« Il faut accélérer la mise en service du Très Haut Débit en Indre-et-Loire. »

C’est la priorité du président du département Jean-Gérard Paumier. Qui doit aussi gérer le transfert des lignes Fil Vert à la région ou la hausse des dépenses sociales.

Cela fait un an et demi que le département d’Indre-et-Loire est gouverné par une majorité composée d’élus de la droite et du centre, et six mois que Jean-Gérard Paumier en est le président, suite au décès de Jean-Yves Couteau.

Lors de leur élection, les conseillers départementaux LR et UDI avaient promis de faire un diagnostic complet des finances de l’institution, pour voir où des économies pouvaient être faites pour affronter la baisse des dotations de l’Etat sans augmenter les impôts. Un engagement tenu pour 2016 mais qui ne va pas être simple à pérenniser en 2017, car la Touraine va encore recevoir 10 millions d’euros de moins de Paris alors que ses dépenses sociales augmentent (par exemple « + 4 à 5 millions d’€ par an pour le RSA » rappelle Jean-Gérard Paumier). Les équipes en place gèrent, mais les électeurs exigeants attendent plus. Ils veulent une dynamique que l’on peine encore à percevoir. Le président s’explique…

Un « dossier majeur », le numérique : « il faut accélérer la mise en service du Très Haut Débit en Indre-et-Loire. Pour cela on va partir avec le Loir-et-Cher et un grand opérateur national qui aura tout intérêt à aller vite. Il y a une véritable impatience de la population. Le budget pourrait donc passer de 5 millions d’euros par an à 7,5 millions. L’objectif est d’équiper tout le département à l’horizon 2023, bien au-delà de la barre des 50% fixée auparavant. Pour financer ce plan, nous allons également solliciter des financements de la région Centre-Val de Loire et de l’Europe. Ca, c’est un grand projet. Car cela bénéficie à l’économie, à l’éducation, aux habitants, au tourisme… C’est le sujet qui va marquer le mandat, la patte Paumier »

Un gros mic-mac, le transfert du réseau Fil Vert au conseil régional : avec le vote de la loi NOTRe, les départements perdent la gestion des transports par autocar sur leur territoire, au bénéfice de la région. Donc, ce n’est plus depuis Tours que seront gérés les lignes Fil Vert et les transports scolaires mais depuis Orléans. A la base, la mutation était prévue pour le début de l’année 2017, ça se fera finalement pour la rentrée 2017, « à la demande de la région » insiste Jean-Gérard Paumier. Des négociations vont débuter entre les deux institutions pour estimer le coût de ce service (aujourd’hui, le Conseil Départemental d’Indre-et-Loire y consacre 29 millions par an, dont 21 pour les transports scolaires).

Le dossier est « politiquement sensible » car il touche au quotidien des Tourangeaux. Avec une grande question : quelles garanties peut apporter la région ? Toutes les lignes seront-elles maintenues ? Avec quelle fréquence pour les bus ? « Des évolutions sont également possibles comme des lignes reliant plusieurs départements. » Une rencontre avec le personnel est prévue ce vendredi. Mais pour l’instant, il y a bien plus de questions que de réponses.

Ne pas augmenter les impôts, ok. Mais les subventions, seront-elles maintenues ? « La pause fiscale était nécessaire après 25% de hausse en 6 ans et des augmentations annuelles. Il fallait laisser souffler les contribuables. Mais nous restons également très attentifs à la situation des associations ou des clubs sportifs qui font vivre ce département. Certaines subventions baissent mais il y en a d’autres qui augmentent. En 2016, le montant des subventions à la culture a été maintenu à 2,2 millions d’euros, il n’a pas varié non plus pour le sport avec 1,5 million d’euros. »

En fait, le budget 2017 sur lequel le département va se pencher dès la fin du mois sera un véritable casse-tête. Sa préparation va durer presque 6 mois jusqu’à son vote en mars. Il y aura des charges en plus : « l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires, c’est annoncé en grande pompe au 20h mais ce n’est pas l’Etat qui paye. Pour le département c’est 800 000€ sur une année pleine. » Et des recettes en moins : les 10 millions que l’on évoquait plus haut. Donc il faudra rogner sur les dépenses ou alors augmenter l’impôt : « 1 point d’impôt en plus, ça représente un million d’euros » note Jean-Gérard Paumier.

La politique sociale : « le département est le payeur sans être le prescripteur » souligne le président de l’Indre-et-Loire qui constate l’augmentation de l’enveloppe allouée aux bénéficiaires du RSA dont le nombre est d’ailleurs en progression constante, avec également une hausse du budget alloué au handicap (+1,5 million d’euros). Son regret : avoir des moyens d’action limités : « notre marge de manœuvre est restreinte. Nous devons donc trouver des solutions innovantes qui répondent aux besoins tout en restant attentifs aux budgets. Il faut optimiser les contrats avec les prestataires. » Pour exemple, Jean-Gérard Paumier cite la mise en place d’une politique « d’ingénierie territoriale » en relation avec les communes et communautés de communes, « par exemple si une mairie veut monter un projet social sur 3 maisons, on peut l’aider. » En terme de logement, il souligne l’accélération des rénovations : « on est passé de 300 à 1 000 par an. Il va y avoir des opérations dans 33 communes différentes dans les prochains mois. Nous sommes actifs. »

Tours Métropole : C’est l’obsession des élus tourangeaux en ce moment. Ils ne cessent de louer la quasi unanimité locale autour de ce projet qui permettrait à Tours de « monter en 1ère division » selon Jean-Gérard Paumier. Sauf que pour l’instant le gouvernement traîne des pieds, et c’est le moins que l’on puisse dire. Le président a une toute autre vision : « notre dossier est très bien mené, très convaincant. C’est un sujet fondamental d’autant que Tours répond plus aux critères de la métropole que d’autres villes. Tours, ce n’est pas Brest. Nous n’allons donc pas baisser les bras devant la première difficulté qui se présente. »

Le président de l’Indre-et-Loire voit cet accès au statut de métropole comme la possibilité pour Tours et le département de se faire une place dans le top des territoires qui comptent au niveau national, et ainsi acquérir ce fameux rayonnement dont on nous parle tant. Mais ne faudrait-il pas plutôt démontrer que l’on a la capacité de rayonner avant de vouloir demander un titre ? « Le rayonnement ça se bâtit, ça prend du temps. On rayonne par le nombre d’étudiants dans la ville, par le travail des chercheurs, par la culture, le tourisme… »

Autre question alors, la Touraine montre-t-elle suffisamment ses ambitions, rien qu’en terme de tourisme et de culture ? « Nous avons des expositions majeures, avec le mobilier national par exemple. Pour 2018 nous préparons une biennale d’art contemporain avec la possibilité de voir des œuvres majeures dans des lieux publics et privés. Au printemps, il y aura l’ouverture du CCCOD dont le département est partenaire… Nous allons aussi organiser, pour la première fois, les Tops du Tourisme à Chinon, en partenariat avec le Loir-et-Cher. Donc oui, nous mettons un coup de boost sur la culture et le tourisme. »

Olivier COLLET

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