand même de la part du docteur : « il y a plusieurs façons de faire de la politique, de manière désintéressée ou de façon financière. »

En pleine affaire Penelope Fillon, les quatre candidats DLF tourangeaux (en attendant une éventuelle cinquième tête – une femme – sur la région d’Amboise) assurent qu’ils sont clean : « nous allons tous demander un extrait de notre casier judiciaire pour prouver notre probité » assurent-ils estimant que l’écho du Penelope Gate « montre la sensibilité des Français pour des représentants irréprochables. » Mais pas question pour eux de trop taper sur le candidat Les Républicains : « on a autre chose à faire, on fait campagne sur le programme » lance Lionel Béjeau. Tout de même, Dupont-Aignan et ses soutiens font un appel du pied aux électeurs pour attirer vers eux les déçus de la droite…

Alors que Nicolas Dupont-Aignan vient de dévoiler son programme pour l’Elysée – et qu’il en présentera les grandes lignes en meeting à Tours mercredi 8 février à 18h30 salle polyvalente des Halles – les candidats Debout la France partant pour les législatives en Indre-et-Loire prévoient d’axer leur campagne sur plusieurs grands thèmes. L’Europe d’abord : « ça a été le premier candidat à proposer de renégocier les traités européens » veut rappeler Lionel Béjeau (aujourd’hui, Mélenchon, Le Pen voire même Macron en parlent). « Sur le sujet son discours est mesuré avec de vrais arguments. L’idée c’est qu’on ne peut pas rester tel quel » détaille Véronique Berton, la candidate sur Chinon ou Joué-lès-Tours.

Et dans cette idée de renégociation des règles européennes, il y a la question des frontières : « l’abolition des frontières amène la disparition de la démocratie », ose François-Xavier Decrop, « garder des frontières ce n’est pas opposer mais maintenir les pays en mesure de négocier en tant que partenaire. Ce n’est pas une relation de repli mais de gagnant-gagnant. » Et puis il y a le sujet de l’immigration : « nous devons réguler nos entrées et sorties pour survivre. Ouvrir et fermer en fonction de nos besoins. Il faut avoir une immigration, autant que ce que l’on peut intégrer. »

Lionel Béjeau complète en s’appuyant sur un grand plan proposé par Dupont-Aignan « pour envoyer des ingénieurs, médecins et industriels dans les pays en développement » pour aider massivement (mais avec quels moyens financiers ?) les populations sur place et donc éviter d’inciter les peuples à partir : « on n’est pas contre accueillir les gens dans la misère ce qui ne va pas ce sont ceux qui se glissent pour venir trouver du travail alors que ça va dans leurs pays comme au Maghreb. Ce sont souvent des jeunes et des hommes. »

Debout la France veut aussi s’engager contre « le système centralisé » : « les gens nous disent rendez-vous notre souveraineté. » Par exemple, pour les 4 candidats tourangeaux, pas question de soutenir le traité commercial entre la France et le Canada (CETA). Et le projet Tours Métropole, c’est oui du bout des lèvres : « il ne faut pas que l’on canalise tous les flux financiers vers la métropole » pointe Lionel Béjeau. « On veut offrir à chacun une place pour participer à l’effort collectif, que personne ne soit exclu » résume par ailleurs François-Xavier Decrop. DLF propose ainsi 100€ d’augmentation des petites retraites ou +10% pour les salaires les plus faibles « financés par l’argent que l’on verse actuellement à Bruxelles » assure le parti « gaulliste » qui veut aussi supprimer le RSI (le régime social des travailleurs indépendants) ou mettre en place un seul système de retraite à points.

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