Le fabricant de jouets Mattel, dont la poupée Barbie représente la première source de bénéfices, a annoncé ce jeudi au salon du jouet de Nuremberg (Allemagne) que les mensurations parfaites de sa poupée fétiche allaient être modifiées.
90-60-90. Le stéréotype bien ancré de la femme parfaite, qui est appliqué depuis 56 ans pour dessiner la poupée Barbie vient de – presque – voler en éclat. Si Barbie continuera d’adopter la taille mannequin, elle aura en revanche en 2016 des petites sœurs plus adaptées à la réalité de la société : une plus petite, une plus grande, et une plus voluptueuse, présentées avec 7 couleurs de peau différentes.
Une rupture avec la ligne fondatrice de la poupée, dessinée à l’époque par l’américaine Ruth Handler, co-fondatrice avec son époux du groupe Mattel. Après s’être entêté durant des années à vouloir conserver l’idéalisme de la poupée Barbie, en se concentrant plutôt sur des versions high tech, notamment avec la version connectée « Hello Barbie », la chute progressive des ventes de la poupée et les nombreuses critiques ont finalement impulsé un revirement à 180° du groupe de jouets.
Loin donc d’être des précurseurs en la matière, le groupe Mattel essaie surtout de limiter les dégâts, ayant perdu 0,3 milliards de dollars de bénéfices entre 2012 et 2014. Certes, il faut reconnaitre que la fameuse Elsa, Reine des neiges, a quelque peu gelé les ventes de Barbie, enflammant le cœur des jeunes filles depuis la sortie du dessin animé Disney en 2013. Mais le fait de s’obstiner à ne pas revoir les mensurations de Barbie était également un point noir au tableau.
Les nouvelles Barbie Fashionistas seront donc beaucoup plus représentatives de la société actuelle, car quoi qu’on en dise, la magnifique Barbie princesse amoureuse transie de son prince charmant Ken est digne … des contes de fées. Place donc à la Barbie « working girl », représentée à travers un large panel de métiers, la femme super active d’aujourd’hui et surtout imparfaite, qui s’assume telle qu’elle est.
Ces nouvelles versions de Barbie, déjà disponibles sur l’e-shop américain du groupe, devraient arriver sur le marché français en mars prochain.
Voilà de quoi donner un modèle plus réel aux jeunes filles, qui au travers de leur imagination innocente, feront de ce monde imparfait mais réaliste, un avenir où tout est possible.
M.M.
