Résidence Liberté de Tours Nord : des relogements qui se font attendre

Selon le propriétaire des lieux, une centaine de personnes dorment toujours sur place sans électricité.

Ce lundi, nous faisions un point sur la situation de la Résidence Liberté de Tours Nord, Avenue Maginot. Cet ancien hôtel d’une cinquantaine de chambres est privé d’électricité depuis le 29 juillet en raison d’un différent entre le propriétaire et EDF. La préfecture d’Indre-et-Loire et le Conseil Départemental ont pris les choses en main et affirmaient dans un communiqué publié en fin de semaine dernière que 44 occupants sur 87 avaient déjà été relogés ou avaient reçu une proposition de relogement.

Amir Hosseim, commerçant à Tours et gérant de cette résidence depuis 2001, a tenu ce mardi à apporter son point de vue sur la situation : « en ajoutant les demandeurs d’asile hébergés par l’association Chrétiens Migrants, ce sont 115 personnes qui sont dans la résidence. Pour les autres, à 60% des personnes de nationalité française, seules 9 personnes ont été relogées dont 5 il y a déjà plusieurs mois. D’autres ne passent en commission que le 30 août. Une personne n’aura pas de logement avant le 15 septembre. Que font toutes ces personnes en attendant, sans électricité, à une semaine de la rentrée scolaire ? Il y a plusieurs dizaines d’enfants et il n’y a même pas de quoi chauffer les biberons des bébés. »

L’homme qui regrette également de ne pas avoir été associé aux réunions avec les services administratifs, s’agace : « ils ne sont pas dans une volonté de trouver une solution rapide. Ce n’est pas normal de mettre un mois et demi à reloger des gens quand il y a de nombreux appartements vides à Tours. Nous, tout ce qu’on veut maintenant, c’est reloger tout le monde et fermer la résidence car sans eau chaude cela va devenir insalubre. » Les services de la ville de Tours et de l’Agence Régionale de Santé devaient venir de nouveau sur place pour étudier l’état des locaux : « ça ne servira à rien… » s’emporte encore Amir Hosseim.

Aujourd’hui, c’est un homme épuisé qui raconte son histoire, se souvient des bons moments : « nous avons toujours bien travaillé avec les associations qui nous envoyaient des gens. » Il explique qu’au départ il voulait faire de ce bâtiment une résidence pour étudiants avant d’y accueillir des femmes victimes de violences conjuguales, puis des personnes modestes. Par exemple, cela fait une dizaine d’années que Chrétiens Migrants loue des studettes pour héberger des demandeurs d’asile.

Si la Résidence Liberté est dans cette situation aujourd’hui, c’est « à cause d’EDF » selon le propriétaire. Ses conflits avec le fournisseur d’électricité ne datent pas d’hier. Ils ont commencé dès 2004 avec une histoire de modification de tarif. Il y a eu aussi le moment où Amir Hosseim a demandé à faire installer des compteurs individuels pour la cinquantaine de studettes afin que les locataires paient eux-mêmes leurs factures : « ça coûtait 1 500€ par compteur, 75 000€ au total. » La suite ce sont des affaires de factures astronomiques (59 000€ en 2015, 70 000€ depuis le début de l’année), des conflits suite à deux arrêts de paiement du propriétaire.

La justice s’est emparée du dossier. Un rendez-vous est prévu le 6 septembre « mais ce n’est pas pour étudier le fond du dossier, c’est pour la réponse à notre demande d’une expertise judiciaire du compteur » explique Amir Hosseim qui semble défaitiste : « EDF c’est l’Etat… Ils ont peur que notre affaire fasse jurisprudence. »

Olivier COLLET

Nous avons sollicité à plusieurs reprises Chrétiens Migrants qui ne nous a pas rappelé. La préfecture d’Indre-et-Loire pourrait faire un nouveau point sur la situation d’ici la fin de la semaine.

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