Sandvik Fondettes : une grève massive annoncée jeudi

Les 161 salariés sont appelés à dénoncer la fermeture du site.

Depuis un mois, l’usine Sandvik de Fondettes tourne au ralenti… Fin octobre, la direction de ce groupe mondial leader des outils coupants a annoncé la fermeture de ses installations en Indre-et-Loire, que ce soit la production (130 personnes assurent la fabrication de 5,5 millions de plaquettes par an) ou l’unité de recherche (31 emplois). La cessation d’activité pourrait se faire dès la fin du mois de janvier, et les commandes ont déjà été réduites de 75%.

Délégué syndical pour la CGT, Franck Lanne ne digère toujours pas le comportement de cette entreprise au chiffre d’affaire approchant les 9 milliards d’euros et qui a réalisé le milliard d’€ de bénéfices l’an dernier : « on est dans l’incompréhension » nous dit-il en annonçant une grande grève jeudi dès 7h du matin avec rassemblement devant les locaux de l’entreprise à midi, en présence de plusieurs élus locaux et même nationaux (une députée de La France Insoumise a annoncé son intention de venir à Fondettes).

A la recherche d’un repreneur…

L’organisation de cette journée de mobilisation le 29 novembre n’a rien d’un hasard, elle correspond à la première réunion officielle entre direction et syndicats pour discuter du Plan de Sauvegarde de l’Emploi : « selon nos informations le groupe a provisionné 40 millions d’euros pour financer la fermeture du site » explique Franck Lanne, la somme correspondant – notamment – aux primes de licenciement à verser aux salariés, mais elle ne comprend pas le plan de revitalisation du site que Sandvik devra obligatoirement payer, comme Tupperware ou Michelin en leur temps l’objectif étant de subventionner une reprise de l’économie au moins égale à l’impact engrangé par leur départ.

Les représentants du personnel ont bien compris que Sandvik ne ferait pas machine arrière et que le site de Fondettes est aujourd’hui condamné… Pour eux, l’enjeu est donc de négocier le meilleur PSE possible : « sur 161 salariés, 38 ont plus de 55 ans et s’ils négocient bien pour eux ça ira jusqu’à la retraite. En revanche près de 90 on entre 40 et 55 ans, ce sont des personnes qui ont une forte expérience de carburier mais des niveaux de diplômes bas et pas de mobilité possible au-delà de 20km. Quand on leur parle de formations, ils ne s’y voient pas. Ils finiront donc à Pôle Emploi directement, pas comme les 45 personnes licenciées lors du premier plan social dont les profils étaient plus qualifiées » poursuit Franck Lanne. Le représentant de la CGT espère donc l’arrivée d’un repreneur pour racheter les locaux et les machines : « on va se battre pour la conservation des emplois » dit-il… mais pour l’instant pas d’informations sur le dépôt d’une offre.

Le gouvernement « attentif »

Même si le représentant du personnel affiche un discours constructif, et qu’il passe 100% de son temps de travail pour trouver un avenir à ses collègues, il sent la tension monter : « dans l’usine l’ambiance est bon enfant mais il y a des gens dans la contestation. On essaie de contenir mais si les négociations ne se passent pas bien, je pense que les gens bougeront plus. » Un ressentiment exacerbé par la présence de vigiles aux abords du site, qui devrait être renforcée pour jeudi afin d’éviter des intrusions sur place.

Pendant ce temps, les élus aussi cherchent des solutions. Ce mardi, la députée LREM de la circonscription de Fondettes a interrogé le gouvernement sur le dossier Sandvik à l’Assemblée Nationale. C’est le secrétaire d’Etat Mounir Mahjoubi qui a répondu… sans vraiment faire d’annonce, et en tenant un discours identique à celui entendu après la réunion organisée avec les élus locaux à Bercy il y a quelques semaines : « il faut que l’entreprise déploie tous les moyens à sa disposition pour assurer la recherche active d’un repreneur fiable. L’Etat restera mobilisé Il y a un intérêt national et territorial à ce que l’activité soit maintenue sur le site de Fondettes avec un personnel et des équipements de grande qualité. » Actuellement, la seule démarche engagée est la constitution d’une liste des équipements industriels fondettois à destination de toutes les sociétés désignées comme repreneur potentiel.

Olivier Collet

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