Le Tourangeau qui a séduit American Apparel

Thomas Dargaisse et son concept de t-shirt aux pockets interchangeables ont séduit la célèbre marque américaine. Un futur carton ?

Thomas Dargaisse est un jeune homme de 24 ans. Sorti de l’Escem de Tours, il est aujourd’hui assistant ecommerce. Mais à mi-temps seulement. Et peut-être plus pour longtemps. Le reste de sa vie est dédié à Wazashirt. Dans Wazashirt il y a Waza (l’art de la technique en japonais, un mot issu du karaté et du judo) et shirt, comme dans t-shirt. Parce qu’ici on parle de fringues. Ou plutôt d’un accessoire déjà tendance mais que le Tourangeau pourrait encore rendre plus populaire : la pocket. C’est à la mode depuis un bon moment déjà. Sur vos t-shirts, il y a une petite poche de cousue. Pas forcément pour y ranger quelque chose, juste pour faire joli. Mais avec le concept de Thomas, la pcket devient interchangeable. Un jour bleue, le lendemain en toile de kitesurf, le surlendemain en cuir… Elle s’adapte à vos envies.

« A la base, je ne suis pas du tout issu du monde du textile, je sais à peine coudre un bouton » nous explique le frère de… Julien Dargaisse, bien connu à Tours car président de l’association Palo Altours et artisan du développement de la French Tech Loire Valley. « En fait tout a commencé quand je suis parti faire un stage de 8 mois dans une agence de mode en Thailande. C’était pour du webmarketing. C’est là que ça m’a pris : je voulais créer une marque de t-shirts. Au départ, mon idée c’était d’imprimer dessus les oeuvres de graphistes designers. Comme tout le monde en fait. Je suis revenu avec des tas de tissus glanés sur les marchés thailandais, d’une qualité extraordinaire, et puis, à mon retour en France fin 2014 – un soir, auprès du feu – j’ai fini par avoir cette idée de pockets interchangeables à force d’échanger avec mes proches. »

33 pockets différentes, près de 300 combinaisons

Thomas Dargaisse est alors certain de son coup, à un détail près : « j’imagine que quelqu’un y a déjà pensé avant. Que les plus grandes marques y avaient réfléchi. Mais c’est compliqué de trouver un concept suffisament résistant. Alors je me suis entouré d’une couturière de Touraine, de ma maman et de mes tantes. Au final, on a élaboré un système de boutons-pression et un renforcement du t-shirt au niveau de la pocket. J’ai tout de suite pensé aux boutons plutôt qu’aux scratchs mais j’ai quand même arraché une trentaine de t-shirts avant de trouver la bonne combinaison. » Au final, les vêtements de Thomas sont épais (de 160 à 190 grammes), fabriqués dans une usine plutôt haut de gamme de Thailande et en vente depuis le 1er avril sur sa boutique en ligne.

En fait, Thomas Dargaisse commande les t-shirts. Une fois qu’il les a récupérés, ils les renforce lui-même avant de faire ajouter les boutons. Le produit est alors achevé, et il ne lui manque plus que les fameuses pockets interchangeables. 1 500 ont déjà été conçues et même si elles sont standardisées, « c’est compliqué d’en avoir deux identiques », notamment parce qu’elles sont issues des tissus qu’il a ramenés de son voyage. Et qu’il a sans cesse de nouvelles idées pour en créer. Il y a celles qui sont d’une couleur unie, les motifs militaires, en bois, en peau d’agneau… Au départ simple accessoire, il fait désormais en sorte qu’elles puissent vraiment servir de poche car ses premiers clients le lui ont réclamé : « il y a aujourd’hui environ 250 personnes qui portent des Wazashirt, dont une quarantaine à Tours. Au début je réalisais une cinquantaine de ventes par mois. » Les t-shirts sont vendus 29€90 + 4€90 la pocket.

Des collaborations espérées avec des artistes

A la recherche d’idées pour se développer, Thomas Dargaisse fait alors un pari : il contacte la marque American Apparel et lui propose son concept. Et là, ils mordent à l’hameçon, ils sont séduits : « tout s’est fait très vite, en à peine trois semaines. Ils m’autorisent à utiliser leurs vêtements avec mon concept, ce qu’ils font aussi avec d’autres marques. » En fait, l’entrepreneur tourangeau achète les vêtements bruts, les renforce et y ajoute les boutons pour clipser les pockets interchangeables. « C’est une marque que j’adore » ajoute le jeune créateur qui va en plus profiter de cette opportunité pour proposer enfin des vêtements pour les femmes, alors que sa collection était jusqu’ici centrée sur des modèles masculins. Mais American Apparel lui permet aussi de revendre sweats ou robes-sweat alors il saute sur l’occasion. C’est d’ailleurs sans grand danger financier pour lui car il achète les articles en fonction des commandes sur son propre site. Il essaie aussi de s’aligner sur les prix grand public de la marque, proposant ses sweats à 65€.

Dans l’avenir, Thomas Dargaisse a encore plein de projets. On lui suggère des collaborations avec d’autres marques, il dit oui. Mais plutôt pour la création de ses pockets plus que pour les t-shirts. Il voudrait aussi faire appel à des artistes pour en dessiner, notamment des locaux. Il réfléchit aussi à des opérations événementielles comme une boutique éphémère ou installée dans le magasin d’une autre enseigne. Il aimerait également organiser des soirées à l’image de sa marque et ouvrir un atelier pour la couture et la sérigraphie. Tout ça dépendra du décollage des ventes. Une campagne de communication devrait prochainement appuyer le partenariat avec American Apparel.

Olivier COLLET

Plus d’infos sur wazashirt.com/fr. A Tours, il est possible de s’affranchir des frais de port en allant récupérer sa commande au HQ, près du Château.

Photo de Une : Julien Boulanger – Dans l’article : Olivier Collet.

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