LEGISLATIVES : 5 candidats EELV pour « faire de la Touraine une bio-vallée »

Le parti écologiste entame sa campagne avec des profils singuliers.

3 encartés et deux candidats issus de la société civile : pour les législatives des 11 et 18 juin, Europe Ecologie Les Verts sera présent dans les cinq circonscriptions d’Indre-et-Loire : « on veut assurer la présence de l’écologie politique à chaque échéance électorale » explique-t-on à la direction du parti qui compte une grosse centaine de militants dans le département. Et de rajouter : « on est dans la vraie gauche » (les socialistes apprécieront).

« Nous avons besoin d’aller vers les électeurs car il y a une demande pour l’écologie politique, c’est dans l’air du temps » nous dit-on encore. Dans l’air du temps, peut-être pour les thèmes chers à EELV qui s’invitent en effet de plus en plus dans l’actualité et les discussions. Mais le parti, lui, est en perte de vitesse et doit repartir sur de nouvelles bases après cinq années compliquées, où ses membres se sont opposés pour savoir s’il fallait – ou non – participer au gouvernement. Résultat : l’ancienne ministre Cécile Duflot a été battue dès le 1er tour de la primaire écolo alors qu’elle briguait l’investiture pour l’élection présidentielle et l’ancienne patronne du mouvement Emmanuelle Cosse est justement au gouvernement après avoir rendu sa carte.

Bref, pour se créer une nouvelle histoire en Indre-et-Loire et montrer que c’est lui qui porte depuis toujours ces idées hier regardées de haut et aujourd’hui plus populaire, EELV parie sur de nouvelles têtes, des profils singuliers, des citadins ou des ruraux, des militants qui ont leurs combats collés au cœur mais qui ne sont pas vraiment des professionnels de la politique. Premier exemple avec Erwan Deliz, 51 ans, conseiller municipal à Cinq-Mars-la-Pile, adhérent chez Les Verts depuis 15 ans et candidat sur la circonscription de St-Cyr-sur-Loire, Bourgueil… : « je suis né en Turquie dans une famille kurde, déjà engagée dans la politique. J’ai été avocat au barreau d’Istanbul et j’ai défendu les droits de l’Homme. J’ai dû me réfugier en France en 1995, j’ai été naturalisé et je suis devenu conseiller juridique. Je dirige aujourd’hui une association qui gère les services d’une résidence pour personnes âgées. »

Autre profil intéressant, celui de Clara Breteau, non encartée mais écologiste dans l’âme. La candidate de la circonscription du Chinonais et de Joué-lès-Tours a notamment fait une thèse sur les habitats durables et écologiques. A 31 ans, cette chercheuse se passionne pour les modes de vie alternatifs, et s’engage dans des groupes de transition citoyenne : « du point de vu écologique, la Touraine a beaucoup d’atouts. On pourrait en faire une bio-vallée, le vrai jardin de la France » estime cette Tourangelle revenue vivre dans son département depuis peu et qui compte axer sa campagne sur le concept de la relocalisation.

Deuxième femme du quintet EELV : Marie-Agnès Pelletier, candidate sur le Lochois, St Avertin, St-Pierre-des-Corps… Eleveuse de chèvres afin d’en faire du fromage elle explique être confrontée « journellement » aux questions d’écologie du fait de son activité : « avec mon mari on s’est installé en 1980 et jusque dans les années 2000 on a travaillé de façon traditionnelle. » Désormais, celle qui a déjà été conseillère municipale estime qu’il est temps « de porter des valeurs pour les générations futures. »

Sur Amboise, c’est Eric Beaugendre qui portera les couleurs du candidat écologistes dans moins de 5 mois : habitant de Civray-de-Touraine, à la campagne depuis son enfance, il est connu pour s’être engagé à la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) et travaille pour l’association La Maison de la Loire. Son grand projet : construire une maison en paille. « Je m’aperçois que les gens sont contents de redécouvrir la nature. C’est le moment de m’engager pour faire changer les choses. » Sa devise : « le nucléaire c’est comme la bougie, c’est du passé. »

Enfin, c’est sans doute le visage le plus connu sur la photo : Christophe Dupin se présente à Tours. L’enseignant qui a fortement milité pour le rachat de la salle de concert Le Bateau Ivre Rue Edouard Vaillant a 47 ans et travaillait déjà sur la question de la valorisation des déchets pendant ses études. Sa volonté : « développer les énergies renouvelables, avoir une agriculture qui préserve l’environnement, engager une nouvelle réflexion autour du travail et de la formation, avoir une nouvelle façon de penser les villes et combattre l’évasion fiscale. » Les écologistes tourangeaux sont bien entrés dans le débat et n’ont pas prévu d’y faire que de la figuration.

Olivier COLLET

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