Elle est venue parler de sa Palestine en Touraine

Rencontre avec Semar Salama, impliquée dans les négociations pour la paix avec Israël.

S’il y avait un réel espoir de parvenir un jour à trouver un compromis stable et surtout durable entre Israëliens et Palestiniens, ça se saurait. A chaque fois que l’on croit la situation apaisée et propice à l’émergence de nouvelles discussions, il finit toujours par y avoir un événement qui déclenche de nouveaux affrontements et fait repartir le processus à zéro (Cf. les troubles à Jérusalem fin 2015 avec des Palestiniens attaquant des Israëliens en pleine ville, ces derniers répliquant avec leurs armes. Une situation qui a notamment conduit à une fermeture temporaire de la vieille ville).

Bloqués sur leurs positions, fermés à tout compromis supplémentaire, refusant de reculer, les deux camps s’en remettent à l’action internationale qui – elle non plus – ne parvient pas à se mettre d’accord. C’est dans ce contexte que Semar Salama, chargée de communication pour les négociateurs Palestiniens, est venue en Touraine cette semaine pour faire part de son témoignage auprès de la gauche locale…

Quel est précisément votre rôle politique ?

Je suis chargée de veiller sur tout ce qu’il se passe, si les accords signés sont respectés. Nous voulons mettre Israël face à ses responsabilités. Membre de l’OLP depuis 17 ans, je gère ce dossier depuis un an et ma mission c’est aussi d’aller à l’étranger pour véhiculer un message du peuple palestinien, expliquer quelles difficultés il rencontre. Et je ne fais pas ça que dans les pays amis de la Palestine mais aussi ceux qui ont moins d’informations sur le sujet. Il faut faire cesser ce qu’il se passe là-bas et réagir rapidement.

Aujourd’hui, quelle est la situation sur place ?

On est face à un blocus, il n’y a presque plus de relations entre Israël et les Palestiniens. Et c’est fait exprès pour faire fondre toutes les possibilités d’aboutir à la création de deux Etats. Pendant ce temps, Israël continue d’agrandir ses colonies. Il y a un ras le bol dans la rue, les gens vont exploser. Il y a un sentiment d’apartheid de la part de la population. Les troubles d’octobre dernier ils snt dû à cette occupation israélienne; Comment voulez-vous que les gens gardent espoir alors qu’ils voient qu’Israël prospère seul ? Tant qu’il y aura de l’occupation, il y aura de la résistance. Ca fait 20 ans que la nouvelle génération ne voit que l’humilitation et la colonisation. Israël ne cherche pas de solution pacifique. En face, les Palestiniens n’ont pas choisi la guerre, pour nous la paix reste la meilleure solution.

Depuis 1988, les Palestiniens n’ont pas cessé de faire des gestes pour la paix. Aujourd’hui, 78% des terres ont été données à Israël, depuis 2003 les colonies ont augmenté de 23% et malgré tout cela leur Etat est reconnu officiellement, ce qui a été le plus dur. Ce que nous demandons maintenant c’est à l’inverse une reconnaissance officielle de l’Etat palestinien. Il faut que des pays comme la France pèsent de toute leur force pour cela auprès de l’ONU avec un projet de résolution pour condamner la colonisation. Il faut que les paroles se transforment en actes.

Propos recueillis par O.C.

Photo de Une : A Jérusalem, le mur des lamentations (lieu important pour les Juifs) et la grande mosquée (symbole pour les Musulmans) sont à quelques mètres et le symbole de toutes les tensions. Photo prise en 2015 par Olivier Collet.

 

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