Chinon : un millésime 2017 dans la lignée de 1989 et 2003

Les vignobles de l’appellation ont globalement résisté au gel.

Francis Jourdan ne tire pas encore de conclusion définitive mais le président du Syndicat des Vins de Chinon a plutôt le sourire : « le millésime 2017 s’annonce excellent et très prometteur grâce à deux mois bien chauds en juin et en juillet. On devrait avoir des vins dont le profil sera claqué sur les millésimes 1989 ou 2003 (qui furent de grandes années pour la vigne, grâce à la chaleur, ndlr). »

Pourtant, le tableau n’est pas parfait : pour la deuxième année consécutive, le vignoble du sud-ouest de l’Indre-et-Loire a subi le gel, en particulier à la fin du mois d’avril. Bilan : 20% de la récolte détruits mais 80% de la récolte sauvés, « c’est honorable » tranche Francis Jourdan qui sera en capacité de faire un bilan plus précis d’ici un mois. Cela dit, après la grêle ou l’humidité, cela fait une année de plus où la météo a fait sa loi pour le meilleur et en partie pour le pire, de quoi pousser sérieusement les professionnels du vin à réagir pour limiter la casse en cas de nouveau scénario climatique catastrophe (ce qui est loin d’être impossible).

Bientôt 600ha protégés sur l’appellation

« Il y a une prise de conscience et donc de gros investissements pour des éoliennes ou des systèmes d’aspersion » précise le président du SVC. En 2018, une cinquantaine d’éoliennes supplémentaires permettront donc de protéger 230 hectares supplémentaires, 110 autres hectares seront équipés d’un système d’aspersion ce qui portera à 600ha la superficie bénéficiant d’une assurance en cas de températures négatives en plein milieu du printemps. L’appellation s’est aussi penchée sur la possibilité de faire tourner des hélicoptères comme à Montlouis-sur-Loire ou Bourgueil mais ce scénario n’a pas été retenu, notamment parce qu’il ne permet pas un traitement en cas de gel nocturne.

« Il faut se sécuriser pour pérenniser la production » précise encore Francis Jourdan, ce qui a un coût : 4 millions d’€, financé notamment par des coopératives permettant de mettre en commun les moyens agricoles. Les subventions sont en revanche peu nombreuses. De quoi craindre des hausses de prix ? Pas nécessairement, note le représentant des viticulteurs qui rappelle que les tarifs des bouteilles avaient déjà augmenté avant la crise climatique de 2016 : « les prix étaient trop bas pour permettre la rentabilité des exploitations. » Cela dit, il insiste : « les vins de Chinon restent accessibles. » D’ailleurs, leurs exportations vers l’étranger sont en hausse.

Olivier Collet

A suivre mercredi sur Info Tours : la présentation du festival Les Nourritures Élémentaires 2017.

Photo de Une : Fabienne Boueroux

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