Glyphosate : la députée européenne Delahaye prône une sortie en douceur

L’élue tourangelle issue du monde agricole ne veut pas d’une interdiction immédiate du désherbant.

Ce mercredi est un jour important dans l’histoire environnementale de l’Union Européenne. Après des mois, voire même des années de débat et de lobbying, le Conseil Européen va dire si il renouvelle l’autorisation d’utilisation du glyphosate dans les 28 pays de l’UE ou si il interdit dès le 31 décembre la diffusion de ce produit désherbant que l’on connait tous sous le nom de Roundup. La décision est notamment très attendue des agriculteurs, qui utilisent en masse cet outil chimique pour leurs cultures, alors même qu’il est soupçonné d’être cancérogène.

Qu’en pense-t-on en Touraine ? On a posé la question à la députée européenne LR Angélique Delahaye… La réponse fuse : « si on interdit le glyphosate au 31 décembre, il faut me dire comment on va désherber les rails de la SNCF ! Aujourd’hui je ne connais qu’une solution : le PTB, Prends Ta Binette. Donc ce n’est pas seulement une question agricole, mais aussi de sécurité des circulations. » A l’écouter parler ainsi, on pourrait croire que c’est une pro-glyphosate. Celle qui est aussi maire de St-Martin-le-Beau défend pourtant une autre ligne mi-figue / mi-raisin : « depuis plus de dix ans je suis pour une sortie du tout produits phytosanitaires mais seulement si l’on met en place des alternatives. Or, sur le glyphosate, on n’a pas cherché d’alternatives, on reste sur des postures politiques très hypocrites. »

La députée a donc tendance à plaider pour une sortie contrôlée et étalée dans le temps : « on ne sortira pas du glyphosate si on ne renouvelle pas son autorisation. C’est une question de pragmatisme » affirme-t-elle estimant qu’il faut réussir à se passer de cette mixture « mais pas n’importe comment. » En cas d’interdiction subite, elle craint le retour de molécules anciennes encore plus nocives dans les exploitations et estime que labourer à nouveau les champs sera plus nocif pour l’environnement à cause des rejets de CO2.

Cette position semble majoritaire du côté des élus européens puisque le Parlement vient d’émettre un avis pour donner un sursis de 5 ans au glyphosate avant son interdiction totale, soit deux ans de moins que ce qu’il préconisait il y a un an et demi mais deux ans de plus que le scénario proposé par Nicolas Hulot. Le ministre français de l’environnement estime qu’il est possible de se débarrasser du Roundup d’ici 3 ans… Angélique Delahaye est sceptique : « je ne sais pas comment on peut développer les outils et les engins dans ce temps-là. »

Quoi qu’il en soit, tous ces avis et déclarations ne sont que consultatifs. Ce sont les membres du Conseil Européen qui prendront la décision ultime ce 25 octobre… Un choix très incertain, qui devrait dépendre de la position de l’Allemagne.

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