Outiror : la manif de la dernière chance

L’entreprise aux 250 salariés est plus que jamais menacée de disparition.

L’espoir est infime mais il est encore là. Les troupes ne sont pas forcément aussi nombreuses qu’espérées, mais motivées. Ce mardi après-midi sur la Place Jean Jaurès de Tours, alors que les services de la ville installent les sapins de Noël, les salariés d’Outiror – société basée à St-Cyr-sur-Loire – sont venus avec des « cadeaux » pour les passants. Des cartons avec leurs flyers, des tracts, des petits sacs : ils veulent montrer qu’ils existent encore.

Ils sont quelques dizaines. Avec quelques années ou plus de dix ans de boîte. C’est peut-être la dernière fois qu’ils se présentent ici en tant que salariés de leur entreprise. Car jeudi après-midi, celle-ci risque d’être liquidée définitivement par le tribunal de commerce d’Orléans qui lui a déjà accordé deux délais pour tenter de sauver les meubles et reconstruire un avenir.Mais tout n’est pas encore totalement perdu même si objectivement ça semble ultra tendu.

L’enjeu est de taille : sauver une marque historique de magasins de bricolage – et notamment de camions ambulants. Mais pour ça il faut trouver 4 à 5 millions d’euros avant ce mercredi soir, donc des investisseurs. Et ce n’est pas simple. C’est pourtant la mission que se donne un quatuor de cadres de l’entreprise qui a notamment fait visiter les locaux aux élus et chefs d’entreprise de la ville et de la région dans la matinée, en espérant un coup de pouce de dernière minute.

Pascal, responsable national, témoigne : « s’il n’y avait pas d’espoir on ne serait pas présent. On est court en délai pour réunir les fonds dont on a besoin. Notre comité de direction travaille avec un cabinet conseil. Des réunions sont programmées, on attend, on est mobilisé pour trouver des fonds et faire perdurer l’activité. On espère tous une issue positive. On est conscient que ça ne se fera pas sans casse. 140 salariés seraient conservés avec une activité maintenue dans les camions, les magasins et le web, essayer de reconquérir nos clients. Pour nous cette entreprise aux 50 ans d’histoire ne peut pas s’arrêter, c’est un lien de proximité auquel on croit. »

Nacer est embauché depuis 3 ans : « c’est une entreprise où l’on est bien, qui reste dans une ambiance familiale. On est triste, la colère n’est pas au rendez-vous. On est triste de voir un emblême s’effondrer mais on garde espoir. On essaie à notre échelle de soutenir au maximum le comité de direction et informer le plus de monde possible pour atteindre notre but de récolter des fonds. Les chances sont minimes mais avec l’espoir et l’envie on peut tout faire. On se battra jusqu’au bout. » Et Sonia, chez Outiror depuis dix ans : « c’est difficile mais on y croit très très fort. Notre direction annonce un bon départ de fonctionnement si la reprise se fait. Tout n’est pas fini. C’est important pour tout le monde, pour les salariés, les clients fidèles. »

Jeudi, une délégation de salariés se rendra à Orléans, au tribunal de commerce, pour assister à l’audience qui scellera leur avenir.

O.C.

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