Un bus pour lutter contre la fracture numérique chez les séniors

Le bus numérique se déplace dans toute la région Centre-Val de Loire.

Alors que le numérique prend une place de plus en plus prépondérante dans le quotidien de chacun, c’est encore 14% de la population qui n’a pas accès aux outils numériques, selon un rapport publié par le défenseur des droits l’an passé. Un chiffre important auquel il faut ajouter la population équipée mais dont l’utilisation reste balbutiante voire quasi-inexistente en raison d’une méconnaissance des outils.

C’est notamment le cas de la population dite sénior. Si les choses évoluent là-aussi, les chiffres de 2016 du baromètre numérique de l’observatoire des séniors, montrent néanmoins que pour beaucoup la fracture numérique est bien réelle alors que de plus en plus de services y compris publics (impôts, Pôle Emploi…) se tournent vers le tout numérique.

C’est justement pour lutter contre ce qui constitue une fracture sociale avec le risque d’isolement que cela procure que la Carsat Centre-Val de Loire (Caisse d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail), lance le bus numérique. Une initiative qui avait déjà vu le jour en Aquitaine en 2015 et qui a pour but de proposer un outil itinérant de formation aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC).

Le projet voit le jour aujourd’hui en région Centre-Val de Loire grâce à un réseau d’acteurs, l’investissement étant conséquent (495 000 euros), financé de moitié par la Carsat et par ses partenaires pour l’autre moitié (MSA Beauce Coeur de Loire, MSA Berry Touraine, Sécurité Sociale des Indépendants, CRCAS, AGIRC ARRCO, les conférences des financeurs des départements de la région Centre-Val de Loire).

Des initiations gratuites de trois heures au numérique, au plus près de chez soi.

Concrètement, le bus numérique est un outil mis à disposition des communes de la région. Un bus aménagé et équipé d’ordinateurs portables, tablettes et smartphones afin de pouvoir y tenir des ateliers d’initiation au numérique. Animés par SAS Solutions Vie Pratique, organisme de formation retenu pour le projet, ces ateliers se déroulent à raison de 3 heures l’atelier. Des ateliers dont le niveau proposé est adapté en fonction de l’avancée de connaissance des usagers.

« Cela permet d’avoir une solution mobile et souple, permettant d’aller notamment dans les territoires ruraux » nous explique-t-on à la Carsat. L’enjeu est ainsi double, lutter contre l’exclusion numérique pour les personnes agés mais aussi pour les territoires ruraux, moins favorisés également dans ce domaine. « Les communes font une demande pour qu’on soit présents sur une journée, tout est pris en charge, cela ne coûte rien aux collectivités. On leur demande juste un emplacement disponible pour le bus ».

Aux communes de trouver par la suite les participants (les ateliers sont gratuits pour les usagers) qui pourront assister aux rendez-vous. Trois heures d’atelier, un laps de temps dans lequel il est impossible de maîtriser les outils, du côté de la Carsat on évoque plutôt « un dispositif de sensibilisation dans le but de créer de l’apétance et de l’envie derrière », et l’organisme espère que les communes prendront le relais derrière pour poursuivre la démarche.

Avec 165 journées d’interventions dans l’année, le bus numérique devrait être visible sur les routes et dans les communes de la région. (A noter que le planning se construit au fur et à mesure, vous pouvez le retrouver sur cette page internet).

Ce lundi à Montbazon, les participants aux premiers ateliers semblaient ravis de l’initiation. Une initiation pour débutants qui a débuté par les principes de bases (se servir d’une souris, se connecter à internet), mais qui s’est rapidement orientée vers les demandes des participants. Ce matin-là, l’une des préoccupations était notamment la question de la sécurité quand on va sur internet. Une question primordiale pour beaucoup des usagers présents que les deux animateurs ont tenté de répondre en donnant des conseils simples pour se protéger. « C’est important d’y répondre parce que cela peut être un frein à l’utilisation, or beaucoup de personnes âgées aimeraient se servir d’internet, ne serait-ce que pour rester en contact avec leurs proches éloignés ». Même les réponses les plus basiques permettent ainsi de rompre l’isolement comprend-on ainsi.

 

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