Quand votre carte bleue devient un accessoire de mode

Avec leur bracelet à puce Weecop, quatre jeunes tourangeaux veulent ringardiser la CB et la petite monnaie. Ils espèrent franchir les frontières tourangelles dès le mois de septembre.

En France ça fait déjà un bon moment que l’on nous annonce que le paiement par smartphone à la caisse du supermarché, c’est l’avenir. Et plus le temps passe, plus on se dit que ça va être un flop. En revanche, une autre idée qui fait appel aux nouvelles technologies a peut-être les atouts nécessaires pour séduire les jeunes et se tailler une place au milieu de nos cartes bancaires, de nos pièces et de nos billets : Weecop.

Imaginé par un quatuor de cerveaux tourangeaux dont les membres sont issus de Polytech, de l’Escem ou d’une agence installée à la pépinière du Sanitas, il s’agit d’un bracelet dans lequel on trouve une puce semblable à celle intégrée dans les CB sans contact en circulation depuis quelques années. « On a imaginé ça suite à des soirées un peu trop arrosées au cours desquelles on a perdu nos cartes bancaires » racontent Cédric et Antoine qui ont lancé le projet il y a trois ans avant d’être rejoints par Julien et Sébastien qui les aident pour le mettre au point et faciliter son arrivée sur le marché.

Sécurité maximum

L’idée : éviter aux jeunes de partir faire la fête avec leur carte bleue ou beaucoup de monnaie ce qui a deux avantages : pas de risque de vol et la possibilité de ne pas dépasser son budget car avant de sortir ils peuvent déterminer la somme maximum qu’ils veulent dépenser ce jour-là et bloquer le système dès que cette dernière est atteinte.

Lauréats du concours Créa Campus, les garçons ont développé leur propre logiciel de paiement sous forme d’une application installée sur un smartphone dont les commerçants partenaires de Weecop sont équipés et qui sert de terminal de paiement, comme les machines dans lesquelles on insère nos CB. Pour payer, le client n’a qu’à passer son bracelet au dessus du téléphone et la transaction est enregistrée. « Nous avons développé 4 systèmes de sécurité », précisent Cédric, Julien, Antoine et Sébastien pour rassurer les sceptiques, « un code PIN, un mot de passe, un motif graphique ou une reconnaissance faciale. On peut en activer un seul ou plusieurs qui seront alors indispensables pour valider le paiement » et donc éviter les arnaques, même en cas de vol du bracelet (par ailleurs équipé d’un système de fermeture qui rend son arrachage difficile). Si jamais vous perdez quand même ce bijou de paiement, il est possible de le verrouiller depuis n’importe quelle connexion Internet.

Une vingtaine de commerçants déjà séduits

Si Weecop n’est pas directement relié au compte bancaire de l’utilisateur, il est assez simple de l’alimenter via un virement sans frais car à chaque puce correspond un numéro IBAN comme ceux de nos RIB classiques. Un système luxembourgeois dépendant du Crédit Mutuel « et agréé par la France ». A noter qu’une petite commission est prélevée en cas de rechargement par carte bancaire. Les commerçants doivent également s’affranchir d’une commission sur chaque paiement pour rémunérer l’entreprise, comme c’est déjà le cas avec les CB. Quant au bracelet, son acquisition coûte 15€ « mais comme on veut que le système soit gratuit pour l’utilisateur, ce coût est compensé par 50€ de cadeaux comme des cocktails gratuits ou des entrées en boîte » précisent les fondateurs de la société qui ont aujourd’hui convaincu une vingtaine de professionnels tourangeaux de travailler avec eux (discothèque, bars, kebabs, supérette…) : « on vise les étudiants donc les commerces dans lesquels ils se rendent. »

Voyant leur bracelet comme une alternative au système bancaire et un moyen de simplifier la vie des jeunes, les fondateurs de Weecop ont déjà séduit 250 personnes prêtes à payer d’un coup de poignet : « on a fait le test et il plait aux filles comme aux garçons, ça peut devenir un accessoire de mode », léger, étanche, conçu par une entreprise de St Avertin et qui pour l’instant n’existe qu’en noir en attendant d’autres versions améliorées… Un équipement qui ne dégage pas d’ondes donc inoffensif pour la santé et conçu pour fonctionner 100 000 fois avant de tomber en rade.

Soutenus par Tour(s)Plus, les Bureaux des Etudiants ou la Chambre de Commerce et d’Industrie, les quatre garçons vont prochainement organiser plusieurs opérations de communication auprès des étudiants tourangeaux pour tenter de les convertir en attendant un développement dans d’autres villes étudiantes à partir de la rentrée de septembre. Et un jour peut-être, ce n’est plus seulement ses apéros que l’on paiera d’un simple geste mais aussi son pain ou sa consultation chez le médecin…

Olivier COLLET

Toutes les infos pratiques sur le site de Weecop.

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